C’est le quatrième roman de
Thomas H. Cook que je lis cet été et après l’avoir refermé je me suis dis que
oui, vraiment, cet auteur non seulement a un solide sens de l’intrigue
policière, mais qu’en plus il a la construction narrative dans le sang.
Car dans chacun de ses livres, il
joue sur une construction du récit, souvent alternée mais à chaque fois
différente, qui nous tient en haleine. Ici, le roman se tisse sur deux temps
narratifs qui se croisent et nous mènent, nous le sentons dès le début, à une
tragédie finale. Le premier est celui d’un homme qui s’adresse à lui-même dans
un monologue qui nous retrace son entrevue avec un policier. Viennent
s’intercaler avec ces morceaux d’entrevues 24 chapitres qui pourraient se
calquer sur les 24 heures d’une garde à vue. Dans ces 24h, le récit d’une vie
et des raisons qui ont mené à la situation finale que je vais bien me garder de
vous dévoiler.
Cet homme qui déroule sa vie
s’appelle David Sears. Avocat sans ambition dans une petite ville, il est marié
et père d’une adolescente, Patty. Sa vie tranquille repose sur des fondations
instables car il a été élevé, avec sa sœur Diana, par un père schizophrène et
paranoïaque, ce qui, forcément, n’aide pas à acquérir une vision du monde
sereine…
Diana, elle, a épousé Mark, un
brillant généticien auquel elle a donné un fils, Jason. Ce dernier, handicapé,
se noie dans d’étranges conditions. Cette noyade dite accidentelle va faire
basculer la vie de l’ensemble de la famille.
Si je n’ai pas aimé ce roman
autant que Le lieu dit Noir-Etang ou Les leçons du Mal, j’ai plongé encore une
fois dans le monde romanesque de Thomas H. Cook avec grand plaisir. J’ai déjà
évoqué la construction narrative, qui, une fois de plus, m’a séduite, mais je
peux ajouter ici deux éléments. Tout d’abord, on retrouve une fois de plus
l’importance du passé qui porte sur le présent (l’auteur est un ancien
professeur d’Histoire…). Le livre pose la question de la « tare »
génétique, question renforcée par la profession du beau-frère de David,
généticien. Le poids de l’histoire familiale est ici maximum. Ensuite, j’ai
aimé le rôle donné ici aux livres qui, pour une fois, ont le mauvais rôle. En
effet, le « Vieux », fou à lier, élève ses enfants au milieu des
livres. Il les oblige à apprendre des passages entiers. Ils connaissent des
citations par cœur, si bien que chaque situation fait ressurgir des phrases des
limbes de leur mémoire. Or, ce poids du texte s’avère plus aliénant que
libérateur, comme si les mots du père avaient enchaîné les enfants à un texte
dont ils ne peuvent plus s’échapper. Une belle méditation sur l’usage du savoir
et, une fois de plus, un ouvrage de cet auteur à découvrir…
je le trouve assez efficace dans son genre mais avec des hauts et des bas
RépondreSupprimermon préféré reste néanmoins lLes rues de feu
@Dominique : c'est vrai, ils ne sont pas tous égaux, mais je n'ai pas encore trouvé de vraies fausses notes ;-) Je vais m'empresser de lire celui que tu cites que je ne connais pas encore !
SupprimerJ'ai lu "mémoires assassines" de lui, que j'ai bien aimé. Je ne demande qu'à recommencer.
RépondreSupprimer@Aifelle : je n'ai pas lu encore celui que tu cites... je le note après celui de Dominique ;-)
SupprimerAlors ça c'est pas banal un roman qui parle du côté sombre de la littérature...pour les reste c'est tr-s sombre (le père schizo, le neveu handicapé et noyé..) mais je suis toujours séduite par les livres qui parlent du poids du passé...et vu qu'Aifelle l'aime bien, je vais noter l'auteur mais surtout les deux titres que tu cites à la fin, si tu les a davantage aimés. Belle soirée
RépondreSupprimer@Galéa : oui, c'est très sombre, tous les livres de cet auteurs le sont mais celui-ci particulièrement. Quant au poids du passé, il est toujours présent dans les romans de ce romancier...
SupprimerJ'ai toujours "Au lieu dit Noir-Etang" dans ma LAL, même pas dans ma PAL, il va donc falloir que je me décide...
RépondreSupprimer@Asphodèle : tu vas passer un très très bon moment alors !
SupprimerJ'en avais lu un (le titre m'échappe) pour me faire une idée. Et j'avais bien aimé.
RépondreSupprimer@Alex : je n'ai pas encore été déçue par cet auteur ! Bonne semaine.
SupprimerJ'avais noté "Le lieu dit Noir-Etang" et je resterais plutôt à ce titrequi semble t'avoir emballé bien plus... Bonne fin de dimanche Margotte, bises
RépondreSupprimer@Lor : commencer par "Le lieu dit...", c'est une bonne entrée en matière... Bonne semaine à toi :-)
Supprimerje n'ai encore jamais lu cet auteur ,il faudra que je tente un titre.
RépondreSupprimer@Eline : oui, cela vaut le coup d'essayer ! Merci pour ta visite ;-)
SupprimerJ'ai un livre de cet auteur dans ma pal mais n'ai pas encore osé l'en sortir.
RépondreSupprimer@Tiphanie : ah mais il faut oser ! Bonne soirée à toi ;-)
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