jeudi 30 juin 2011

Une sorte d'ange de Laurence Démonio


Certains d'entre vous savent que le polar et moi, en ce moment, avons une relation un peu tumultueuse... mais je viens d'avoir une agréable surprise avec celui-ci ! Acheté totalement par hasard dans une vente d'occasion, je me suis fiée tout simplement à l'éditeur que j'apprécie particulièrement... Bonne pioche ! J'ai passé un excellent moment et je recommande chaudement ce livre d'une simplicité diablement efficace. En dix courts chapitres, l'auteur nous accroche totalement, si bien que je n'ai pas lâché l'affaire avant d'en avoir terminé... 
" Le rat a peur et faim. Son museau luisant frissonne. Il avance de quelques centimètres et soudain redresse la gueule, renifle le ciel soufré, recule en se dandinant.
L'odeur du sang est appétissante ; le rat en salive. Mais la main gauche à bougé trois fois, ou tremblé, ou semblé. Un son sifflant, semblable au feulement d'un chat, passe entre les lèvres tuméfiées, les dents cassées."
Cet homme qui gît à terre, c'est Ange. Et cet homme va être recueilli par une femme. Et cet homme va vouloir se venger de ceux qui lui ont fait ça. Simple. Dix chapitres pour dix étapes durant lesquelles on s'attache très vite à ces personnages sur lesquels je ne vous dis rien car ce roman policier joue sur les dévoilements successifs et progressifs... Un très bon polar pour l'été !

mercredi 29 juin 2011

Flânerie proustienne commune...


Après le challenge Colette, je vous propose de participer à une lecture... ou plutôt une flânerie commune, jusqu'à la fin de l'été, donc, jusqu'au 23 septembre. Avec Aifelle, nous avions parlé de nous lancer cet été dans la lecture de La Recherche (ambitieuses, les filles) mais nous ne voulions pas être stressées par le temps ou un quelconque délai... Je vous propose donc de participer à cette aventure qui n'aura rien de la montée de l'Everest. Il s'agit simplement d'ouvrir un ouvrage de Proust, d'aller s'y nourrir un peu et de venir ensuite donner vos impressions, ceci même si vous avez abandonné l'ouvrage en question. Il suffira d'expliquer pourquoi... Flâner un peu l'été avec Proust, en profiter pour écrire ses impressions, peut-être ses souvenirs, et se dire que le temps retrouvé est à portée du bruit des pages...


Les participant(e)s doivent s'inscrire en déposant un commentaire ici et peuvent déjà choisir leur logo... 

Viennent flâner avec Margotte :


- Adrienne
     = Musique en littérature
     = P comme Proust
     = O comme onze
     = H comme Hasard
     = O comme onze (2 et 3)
     = P comme Proust... mais chez les autres



- Maggie 
     = Albertine disparue, Proust


- Keisha flâne "Du côté de chez Swann" 


- Syl. de Thé, lectures et macarons 


- Florence


- Aifelle
     = Les intermittences du coeur, ballet de Roland Petit


- Grillon  

- Mango 
     = Sur la lecture de Marcel Proust

- Billets de Margotte 
     = Flânerie proustienne (1) - Le clocher de Combray
     = Flânerie proustienne (2) - Lire sous un marronier
     = Flânerie proustienne (3) - Plumes et tableaux, des nuages 

- Mathilde
     = Du côté de chez Proust... -1-

mardi 28 juin 2011

lundi 27 juin 2011

Maintenant que j'ai 50 ans de Bulbul Sharma


Voilà plus d'une semaine que ce petit bijou attend que je veuille bien rédiger un billet à son propos ! Assez bizarrement, alors que j'ai adoré ce livre, j'ai du mal à en parler. Peut-être parce que finalement il n'y a pas tant de choses à dire ? Je vais donc faire simple : tout d'abord il s'agit vraiment d'un coup de coeur, de celui qui vous donne envie de dévorer l'ensemble de l'oeuvre d'un auteur. Un coup de coeur lié à l'humour de cette écrivaine, toujours présent, à l'écrit comme dans la vraie vie (j'ai eu la chance de l'entendre à Etonnants voyageurs). Ensuite, le charme opère grâce à l'humour mais aussi et surtout parce que la romancière possède une véritable tendresse pour ces femmes dont elle parle. L'empathie pour elle ne se limite pas à un mot mais se fonde aussi sur une pratique, ce qui est palpable dans l'ensemble de ces nouvelles (Bulbul Sharma travaille avec des enfants handicapés). Enfin, parce que même si je n'ai pas encore atteint l'âge dont elle parle, je pressens qu'il s'agit d'un cap pour les femmes (et pour les hommes aussi...), et que l'énergie déployée par ces femmes est tout simplement communicative !

Bulbul Sharma

Vous avez sans doute noté que, n'ayant sans doute rien à dire, je me suis finalement lancée sans même vous avoir expliqué de quoi il s'agit ! J'y viens, j'y viens... Le livre nous propose onze nouvelles, et chacune d'entre elles nous brosse l'itinéraire d'une femme qui vient d'avoir 50 ans. Entre celle qui présente une phobie du vieillissement, celle qui se délivre enfin d'un mari tyrannique, en passant par celle dont ce cap se transforme en révélation, chacune se libère d'une certaine manière, comme si cet âge était un commencement...
Tableau de Bulbul Sharma
"Ce que je préfère, ce sont les romans d'amour historiques, parce qu'on peut apprendre des choses sans qu'on vous demande de réfléchir ensuite à ce que vous avez appris. Pourquoi lire des livres qui donnent mal à la tête et vous rappellent l'école ? J'adore aussi les romans policiers, surtout ceux d'Agatha Christie. Elle a le chic pour décrire ces Anglais toujours polis, capables de boire le thé dans la bibliothèque à peine quelques heures après que le majordome y a découvert un cadavre. Ici, quand on trouve un rat mort dans le salon, c'est la catastrophe. Ca fait un raffut de tous les diables. Si on trouvait un cadavre dans notre bibliothèque, ma belle-mère ferait fumiger toute la maison et venir un prêtre pour une cérémonie purificatrice d'au moins onze jours."
Alors ? Toujours pas envie de le lire ?...

Challenge organisé par Sabbio



dimanche 26 juin 2011

Les dimanches en photo (12) - Pour Fukushima

Cette nouvelle inédite d'Amélie Nothomb (que je n'ai pas encore lue) accompagne une nouvelle édition de Stupeur et tremblements. L'ensemble des bénéfices liés à la vente de cet ouvrage ira à l'association Médecins du monde, pour sa mission au Japon. Pour ceux qui doutent des effets délétères du nucléaire, je vous propose en lien l'effrayante mais indispensable série de photographies de Fantomatik intitulée "De peur que vienne l'oubli III-Nuclear power"....


Les dimanches en photo, à l'initiative de Liyah, sont aussi chez  Choupynette, Fleur Ankya, Grazyel, Tinusia, Katell, Choco. Bon dimanche à tous !

samedi 25 juin 2011

Challenge Colette


L’été se prête particulièrement bien aux lectures… et aux relectures ! L’été se prête aussi aux lectures un peu ambitieuses, de celles que l’on ose pas entamer lorsqu'on travaille car on sait bien que la disponibilité nous manque. Alors, puisque l’été arrive enfin, je vous propose de lire au soleil, sur la plage, à la montagne ou sous la pluie, l’une de nos grandes romancières, pas toujours reconnue à sa juste valeur : Colette. Ceux et celles qui fréquentent régulièrement ce blog se souviennent que je me suis amusée cette année à vous proposer une « semaine Colette » durant laquelle je suis partie sur le chemin de sa maison bretonne. Il s’agit maintenant de partager l’aventure avec vous, et sur un an, jusqu’à l’automne prochain, c’est à dire jusqu’au 23 septembre 2012. Laissons-nous le temps de flâner un peu… d’autant que je sais que certain(e)s d’entre vous participent déjà à de nombreux challenge.

 FIN DU CHALLENGE LE 04/12/2013

Je vous propose 4 niveaux :

-          Bel-Gazou : lire 1 à 3 romans
-         Claudine : lire 3 romans + une biographie et/ou voir un film
-         Sido : lire plus 3 romans + une biographie + voir un film
-     Vagabonde : lire plus de 3 romans + une biographie + voir un film. Mais, ici, votre vagabondage devra également vous conduire à découvrir l'un de ses ouvrages de correspondance et/ou une étude critique et/ou ses écrits journalistiques. 

Pour vous inscrire, il suffit de me déposer un commentaire ici en me précisant votre niveau, et de mettre un logo sur votre blog... Ensuite, il faudra venir déposer les liens sur ce billet aussi. 

J'ai concocté une page pour vous proposer bibliographie et filmographie, mais vous trouverez déjà de nombreuses idées à partir de mes billets précédents et des liens proposés. De plus, vous pouvez consulter tout simplement l'article Wikipédia consacré à l'écrivaine, ici. N'hésitez pas à me faire des remarques ou à me donner quelques conseils bienvenus... c'est une première pour moi... Et je me lance en niveau vagabonde bien sûr ! Bon we à vous !




Les participant(e)s (les billets de participation sont en liens) :

- Niveau Bel Gazou 

* Mango - Blog Liratouva
   = Rencontre avec Colette. Les chiens aboient et La rose blanche de Truman Capote.  
     = Mitsou, roman de Colette
* L'Ogresse - Blog de L'Ogresse 
* Anne - Blog Des mots et des notes 
* Pascale - Blog Mot à mot 
* L'or des chambres - Blog L'or des chambres 
       = Maisons d'écrivains - Colette. A propos de l'émission consacrée à la maison d'enfance de l'écrivaine, à St Sauveur. 
* Nathalie - Blog Chez Mark et Marcel 
     = Je veux lire des livres tristes. Sur Dialogues de bêtes de Colette 
     = Gigi
     = L'odeur de l'automne, depuis quelques jour, se glissait, le matin, jusqu'à la mer. Billet sur Le blé en herbe.

* Asphodèle - Blog Les livres du jardin d'Asphodèle
* Nadael - Blog Les mots de la fin
     = Un génie féminin de Julia Kristeva. Une étude sur Colette. 
     = La naissance du jour - Récit de Colette

* Alinéa - Blog d'Alinéa 
     = La Vagabonde - Roman de Colette
* Zazy - Blog Zazymut
* Littérature et chocolat, du blog éponyme 
* Missycornish du blog Art de lire 
     = Le blé en herbe
* Blog de Sous les galets, Billets maritimes sur le temps qu'il fait et qui passe
     = La naissance du jour, récit de Colette 

- Niveau Claudine 

* Enitram - Blog Chemin faisant
     = Biographie - Juste pour rêver
* Florence - Blog La douce et piquante 
* Miss_Yves - Blog Jeu d'antan

- Niveau Sido
* Océane - Blog Oh Océane

- Niveau Vagabonde :
* Margotte - Blog Le bruit des pages
    = Biographie : Colette. Une dame, trois rois et quelques cavaliers de Paul Argonne. Excellente introduction !  
      = Nouvelles : La maison de Claudine 
     = Récit : Trois... six... neuf... de Colette
     = Articles : J'aime être gourmande (éditions de L'Herne) 
     = Contes et nouvelles : Les vrilles de la vigne
* Nina - Blog De page en page
     = Biographie : Colette à 20 ans : une apprentie pas sage de Marie Céline Lachaud
     = Nouvelles : La maison de Claudine de Colette
       = Ballade : Les jardins de Colette
     = Ballade : Castel Novel : le château où a vécu Colette 
     = Correspondance : Lettres à sa fille (1916-1953)
* Anis - Blog Litterama

Sagan et le manoir de Breuil

Manoir du Breuil
France 5 propose, à partir de dimanche soir, une série de 10 émissions consacrées aux écrivains et au rapport privilégié que certains ont pu mettre en place avec une demeure particulière. La série s'ouvre avec le manoir de Breuil, acheté par Françoise Sagan dans les conditions dont j'ai parlé dans mon billet précédent.

Le premier épisode, diffusé demain soir à 22 heures sera donc consacré à Françoise Sagan et je vous le conseille ! J'ai déjà visionné l'émission en question sur le site de la chaine, ici. Si je n'ai pas appris grand chose concernant la biographie de la romancière puisque cela fait déjà un moment que je m'y intéresse, j'ai glané quelques anecdotes amusantes, et surtout, j'ai entendu avec plaisir la voix de l'écrivaine. De plus, son fils intervient dans l'émission et son évocation de sa mère est émouvante et intéressante. Alors, si vous avez une demi-heure de disponible, ne vous privez pas de cette petite ballade normande. Le deuxième épisode sera consacré à Cocteau, et le troisième à.... Proust !

Challenge à l'initiative de Delphine et George

vendredi 24 juin 2011

Sagan de Diane Kurys


  J’ai enfin regardé le « biopic » (quel mot atroce !) sur Françoise Sagan, de Diane Kurys. J’ai choisi la version longue, c’est-à-dire les deux téléfilms de 90 mn chacun (le film version cinéma dure 1h57). Dois-je vous dire que je n'ai pas vu le temps passer ? Après avoir découvert la vie de l'écrivaine au travers du très beau petit livre des éditions de L'Herne, Album Sagan, voilà qui vient étoffer un peu mon approche biographique de cette romancière.
Sorti au cinéma en 2008, le film s'ouvre en 1958, alors que la toute jeune écrivaine prend connaissance de l'acceptation de son manuscrit de Bonjour tristesse. Alors qu'elle remporte un succès inattendu, elle commence à mener grande vie et remporte huit millions au casino de Deauville. Cet argent va lui permettre d'acheter la maison où elle finira sa vie. Le film, encadré par des scènes liées à cette maison normande, se déroule entre cette période d'élan et de fougue juvénile qui permet cet achat impulsif, et la fin de vie de la romancière. Entre les deux, une vie fort remplie que je ne vais pas vous détailler ici mais que je vous invite vivement à découvrir par le biais de ce film.


 Diane Kurys regrette de ne pas avoir travaillé avec Françoise Sagan qui a accompagné sa jeunesse. Elle dit d’elle « Elle a goûté à tout. Elle a tout eu, tout perdu et elle a traversé la moitié du siècle avec une insouciance et une insolence qui n’appartiennent qu’aux poètes et aux artistes. C’est surtout, et avant tout, une personne libre : libre d’écrire, d’aimer, de partager… ». L’admiration pour l’auteur est palpable et le choix de faire entendre les mots de Sagan en voix off, celle qui raconte, rend le film littéraire et très intime. On entend l’écrivaine, on saisit son monde intérieur et cela la rend très proche. J'ai aimé le film pour cela, la présence constante de l'écriture qui aurait pourtant pu sembler bien lointaine, entre verres de champagne et autres produits variés... Sylvie Testud incarne la romancière avec brio, et dès le début du film. Elle a même su reprendre la gestuelle un peu saccadée de Françoise Sagan. Jeanne Balibar en Peggy Roche est extraordinaire et donne un côté burlesque à ce couple décalé et souvent aviné... En revanche, j'ai peu goûté l'interprétation d'Arielle Dombasle qui décidément, supporte mal un quelconque début de sérieux.


Ce film est porté de bout en bout par Sylvie Tesud, impressionnante dans sa métamorphose qui fonctionne au point de la confondre avec la vraie Sagan sur des photographies. Mais surtout, il invite à découvrir encore l'écrivaine, et à dépasser les anecdotes liées à une vie fort alcoolisée. Il donne envie de dévorer l'ensemble de la production romanesque de l'auteur. C'est donc une réussite non ?
Challenge à l'initiative de Delphine et George

jeudi 23 juin 2011

Charly 9 de Jean Teulé


Ce roman historique s'ouvre sur un attentat manqué. La reine mère, Catherine de Médicis et son fils Henri, duc d'Anjou, ont commandité l'assassinat du duc de Coligny, Huguenot de son état. Le Conseil royal, réuni un soir d'été orageux, commente cet échec tout en poussant le jeune roi en place, Charles IX, à accepter l'idée d'une grande boucherie, autrement dit à cautionner l'idée de la Saint Barthélémy.

"- C'est au plus sanguinaire de la Ligue que vous avez pensé pour giboyer le protestant ?
Le garde des Sceaux justifie avec gourmandise :
- Au moins, comme ça, on se dit que ce sera bien fait...
"... pour eux !" salive le duc tandis que le roi de France, paume contre la bouche, s'écoeure :
- Cela dégénérerait en un hallucinant carnage collectif et vous le savez ! A l'intérieur des remparts, la population fanatisée par le clergé, réveillée par le tocsin et descendue dans la rue, massacrerait tout ce qui ne crie pas "Vive la messe !" (...)". p. 19-20


Catherine de Médicis


Alors que les nobles protestants sont présents au Louvre afin d'assister aux noces de Marguerite de Navarre se présente l'occasion de décapiter le parti huguenot. Toutefois, le roi tergiverse, il pense à Ambroise Paré, son médecin, à Marie Touchet, sa maîtresse, et aussi à sa protestante nourrice. Il veut qu'ils soient épargnés... et il accepte le reste. Ainsi, le dimanche 24 août 1572 se déroule la Saint Barthélémy.


Tableau de F. Dubois (1529-1584)

Mais au lendemain du massacre, le jeune roi (il a 22 ans) n'arrive pas à s'en remettre. La culpabilité le ronge et le pousse à s'éloigner du Louvre, de ses intrigues et de la poigne de sa mère qui ne suffit pas à faire disparaître les voix qui le hantent. L'année qui lui reste à vivre sera alors composée de son glissement vers la folie, accompagné d'une "fièvre pourpre", symptôme sanglant de la mise en oeuvre de l'assassinat collectif du mois d'août.


Si j'ai commencé ce roman avec réserve à cause des nombreux commentaires lus à son propos, je n'ai pu arrêter cette lecture une fois commencée... Voilà un excellent roman historique qui donne envie d'ouvrir des livres d'histoire, à commencer par une biographie de ce dernier des Valois. En revanche, j'ai parfois été gênée par le mélange non seulement anachronique mais parfois vraiment "lourd" du langage et de l'argot moderne avec les expressions d'époque. La récurrence du procédé utilisé de manière insistante s'avère parfois irritante... De plus, le roman recèle quelques étonnantes maladresses, comme ici :
"Le manteau du roi, se soulevant, claque au vent tandis qu'il marche à pas fiers et lents vers l'énorme gibet de Montfaucon où monsieur Dieu balance les cordes de quatre-vints protestants pendus. Là, dans les airs charmés de cette colline hors des remparts, volettent des odeurs qui écoeurent"...
Enfin, je pinaille, j'ai pris grand plaisir à cette lecture qui invite simplement à méditer les propos de Paul Veyne, lus dans le Télérama de cette semaine à propos du dernier livre de Françoise Chandernagor qui se trouve en haut de ma PAL : "Le roman historique le mieux documenté hurle faux dès que les personnages ouvrent la bouche" (in Comment on écrit l'histoire). 

Charles IX

mardi 21 juin 2011

Lune d'été

Au fond de la jarre
 
sous la lune d'été
 
une pieuvre rêve
 
Matsuo Bashô




Estampe de Kawabe Hasui (Arbre au clair de lune).

dimanche 19 juin 2011

Dimanches en photo (11) - En bonne compagnie


Je m'absente jusqu'à vendredi mais vous abandonne en bonne compagnie... Chateaubriand entouré de fleurs, l'air altier, veillera sur mon blog ensommeillé pour quelques jours. Je vous souhaite un très bon dimanche et un bon début de semaine. A très bientôt...

Les dimanches en photo, à l'initiative de Liyah, sont aussi chez  Choupynette, Fleur Ankya, Grazyel, Tinusia, Katell, Choco. Bon dimanche à tous !

samedi 18 juin 2011

La colère de Banshee de Jean-François Chabas et David Sala


Banshee, petite fille vêtue d'une robe d'or, enflamme l'herbe sèche rien qu'en marchant ! Lorsqu'elle se met en colère, un simple frottement de ses pieds suffit à provoquer le feu. Elle arrive même à déplacer les rochers d'un geste de la main. Car, plus qu'une petite fille, Banshee est une fée, une fée très puissante ! Mais alors, qui pourra donc s'opposer à ce pouvoir de destruction né de sa colère, qui fait même frémir l'océan, qui déchaîne la mer et le vent, si bien que les marins s'effraient face aux mauvais tours venus du ciel ? Je ne vous dévoile rien de plus... et vous invite plutôt à regarder :


Car vraiment, quel magnifique album ! J'ai souvent pensé à Klimt face aux robes des personnages féminins, par rapport au travail sur le jaune, et l'or aussi. Oui, c'est bien Klimt cette chevelure parsemée de cercles-bulles et de fleurs des champs :

Klimt (détail)


Les dessins évoquent aussi les entrelacs irlandais ainsi que les oiseaux de Chagall, regardez :


Quelle petite merveille... j'ai été totalement conquise ! Achetez-le, offrez-le, et régalez vos yeux...

jeudi 16 juin 2011

Fantaisie photographique (9)


Il est beaucoup question de PAL en ce moment sur la toile... question de vacances qui arrivent sans doute... Tant que la votre ne ressemble pas à celle qui se trouve ci-dessus, l'objectif  "j'extermine ma PAL cet été" relève encore du possible ! Si vous pouvez entrer dans votre "book tower", je vous conseille un objectif plus raisonnable, à moins d'organiser un RAT tous les deux jours ! Mon objectif à moi, fort peu ambitieux, se limite à arriver jusqu'aux vacances avec encore quelques neurones de disponibles. On verra après pour la PAL ;-)


mercredi 15 juin 2011

Bonjour tristesse de Françoise Sagan


Bonjour tristesse, c'est tout d'abord le deuxième vers d'un poème de Paul Eluard tiré de La vie immédiate qui se termine par "Tristesse beau visage". Le roman de Françoise Sagan s'ouvre sur la description de ce sentiment inconnu par une jeune narratrice de 17 ans alors parfaitement heureuse entre son père et sa nouvelle maîtresse, une certaine Elsa, fille simple mais belle et rousse. Le père, beau quadragénaire en mal de nouvelles sensations, mène grande vie. La mère est morte quinze ans plus tôt. Durant la période estivale, Cécile, son père et Elsa prennent leurs quartiers dans une maison louée en bord de Méditerranée. C'est le sixième jour que la jeune fille aperçoit Cyril, un jeune étudiant qui occupe une villa voisine avec sa mère. Mais l'arrivée d'Anne, une ancienne amie de la mère décédée, ne va pas tarder à bouleverser ces vacances...

"Nous avions tous les éléments d'un drame : un séducteur, une demi-mondaine et une femme de tête. J'aperçus au fond de la mer un ravissant coquillage, une pierre rose et bleu ; je plongeai pour la prendre, la gardai toute douce et usée dans la mains jusqu'au déjeuner. Je décidai que c'était un porte-bonheur, que je ne la quitterais pas de l'été. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas perdue, comme je perds tout. Elle est dans ma main aujourd'hui, rose et tiède, elle me donne envie de pleurer."
Cet extrait concentre l'ensemble de l'oeuvre. On y trouve la coquille, ce drame annoncé avec des personnage demi-mondains, toujours un verre à la main mais qui semblent pourtant s'ennuyer sans cesse. La coquille masque des enjeux plus sourds, qui travaillent en silence et donnent de l'épaisseur à ces personnages qui pourraient paraître bien fades sans une fêlure intime les caractérisant tous. Et tout le talent de Françoise Sagan réside dans cette capacité à démasquer les véritables motivations de chacun, le tout dans une atmosphère nimbée d'une nostalgie palpable. Le bonheur semble toujours à proximité, mais à proximité seulement. Aussitôt approché, il s'échappe et ne reste que cette tristesse de l'avoir senti si près mais déjà loin. Il est comme cette pierre au goût d'été déjà échappé...

Challenge à l'initiative de Delphine et George

mardi 14 juin 2011

Margotte à Etonnants voyageurs (2)

L'un des points forts de cette journée aura été cette grande première : la rencontre d'une "copinaute". En effet, après un repas bien mérité, Enitram et moi nous sommes retrouvées pour un petite causerie avant de retourner chacune à nos activités respectives. Merci pour le thé Enitram ;-)
Après une longue flânerie au salon du livre... assortie de quelques achats bien sûr, direction la deuxième conférence que j'attendais avec grande impatience, sur le thème "La ville est un roman". 


Etaient présents sur le plateau (de gauche à droite) Olivier Weber pour Le barbaresque, Mathias Enard pour Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants mais aussi L'alcool et la nostalgie rédigé dans le transsibérien, Kebir M. Ammi pour Mardochée et Jean Teulé pour Charly 9. Vous découvrez Jean Teulé hilare sur la photographie, il a beaucoup plaisanté... et a  présenté son ouvrage avec assez d'enthousiasme pour que je l'achète. Je n'ai encore rien lu de cet auteur fort apprécié par de nombreux lecteurs semble-t-il, un billet suivra bientôt... Les lecteurs demandeurs de dédicace étaient particulièrement nombreux pour ce livre... j'ai d'ailleurs été fort surprise ! Mais l'écrivain semblait fort content de satisfaire tous ces admirateurs et admiratrices...

Finalement, une journée, c'est bien court... J'ai déjà commencé deux de ces livres, et ne regrette en rien ces achats :-)


Vivement l'an prochain !


Vous pouvez retrouver tous les cafés littéraires dont j'ai parlé ici... Bonne semaine à tous

lundi 13 juin 2011

Céline's band d'Alexis Salatko


Trois mois avant le Bac, le narrateur, un jeune homme de dix-sept ans, prend ses affaires et, en guerre déclarée contre ses parents, gagne Paris. Après une tentative de squat ratée chez son frère à Jussieu, il échoue chez sa vieille marraine. Comme quoi les frères ont parfois le sens de la solidarité qui s'arrête au raz du pompon de bonnet péruvien... Il échoue donc à Draveil, chez les Hardelot. Le couple vient de perdre leur fils unique, Alban, dans un banal et tragique accident de moto. Le vieux Max carbure donc au Ricard pendant que sa femme cherche à rentrer en contact avec les esprits des morts. Mais si Max fréquente d'un peu trop près la bouteille, il possède aussi une petite clé dorée qui ouvre une bibliothèque où se trouvent des oeuvres dédicacées de Céline et de Marcel Aymé. Très vite, le jeune homme apprend qu'il les a connus chez le peintre Gen Paul.

Gen Paul et Céline

 Durant son séjour à Draveil, le vieux Max va alors raconter à ce jeune qui pourrait être son fils disparu le Paris célinien, tout en se rechargeant régulièrement en carburant anisé. C'est donc entre Ginette et ses séances de spiritisme et les récits de Max que le jeune homme se met à dévorer Céline, en commençant par le Voyage au bout de la nuit.
"Céline, homme raffiné, écrivait des choses qui ne l'étaient pas. Marcel Aymé était plus populo, mais quelle finesse d'esprit ! En vérité, il n'y avait pas plus différents que ces deux-là. Il formaient un duo à la Laurel et Hardy, et comme Stan et Olivier, ils sont restés quasi inséparables jusqu'au terminus du voyage."

Le Voyage illustré par Gen Paul
Comme le narrateur va être happé par les récits du vieux Max dont il attend avec fébrilité les nouveaux épisodes, j'ai été littéralement happée par cette lecture. Impossible de me détacher de ce roman que j'ai pourtant abordé avec une certaine réserve puisqu'il est consacré à Céline et qu'il n'est pas nécessaire de rappeler ici les enjeux qui tournent autour des écrits antisémites de l'auteur en question... Les raisons de mon enthousiasme alors : tout d'abord l'écriture. On sent que l'auteur est fortement imprégné par Céline. Ses phrases claquent et dansent, portées par un jeu sur les registres de langue suffisamment fin pour faire sourire et ne pas lasser. Il campe avec force des personnages qui parlent argot sans avoir l'air vulgaires... Ensuite, il y a l'omniprésence du contexte historique : celui de la Grande Guerre qui a rendu à la vie civile des hommes brutaux et déchirés par leur vécu de l'horreur, celui de l'Occupation et de ses compromis... Or, le roman présente avec véracité cette époque étrange où chacun essaie de survivre avant un réveil difficile où certains, planqués durant toute la guerre vont tout à coup se découvrir résistants... Enfin, il y a Céline, au centre de l'oeuvre. Céline et toutes les saloperies qu'il a pu cracher au sujet des juifs. Les questions posées par son attitude sont infinies : comment, malgré son réel engagement auprès des plus pauvres comme médecin, a-t-il pu se fourvoyer à ce point avec son antisémitisme chronique ? Comment la culture peut-elle cautionner l'abjection ? Toutes questions posées par cette Seconde Guerre mondiale et ses fantômes qui n'en finissent pas de nous hanter...

Céline au Danemark
 Pour conclure, un livre de circonstance, certes, puisqu'il est publié à l'occasion du 50e anniversaire de la mort de l'écrivain, mais aussi une bonne introduction à l'oeuvre. Je connais mal Céline car je me refuse à lire en profondeur des écrits dont les relents cendrés me donnent la nausée. La lecture de ce roman m'aura permis de mieux cerner l'opposition entre l'homme et l'écrivain (opposition à confirmer par ailleurs), et je vais peut-être aller y voir de plus près, en terminant enfin Le Voyage au bout de la nuit.


Merci à News Book pour l'organisation de ce partenariat, et merci bien sûr aux éditions Robert Laffont. Me voilà très fière d'avoir inauguré le premier partenariat du site ;-)

dimanche 12 juin 2011

Margotte à Etonnants voyageurs (1)

Quelle journée ! trop courte finalement mais intense... avec comme toujours du monde (trop de monde l'après-midi) mais aussi de belles découvertes. Partie sous un ciel radieux le matin, je suis arrivée sous un ciel orageux en pays malouin. Mais vous pensez bien que quelques gouttes de pluie n'ont pas gâché ce trajet... Et puis, les mats des bateaux bretons cohabitent si bien avec le ciel gris :

Afin de me réchauffer un peu et pour bien commencer la journée, je me suis installée tranquillement au café littéraire du Palais du grand large pour écouter le discours d'ouverture. Le côté pompeux a vite été effacé par le rappeur malien présent (Amkoullel) qui nous a donné un avant-goût de son talent de bon matin, en compagnie ici du slameur Rouda que je ne connaissais pas, mais dont j'ai apprécié le texte chanté.

Amkoullel et Rouda


Ensuite, j'ai assisté à la première conférence intitulée "Le goût des femmes". L'Inde est à l'honneur au festival cette année, deux femmes du sous-continent étaient donc présentes : Bulbul Sharma habillée tout en bleu et Radhika Jha qui tient un micro sur la photo, avec Chantal Pelletier (sous l'écran).


J'ai eu envie d'acheter tous les livres présentés !... Chantal Pelletier était là pour deux ouvrages : A coeur et à cris et son dernier roman, De bouches à bouches.  R. Jha, qui parle parfaitement le français, nous a présenté son roman Des lanternes à leurs cornes attachées. Mais c'est Bulbul Sharma qui a su retenir le plus mon attention (son prénom veut dire "le rossignol"). Habitante de Delhi, elle est peintre et professeur d'arts plastiques auprès d'enfants handicapés. Son premier livre La colère des aubergines (publié chez Picquier) a été fort remarqué. Le dernier est  un recueil de nouvelles titré Maintenant que j'ai 50 ans. L'écrivaine y brosse le portrait de femmes (toutes de 50 ans, vous l'aurez compris), qui se libèrent grâce à leur âge de leur mari, de leurs enfants, et pour certaines, du poids des traditions liées à leur caste. Pourquoi 50 ans lui ont vite demandé les journalistes présents... "Parce que pour les femmes de ma génération, cet âge représente un tournant. Elles ont été mariées à 20 ans. A 50, les enfants sont partis. Cela correspond aussi à un moment où l'Inde a changé". Alors, vous avez envie de le lire ? Etes-vous étonnés si je vous dis que je l'ai acheté ? J'ai dévoré les deux premières nouvelles sur place et j'avais presque envie de rentrer chez moi afin de m'installer tranquillement sur mon canapé, devant un thé bien sucré, pour lire la suite !... Mais finalement, on peut lire aussi ici :


A suivre...

vendredi 10 juin 2011

Fantaisie photographique (8)

Demain matin, direction St Malo... Pour ceux qui se demanderaient de quelle manière je me rends sur place, voilà la réponse :

Photographie de J.M. Godès