Voilà déjà longtemps que je voulais voir ce film, intriguée par cette histoire de petite fille qui se fait passer pour un garçon. La petite fille, c'est Laure, 10 ans, fille aînée d'un couple qui vient d'emménager dans un nouveau quartier. Alors qu'elle vient d'arriver, elle rencontre en bas de chez elle une enfant du même âge qu'elle, Lisa, qui joue avec une bande de garçons. Lors de ce premier contact, Laure se fait passer pour un garçon et devient Michael, un garçon qui crache en jouant au foot et qui essaie d'embrasser les jolies filles. Pourtant, ce garçon n'est pas tout à fait comme les autres et Lisa, qui l'a bien senti, en tombe amoureuse... Tout le film se tisse donc sur ce mensonge et ses conséquences.
Si j'ai trouvé le rythme un peu lent parfois, j'ai été conquise par la richesse de la réflexion qu'entraîne ce film. Car elle est finalement troublante, cette enfant, dans son acharnement à vouloir être vraiment tout comme un garçon. Elle est troublante, parce qu'à la fin du film, on a du mal à croire qu'il s'agit véritablement d'une fille. On a beau la voir en robe, tout se passe comme si notre regard l'avait définitivement étiquetée "garçon" et il nous faut faire un effort pour la percevoir à nouveau comme "fille". Le film pose donc fort bien la question de l'identité sexuelle, de sa représentation et du rôle du regard des autres dans l'acquisition de cette identité. Acquis, le terme ici prend toute son importance car cette fille se bat comme les garçons, arrive même à avoir le dessus. Elle est l'illustration parfaite du rôle de l'éducation dans l'intégration des comportements liés au sexe. Quel courage enfantin elle déploie dans ce combat contre le rôle qu'on veut lui imposer mais dont elle ne veut pas ! J'ai tout de suite eu de la sympathie pour elle, pour cette énergie qui refuse la tyrannie du rouge aux ongles et des jeux de poupées (qui se transforme quelques années plus tard en tyrannie du contrôle du poids...). Un film à voir avec vos filles mesdames ! Mais aussi un film à voir avec des hommes : sujets de conversation garantis ;-)
mouais, mouais...
RépondreSupprimerje n'aime pas la façon dont les femmes attiffent leurs bébés-filles dès la naissance (pour donner juste un exemple...) mais je ne vois pas non plus comment arrêter ça...
@Adrienne : que veux-tu dire ? Comment elles les habillent ? (voilà longtemps que je n'ai pas habillé un nouveau-né...)
RépondreSupprimerPasssionné de lecture , c'est avec plaisir que je vous découvre
RépondreSupprimerJ'ai adoré le film, cette petite fille... Un univers bien particulier, mais ça m'a curieusement rappelé mon enfance ! Sans aller jusqu'au même extrémités :)
RépondreSupprimer@Pat : bienvenu alors ! Et au plaisir de te lire :-)
RépondreSupprimer@Océane : moi aussi cela m'a évoqué des souvenirs mais heureusement, j'étais bien aussi dans ma peau de petite fille. Je pouvais donc à la fois jouer à la coiffeuse et grimper dans les arbres ;-) C'est vrai qu'ici, on est dans l'excès, on sent de la souffrance chez elle, et cela donne toute sa force au film.