vendredi 20 mars 2020

"Lire et vivre ensemble" - Billet de suivi

http://croquerlespages.canalblog.com/archives/2020/03/18/38110447.html

Vendredi 20 mars 2020 

Point de 8h
Alors que notre 4e jour de confinement commence, je démarre de bonne heure car la nuit fut brève... L'occasion de lire dès potron-minet. Après un petit-déjeuner quasi nocturne, j'ai pu lire une heure. J'ai continué un livre déjà entamé, Les Testaments de M. Atwood (la suite de La Servant écarlate). C'est un roman dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer car j'étais franchement parasitée par les images et les personnages de la série. Mais après quelques chapitres, j'ai été complètement happée par l'intrigue. On y retrouve plusieurs personnages phares du roman initial mais aussi de la série. Je vais bien me garder de vous dire lesquel.le.s... Et si vous saviez ce que l'on apprend sur l'un.e d'entre ils.elles (ah ah ! vous ne saurez même pas s'il est garçon ou fille)...
1h de lecture donc ce matin, de 6h30 à 7h30 ! 76 pages lues. Dois-je vous avouer que la sieste sera obligatoire cet après-midi, télétravail ou pas ? Pas de chef pour me voir dormir, ça c'est bien non ? 

Point de 15h
Pas une page de lue... mais la sieste fut bonne ! J'ai passé la matinée à assurer la "continuité pédagogique" et après une parenthèse bienvenue et réparatrice, je continue sur la même voie. Je vous retrouve ce soir... J'espère que tout se passe pour le mieux et compte bien vous proposer des nouvelles de mon jardin plus tard. Portez vous bien ! 

Point de 18h
Toujours rien du côté de la lecture... puisque j'ai passé mon temps à travailler. J'ai les yeux plus que fatigués à cause du temps passé devant l'ordinateur. Je vais donc tout couper ! La soirée sera sans écran. Je vous retrouve demain, avec, je l'espère, des choses à vous raconter du côté des livres... 

Bilan du vendredi
3h30 de lecture et 106 pages lues (pour le moment, je suis plus tortue que lièvre...).

Samedi 21 mars 2020 
Heureusement, la soirée, ordinateur enfin éteint, fut reposante et livresque. 2h30 de lecture : 35 pages des Testaments de M. Atwood après une bonne heure de poésie (entre 20 et 30 pages de mon anthologie avec une pincée de Baudelaire, j'ai totalement oublié de compter...).
Après une bonne nuit, le rythme de lecture matinale a été plus véloce ! 116 pages en 1h15 de lecture. J'ai terminé Les Testaments. Si vous saviez ce que j'ai appris sur X (indice : c'est une femme), Y (c'est un bébé). Vous comprenez mieux mon avancée vers le dénouement ?

   Ensuite, petit tour matinal de mon jardin. Les azalées commencent à fleurir... et je suis toujours aussi émerveillée d'entendre enfin tous les chants d'oiseaux. On arrive beaucoup mieux à les différencier en ce moment car il n'y a plus de bruit. Ils sortent également plus, on commence à en voir sur les routes. Ils prennent leurs aises...



Point de 15h
   Après un repas assorti d'un petit coup de Chesnay, sieste obligatoire ! Mais avant, j'ai commencé un nouveau livre. Pour une fois, je n'ai eu aucun mal à choisir dans ma PAL aux proportions éléphantesques... Pas sûr d'ailleurs que deux mois de confinement suffisent à la faire fondre. Ah ah ah ! (humour de confinée à J5). J'ai donc lu en 30 mn 34 pages du premier roman de Cécile Cayrel, La couleur de l'air a changé, sorti juste ce mois-ci (acheté vendredi avant vous savez quoi...). Il est très bien et donne envie de rédiger un billet. Je reviendrai donc peut-être vous en parler ici ? Pour le moment, je pensais revenir juste le temps du week-end. A suivre donc... Et je ne peux toujours pas répondre à vos commentaires. Je vous passe toutes les manipulations que j'ai effectuées sur les paramètres du blog et de mon profil, rien ne se passe...


Point de 19h
   Après-midi très agréable, entre discussions diverses et cuisine. Une belle tarte à l'oignon nous attend... Je n'ai rien lu du tout, cela sera pour ce soir ! Je vous retrouve donc sans doute demain pour les nouvelles de la soirée. Mais je passerai tout de même chez vous avant de tout couper ! Les commentaires ne marchent toujours pas, même si j'essaie le mode anonyme :-(

Bilan du samedi :
2h45 de lecture et 201 pages lues. La Tortue se porte à merveille...



Dimanche 22 mars 2020
   Soirée paisible et nuit tranquille... Hier soir, juste une petite heure de lecture, 51 pages de La Couleur de l'air a changé. J'aime de plus en plus ce livre dont il faudra vraiment que je vous parle ! Ne trouvez pas que le titre convient bien au moment ? Les écrivains sont souvent des capteurs d'avenir... 
   Ce matin, 1h de lecture bien reposée : 80 pages lues. J'ai volontairement gardé la fin pour tout à l'heure. J'adore ce livre ! 
  Après-midi presque totalement consacré au travail... Autant dire, pas une page lue. Après ça, il fallait bien aller faire le tour de mon jardin. J'y ai trouvé :


   Le soir venu, enfin installée sous ma couette, j'ai pu terminer La Couleur de l'air a changé. Quelle belle bouffée d'air ! J'ai ensuite commencé un livre emprunté à la bibliothèque juste avant l'événement que vous savez... Il s'agit de Girl d'Edna O'Brien, un roman qui s'inspire de l'enlèvement des lycéennes par la secte de Boka Haram. Un livre intense et très dur mais que je lis en apnée, sans pouvoir le lâcher. Je n'ai pas trop regardé l'heure... Environ 1h30 de lecture et 95 pages lues.


Bilan du dimanche
3h30 de lecture et 226 pages lues. La Tortue avait mis ses chaussures de sport !

Bilan du week-end
9h45 de lecture et 533 pages lues. La Tortue a finalement lu un bon pavé !
Bien contente d'avoir retrouvé les copinautes ! Désolée pour l'absence de réponse aux commentaires, je n'ai toujours pas trouvé la raison de ce dysfonctionnement... Sans doute un problème de paramétrage. Je vais essayer de revenir au moins vous parler du livre de Cécile Cayrel qui vraiment vaut la peine et qui fait beaucoup de bien en cette période où la couleur de l'air est plutôt grise...
Bonne semaine à vous !
 


Si vous voulez suivre les participantes, le groupe est composé de :

jeudi 19 mars 2020

Journal de confinement. J3- Demain, on lit et on vit ENSEMBLE !


   Après un si long silence, voilà un retour qui peut étonner... mais à circonstances exceptionnelles, retour en fanfare ! Et puis, en ce troisième jour de confinement, je commence déjà à chercher des moyens d'occuper un quotidien qui s'annonce limité. Alors, quand Hilde m'a parlé de l'excellente idée de FondantGrignote, à savoir se regrouper pour rédiger une sorte de journal collectif des trois jours à venir, je n'ai pas hésité !
   Pourtant, les occupations ne manquent pas entre les cours à préparer puis à taper (que c'est long...), les discussions très nombreuses avec les élèves et parfois avec les parents, sans parler des occupations ménagères (qui, il faut l'avouer, ne sont pas ma tasse de thé à la bergamote...). Il y a aussi, comme le dit Fondant, les multiples contacts avec la famille, les ami(e)s, les collègues. Et bien sûr, les temps d'écoute des informations, particulièrement anxiogènes en ce moment... 
   Mais tout cela ne remplace pas les petits moments hors du temps, dans lesquels il y a de la place pour la surprise, le renouveau.
   Alors de mon côté, en plus des bavardages très attendus avec les copinautes (Ô la joie de retrouver la douce effervescence totalement futile des RAT...). Je vous proposerai un petit tour dans les merveilles de mon jardin. Car en ce moment, loin des misères des hommes, la nature s'éveille et, miracle, dans mon bout de campagne, on l'entend ! Depuis quand n'avais-je pas entendu différents chants d'oiseaux ? Depuis quand n'avais-je pas saisi des bribes de silence entourés de nuit ? Depuis quand n'avais-je pas été surprise par le bruit de deux bourdons noirs traçant dans l'air ? Depuis bien longtemps car l'ère de la voiture et du déplacement frénétique a effacé le vivant de nos quotidiens survoltés.
   En ce moment, alors que le monde se réduit à mon jardin, je l'observe, je l'écoute, et il a bien des choses à me raconter. Je vous laisserai entendre quelques uns de ses secrets.
  Je terminerai en disant que lorsque je fais le tour du monde, depuis deux jours, je pense beaucoup à tous ceux qui sont enfermés : les prisonniers, les malades, et ceux qui sont dans les centres de rétention. Les billets de ces trois jours leur sont dédiés, ainsi qu'à tous ceux qui, malgré tout, travaillent dehors, soignent, produisent, nettoient, creusent mais aussi gardent les enfants, vendent du pain, postent le courrier, tout ceux qui font que notre société tourne encore.
Merci à eux !

lundi 30 avril 2018

Stop ou encore ?


Chers copinautes,
Le printemps est là et bien là... Lilas en fleur, arbres flamboyants... Des projets m'appellent et j'ai bien des choses à faire dans mon jardin. Je vous abandonne donc jusqu'à une saison plus propice aux activités d'intérieur. Je passerai tout de même relever les billets du challenge nordique, ce qui permettra de vous lire encore. 
Je vous souhaite de belles et nombreuses lectures,
Margotte


vendredi 13 avril 2018

Marathon de lecture "Un mois au Japon"

Lou et Hilde, notre duo de choc pour les mois thématiques, revient en force pour un mois au Japon assorti d'un RAT... Alors bien sûr, ceux et celles qui fréquentent ce blog et connaissent mes faiblesses savent que je ne pouvais PAS passer à côté ! En plus, j'ai au moins trois livres japonais dans ma PAL de l'Ancien Régime... l'occasion de les lire enfin (ou d'en lire au moins un). La seule contrainte de ce marathon de lecture s'arrête d'ailleurs à la lecture d'un ouvrage japonais. Pour plus de détails, rendez-vous chez nos deux organisatrices (lien ci-dessus).
Je vous retrouve donc ce soir, sans boîte à bento mais en espérant bien avoir attaqué un des romans de ma PAL !

Vendredi 13 avril 2018
20h30 - Début piano piano. J'ai commencé (et apprécié !) le premier livre extrait de ma PAL, Après les tremblement de terre de Haruki Murakami. 28 pages lues en 1/2h. Je sens que ce livre va être vite terminé. Mais pourquoi ne pas l'avoir lu avant ? là est la question...


Je vous retrouve plus tard si je tiens le coup, ou demain matin pour un bilan de la soirée.

Samedi 14 avril 2018
En fait de tenir le coup, hier soir, ce fut court (1h de lecture)... mais j'ai quand même lu trois nouvelles de Murakami, commencé un essai danois et continué un polar du nord qui était déjà en cours de lecture. Au total : 67 pages avant la fermeture des écoutilles qui fut rapide...



13h45 - Je vais continuer tout ça aujourd'hui, en sachant que je n'ai pas encore tourné une seule page, trop occupée par ailleurs ce matin. J'espère que l'après-midi sera plus axé sur la lecture ! Je vais retrouver un peu les copinautes et merci pour les supporters qui passent déposer de gentils commentaires d'encouragement !

18h40 - J'ose à peine faire un bilan de la journée... Après une prise de conscience difficile concernant le travail qu'il me restait à abattre avant lundi, j'ai pris un polar, je me suis attelée au labeur. Autant dire que les lectures du RAT en sont au point tristement mort. Mais j'espère bien me rattraper ce soir !  L'ambiance est-elle plus festive chez vous ? Je ne vais pas manquer de passer vous voir dans la soirée, ça me changera du boulot.

19h20 - Abandon lamentable dès la 2e mi-temps. La prise de conscience est dramatique côté travail en retard. je vous laisse et vous retrouverai en des temps meilleurs !

Bon week-end à toutes les marathoniennes et aux autres aussi

Les sportives du we :
- Lou
- Hilde
- L'Or rouge
- Nath


samedi 7 avril 2018

Casanova et la femme sans visage de Olivier Barde-Cabuçon

Attention ! coup de cœur intense pour ce roman policier historique qui se déroule au XVIIIe siècle. Je l'ai refermé difficilement, et suis déjà en train de songer à la lecture de la suite. Le deuxième volume, Messe noire, a d'ailleurs reçu le prix Historia du roman policier... Mais reprenons par le début.
Vous l'avez compris, ce volume est le premier d'une série qui présente les enquêtes du "commissaire aux morts étranges", le jeune Volnay (7 enquêtes publiées pour le moment). Ce dernier a obtenu cette charge après avoir sauvé Louis XV d'une mort certaine lors de l'attentat de Damiens. Ce premier opus s'ouvre sur la découverte du cadavre d'une jeune femme sans visage. Alors que Volnay patauge dans un Paris plein de mouches et de cabales, un deuxième cadavre présentant le même modus operandi est découvert ! Il faudra toute la rectitude du jeune homme pour mener à bien une enquête qui se déroule sur fond de conflit entre la Pompadour et le parti dévot.
Si l'enquête tient bien en haleine, on découvre aussi avec joie les compagnons du jeune enquêteur. Misanthrope, il travaille tout de même avec un moine étrange sur lequel nous allons apprendre bien des choses... Il possède également une pie bavarde à laquelle le moine impie apprend des grossièretés. Enfin, il sera aidé dans cette enquête par Casanova le libertin
Olivier Barde-Cabuçon excelle à restituer l'ambiance fin de règne de l'époque Louis XV. On découvre des détails concernant la vie quotidienne à Paris, tout autant que les dessous du règne de ce roi amateur de "chair fraîche"... J'ai trouvé que l'immersion se faisait tout naturellement. On sent que l'auteur est passionné par le siècle des Lumières et j'ai particulièrement aimé trouver les références littéraires et philosophiques semées dans l'ouvrage. Ainsi, chaque chapitre s'ouvre sur une citation (le plus souvent de Casanova), et l'on trouvait ensuite la citation mise en contexte dans le chapitre... Enfin, une vraie réussite selon moi, qui mérite que l'on découvre la suite !

Casanova
Extrait
La marquise de Pompadour scrutait la nuit à travers les rideaux de sa voiture légèrement entrouverts. Dans l'obscurité, le portail aux pilastres ornés de cerfs en bronze doré semblait la narguer.
Ses souvenirs la ramenèrent dans les premières années de ses relations avec le roi. Elle s'était efforcée de combler son ennui mortel en ne lui offrant jamais la même femme. Un jour, elle recevait son royal amant vêtue en simple villageoise pour un goûter campagnard à même le sol, une autre fois à la romaine allongée sur son lit, un autre jour encore en Espagnole ou bien en petit page androgyne. Elle pouvait aussi se grimer en un Pierrot aux joues enfarinées avec les lèvres rouges. Chaque soir, elle avait organisé pour  lui de petits soupers avec des proches triés sur le volet afin de le détendre et l'amuser. Elle l'avait suivi à la chasse, créé son propre théâtre pour le distraire. Rien n'y faisait.

lundi 2 avril 2018

Toni de Line Papin



Toni, c'est le nom du personnage principal de ce livre. Son histoire est racontée par Ezra, son cousin avec lequel il a été élevé. Ils ont passé tous deux de merveilleux moments au "Castel d'A**" où "toute la famille venait au début du mois d'août". Ce lieu de l'enfance et des vacances marquera à jamais les deux jeunes garçons et Toni cherchera ensuite à recréer l'ambiance magique de la "marionnette de souvenirs".
Alors que Toni a quatorze ans, il va vivre deux expériences fondatrices tout autant que destructrices, tout d'abord, il est confronté à une scène qu'il n'aurait pas dû voir et quinze jours plus tard, il perd sa mère. Il va alors s'enfoncer dans un deuil qui déteint sur la famille d'Ezra puisque son cousin va venir habiter avec eux.
"A y repenser, sa face portait déjà les catastrophes en elle. Elle avait la forme des secousses. Elle avait tout dit, à l'avance ; c'est pourquoi Anton n'a pas pleuré, pas une larme. Il y avait déjà les saillies pour dire."
Après le lycée, les deux jeunes gens partent pour faire leurs études supérieures à Berlin. C'est là que Toni "le météore" va se réveiller. Car il a toujours des idées surprenantes et géniales. Ainsi, au lieu de suivre leurs cours, ils vont aménager un espace désaffecté pour en faire un "palais", haut lieu de la vie nocturne de la capitale allemande.
Et c'est bien le thème central de ce roman, les lendemains qui chantent (ou qui déchantent...). Il analyse avec finesse les ressorts de l'énergie de la jeunesse, il brosse le portrait d'un lieu où la jeunesse se ressource mais aussi un lieu qui peut devenir mortifère.
Toni est un beau roman d'adolescence, qui évoque avec une grande délicatesse la force des souvenirs. J'avais lu avec plaisir le premier roman de Line Papin, L’Éveil, qui a obtenu le prix de la Vocation 2016. Ce deuxième roman confirme le talent de cette toute jeune romancière, elle a seulement 23 ans, et une belle carrière littéraire devant elle !
Merci aux éditions Stock pour ce nouveau partenariat.

dimanche 18 mars 2018

Salon du livre et appel aux dons



   Le Salon du livre à Paris se déroulait ce week-end. Moustafette et moi y avons passé d'excellents moments, entre discussions animées et nombreux achats (j'envisage un appel aux dons pour le prochain salon...).


Les moments top

- discuter avec Marie-Hélène Lafon que j'étais ravie de rencontrer. Elle est accessible, cordiale, et j'ai eu une belle dédicace...J'ai acheté Le Soir du chien que je n'avais pas encore lu.
- Découvrir le stand coloré des éditions Zulma, puis celui des éditions de La Fosse aux Ours avant de discuter avec un éditeur luxembourgeois, fondateur de Hydre éditions, dont je vous reparlerai plus longuement.
- Admirer les livres russes qui sont magnifiques !



- Entendre parler le russe ou le français avec un bel accent slave.
- Trouver mon chouchou sf en version originale : ouiiiiiiiiiiii. Les livres russes, vraiment, sont beaucoup mieux et en plus, il paraît qu'ils sont moins chers qu'en France !

 
- Avoir de nombreux petits cadeaux... souvent de la part des petits éditeurs ou des éditeurs jeunesse. No coment !

 
- Déballer les livres ce matin et refaire le salon en empilant les livres... tout en rêvassant sur les nombreuses lectures à venir.


 Un très bon week-end donc. Il faudra bien faire un petit RAT édition spéciale pour lire tout ça... Bonne soirée à tous et toutes !


mardi 6 mars 2018

Les Lois du ciel de Grégoire Courtois

Résultat de recherche d'images pour "les lois du ciel grégoire courtois"Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Enzo. Un jour, il partit en voyage scolaire avec ses camarades de CP. Il y avait aussi avec eux Fred, l'instituteur, et deux mamans volontaires pour accompagner les chères petites têtes blondes. Tout ce petit monde là partit en car, direction la forêt profonde du Morvan. Sauf que ce qui devait être une gentille petite escapade scolaire va vite se transformer en carnage genre Vendredi 13. Et oui, un ogre va surgir et personne n'ayant pensé à semer quelques galets blancs pour retrouver le chemin de la civilisation, tout ce petit monde va disparaître. Pas de pitié pour les gosses ! Et ne croyez pas que je dévoile l'intrigue car la quatrième de couverture annonce la couleur : noire... personne ne reviendra de ce voyage.
Vieille habituée des polars bien noirs, j'avoue avoir frémi à la lecture de ce roman. Clairement, l'avertissement "âmes sensibles s'abstenir" est ici tout à fait adapté. Car c'est de la "cuisine sanglante" qui évoque fortement le cinéma d'horreur. S'il est publié dans une collection de livres policiers, je trouve qu'il s'apparente plutôt au récit horrifique. C'est peut-être bien d'ailleurs ce qui fait que je n'ai pas détesté ce livre, c'est qu'il se joue des codes et des genres, tout comme il se joue de la bienséance en ce qui concerne le monde "sucré" de l'enfance. On sent chez l'auteur un plaisir jubilatoire à dézinguer tout le monde, y compris dans des circonstances atroces ! On flirte par moment avec le malsain, mais c'est pour mieux souffrir mon enfant faire réfléchir le lecteur (oui oui). Je ne vais pas en dire plus sur la mort particulièrement horrible mise en scène à la fin car cela vous révélerait le dénouement. Sachez seulement que le monde de l'enfance n'en sort pas indemne, et le lecteur non plus... Grégoire Courtois est décidément familier des morts particulièrement originales tout autant qu'atroces (déjà, dans Suréquipée, son précédent roman, un homme mourait dans des circonstances plus qu'étranges). 
Je ne conseillerai pas ce roman à tout le monde, mais je conseillerai à tous et toutes de suivre ce jeune auteur très prometteur ! J'aime sa manière de jouer avec les codes des genres littéraires et j'aime sa manière de raconter. Je suis sûre qu'il a encore bien des histoires dans son sac de conteur... et j'attends que son premier roman, publié aux éditions Le Quartanier, soit enfin publié en poche. Un auteur à suivre donc...
L'avis de Sandrine ICI.

mercredi 28 février 2018

Lecture commune Henrik Ibsen

     Début février, durant le RAT d'hiver du challenge nordique, grisée par la frénésie marathonienne, j'ai lancé une LC sur Ibsen pour la date d'aujourd'hui... Vous savez qu'entre temps, une vague de froid a saisi l'hexagone. Avec la vague de froid, une avalanche de travail s'est également abattue sur votre pauvre serviteur. Elle s'égare me direz-vous. Que nenni, vous allez voir ! Prise par le temps et les contraintes diverses, face à la date fatidique qui approchait, j'ai tenté l'esquive en prenant un livre court mais en lien avec le thème. J'entends déjà les voix chagrines : ah ah, elle fait comme les élèves un peu flemmards (oui, j'avoue...). Je viens vous présenter, très déçue, le résultat de toute cette affaire...
   Tout s'annonçait pour le mieux : de la littérature italienne et un auteur que je ne connaissais pas mais visiblement reconnu. Une quatrième de couverture alléchante avec ce type de citation : "Qu'ai-je d'autre à dire, Henrik ? Ceux qui liront cette vie écrite de ma main diront qu'on y raconte peu de choses sur ta vie et qu'il y a ici beaucoup de divagations." Une invite pour tous ceux (et toutes celles) qui pratiquent les chemins de traverse. Me voici donc partie, enthousiaste, dans cette lecture. Enfin, enthousiaste pendant environ trois pages, parce qu'après, à part les illustrations (oui, je régresse en plus), je me suis ennuyée ferme. 
   L’œuvre a été rédigée en 1943. On nous la présente comme une œuvre "miniature" mais "majeure". Je pense être passée complètement à côté de la tonalité majeure. Quant à la tonalité mineure qui d'habitude, en musique, a ma préférence, je ne l'ai pas trouvée non plus, tout simplement parce qu'il n'y avait pas d'harmonie d'ensemble.
   En effet, on passe d'une réflexion sur le Northmannaland à la mort du frère d'Ibsen sans comprendre pourquoi ni comment. Toute une partie du livre est occupée par des réflexions sur le féminisme qui m'ont parfois parues plus qu'obscures, voire oiseuses. Il ne me reste, en fait, de cette lecture pourtant laborieusement (pour ne pas dire scolairement) terminée, absolument rien. Et bizarrement, rien du tout sur Ibsen. Un comble ! Je mets ça sur le compte de la fatigue, mais je ne suis pas sûre que cela explique mon ressenti. Si certain(e)s d'entre vous l'ont lu, n'hésitez pas à me donner un avis... Pour conclure, je range cette lecture dans la catégorie "à reprendre éventuellement, un jour de beau temps"
   Si certaines d'entre vous ont rédigé un billet, venez déposer le lien ici.

Le billet de Claudialucia ICI.


lundi 26 février 2018

Bénédict de Cécile Ladjali


   La découverte d'un livre, parfois, s'entoure de hasard, voire de mystère. Pour Bénédict de Cécile Ladjali, il y eut tout d'abord l'écoute d'une émission de France Culture, ICI. Sa lecture d'un extrait de son roman où il est question de la manière d'enseigner m'a décidée à l'acheter. Car Bénédict, personnage éponyme du roman, est professeur de littérature comparée. Il travaille en France mais également en Iran. Alors bien sûr, lorsqu'on connaît un peu Cécile Ladjali, on pense à sa propre histoire puisque, enfant adoptée en Iran, elle enseigne elle-même à l'université et retourne régulièrement dans le pays qui l'a vue venir au monde.
   Mais plus qu'un professeur, Bénédict est également un mentor. Adulé par ses édudiant(e)s, la manière dont il se donne corps et âme à son métier fascine les jeunes et gêne les rigoristes à Téhéran. Car Maître Laudes, tout en faisant partager son goût pour la littérature, refuse de laisser le monde se réduire à ce qui semble aller de soi. Son enseignement singulier s'inspire tout autant de la pensée soufie que des souffles puissants de l'Apocalypse. Il peut scander de la poésie occidentale comme des vers perses. Son amour des mots dépasse les frontières, les religions et même les frontières liées au genre.
   Et de genre il sera bien question puisque Bénédict joue sur son aspect androgyne, refusant une identité qui l'assigne à résidence, refusant le sort des femmes qui est imposé par le régime des mollahs en Iran. 
   Je ne veux pas en dire plus afin de ne surtout pas dévoiler ce qui fait tout le charme de ce roman, et son mystère. Car mystère il y a. C'est un livre qui invite à se défaire des pensées toutes faites. On plonge dedans comme on pourrait aller s'enivrer de silence dans un cloître. Tout y résonne. Le début s'ouvre d'ailleurs sur un "chemin de croix qui relie la chapelle des Vernettes à l'oratoire pour boire à la source miraculeuse".
   Composé d'une suite de chapitres, courts, il peut se lire en faisant des pauses. Elles sont bienvenues dans la partie qui se déroule en Iran où le sort fait aux femmes étouffe rien qu'à la lecture... J'avais besoin d'air pour continuer à arpenter les rues de Téhéran aux côtés du personnage principal... Enfin, pour conclure, c'est un vrai coup de cœur ! Le genre de livre que l'on oublie pas. Qui prend sa place tout seul, auquel on repense car il est riche, dense, tissé de références sans être lourd. Quel régal ! A rédiger ce billet, j'ai déjà envie de le relire...