vendredi 30 septembre 2011

Chez Maupassant - Contes & nouvelles


C'est avec enthousiasme que j'ai regardé ces huit épisodes de la série "Chez Maupassant" diffusée sur France 2 en 2007. Les réalisateurs sont variés (de Chabrol à Rouffio, en passant par Gérard Jourd'hui) mais les films sont tous de bonne tenue. N'ayant pas le temps de vous résumer les huit adaptations, je vais me limiter à mes trois préférées. En tête de liste, La Parure. La nouvelle de Maupassant parut d'abord dans Le Gaulois du 17 février 1884, puis fut publiée en feuilleton dans La Vie populaire en mai 1885, avant d'être intégrée au recueil Boule de Suif. La nouvelle nous raconte l'histoire du couple Loisel. Mathilde, la femme, mariée à un petit commis du ministère de l'Instruction publique, rêve de bals et de richesse. Cousine d'Emma Bovary, elle rêve d'une vie autre et se désespère de la modestie de son ménage. Un jour, son mari réussit à obtenir une invitation à une soirée organisée par le ministère. Comment Mathilde va-t-elle bien pouvoir s'habiller pour cet événement inattendu ? Vous l'avez compris, la parure de la dame sera au centre de l'intrigue... Parfaitement bien interprété, ce film se laisse regarder avec plaisir, même si j'ai trouvé l'ellipse finale intéressante d'un point de vue formel mais peu crédible. Il émane du texte une force que l'on ne retrouve pas ici malgré un beau travail de la part des acteurs.

Mathilde Loisel et son amie, Mme Forestier

En deuxième position, Deux Amis, film réalisé par Gérard Jourd'hui, avec Philippe Torreton, Bruno Putzulu et Tina Beker. Il s'agit de l'histoire de deux hommes qui, unis par leur passion de la pêche, fuient leur foyer occupé par un dragon en jupons. Paris étant encerclé par les Prussiens, il devient de plus en plus difficile de pouvoir s'adonner à leur loisir mais les deux hommes développent des stratégies nombreuses et variées afin de contourner les interdictions liées à la situation de guerre. Du plaisir de la pêche aux problèmes liés à la guerre franco-prussienne, le film nous brosse un portrait passionnant de l'époque. Les acteurs sont vraiment biens dans leurs rôles et la chute nous surprend, car on aurait bien continué un bout de chemin avec eux...


Enfin, pour finir, Histoire d'une fille de ferme, réalisé par Denis Malleval (à égalité avec Miss Harriet de Jacques Rouffio). J'aime beaucoup les histoires normandes de Maupassant. Si sa vision de la réalité paysanne est souvent teintée de noirceur et de cruauté, il s'en dégage aussi une force indéniable. La fille de ferme, c'est Rose, qui travaille pour maître Vallin. Poussée dans la paille par un valet, elle mène à bout une grossesse qu'elle cache à tous. Devenue mère, elle confie son enfant à une amie qui habite dans le village de son enfance. Alors qu'elle travaille de plus en plus dur afin de pourvoir aux besoins de son fils, le maître de la ferme lui propose de l'épouser au lieu de l'augmenter. Rose, honteuse de son statut de fille-mère, accepte sans savoir ce que l'avenir lui réserve...

Histoire d'une fille de ferme
Miss Harriet - Vidéo ICI
Ne vous privez pas de ce coffret ! Les autres doivent être de même qualité... Le troisième vient de sortir, et j'ai bien l'intention de me le procurer (on y trouve l'adaptation de Boule de Suif). Idem pour le premier... Costumes, bons acteurs, les thèmes chers à Maupassant en images, des drames, des passions : enfin... du cinéma  comme j'aime ! 

Challenge organisé par Lou et Maggie

mercredi 28 septembre 2011

le Signe de la Lune de Bonet & Munuera


Voilà bien longtemps que je n'avais pris autant de plaisir à lire une bande dessinée ! Un vrai moment de bonheur ! Et en plus, j'ai terminé ma lecture avec joie puisque je n'ai pas à attendre une hypothétique suite en 39 épisodes... Tout d'abord, il y a l'introduction par Alex Romero qui commence comme ça : 
"Quelqu'un a créé la forêt pour que les enfants s'y perdent.
Appelons-le Dieu. Appelons-le Grimm le bicéphale.
Il l'a semée d'arbres noueux, irriguée de rivières dont les eaux donnent la vie et la mort, et enveloppée d'un voile de brouillard. Ensuite, il a suspendu au-dessus des arbres la lune et l'étoile Polaire, car il fallait que les enfants se perdent, mais pas complètement.
Puis il a lâché les loups. (...)"
Alors ? Après ça, vous entrez dans la forêt ? Moi, je cours...

 

Le récit, encadré, nous est conté par une vieille femme qui, un jour de grand vent, raconte pourquoi elle porte, tatoué sur son front, une lune... Alors que sa mémoire retourne en arrière, nous partons avec elle à Aldea, une région étrange et isolée, tout droit sortie de temps immémoriaux. Le lieu abrite un village et une immense forêt, terrain de jeux d'Artémis et de son petit frère, mais aussi des autres enfants du village. Dans le cadre des jeux d'enfants, un drame va advenir, qui va transformer la vie de tous...

  
Servie par un très beau dessin en noir et blanc, cette bande dessinée nous propose un voyage en terre imaginaire à la lisière entre fantastique et merveilleux. Baignée de références aux contes, l'histoire nous transporte immédiatement dans le monde de l'enfance, où les monstres existent un peu, beaucoup, à la folie, et rarement pas du tout. Dans ce monde, les animaux parlent à ceux qui savent les écouter. Ici, il s'agit de Brindille, petit garçon amoureux d'Artémis, la belle convoitée par Rufo, le méchant de la bande. Dans ce monde, seules les décoctions à base de limaces peuvent soigner les plaies et les bosses. Dans ce monde aussi, la lune possède l'étranges pouvoirs, comme celui de réveiller le joueur de flûte envoûteur d'enfants... Enfin, de ce monde, le lecteur devient vite le prisonnier volontaire... Magie, poésie, délicatesses et cruautés de l'enfance, savant mélange associé à un dessin tout en douceur, malgré la noirceur qui affleure. Un véritable coup de coeur !

Vous pouvez aussi lire les avis de Noukette et de Choco...


lundi 26 septembre 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (16)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane
Lu durant la semaine du 19 au 26 septembre
- le Signe de la Lune de Bonet & Munuera


- Pleine lune de Chabouté

Mes lectures en cours
L'aimer ou le fuir de Delphine de Malherbe (très très bien, billet à suivre) et toujours Maupassant...

Ce que je vais lire cette semaine…
Le dernier numéro du Magazine littéraire consacré à Maupassant !!! Qu'il arrive : viiiiiiiiiiite !

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 25 septembre 2011

Dimanches en photo (23) - Envie de vagues...



Les vacances semblent déjà si loin... et la mer aussi ! Il va être temps pour moi de retrouver les vagues... Très bon dimanche à tous :-) 

Les dimanches en photo sont  organisé par Liyah.

samedi 24 septembre 2011

Un outil révolutionnaire !


Vidéo visionnée chez Nina que je m'empresse de diffuser tant je la trouve débordante d'humour !...

jeudi 22 septembre 2011

Le juste milieu d'Annabel Lyon



Vous avez peut-être remarqué que le rythme de publication des billets sur ce blog connaît une baisse certaine ces derniers temps, idem pour la fréquentation de vos blogs par dame Margotte. J'ai déjà évoqué ici un changement professionnel qui induit un temps disponible fort réduit, et cela risque de durer un peu... Complètement débordée en ce moment, j'ai confié à Mlle Margotte le soin de rédiger le billet à propos du livre présenté ci-dessus. 

Présentation de l'éditeur :

Aristote était un être de chair et de sang, et Alexandre le Grand, un adolescent plein de doutes et d’arrogance. Lorsqu’en 342 avant Jésus-Christ, le philosophe devient précepteur du futur roi de Macédoine, la relation qui s’établit est aussi singulière et enrichissante pour l’un que pour l’autre. Par ses démonstrations très concrètes sur une table de dissection, comme par ses réflexions éthiques et métaphysiques, Aristote transmet à son jeune élève la notion de « juste milieu », point d’équilibre entre deux extrêmes, si difficile à atteindre. De son côté, le fougueux Alexandre, qui désire déjà ardemment « ouvrir la gueule pour avaler le monde entier », offre des perspectives au maître peu aventureux que son père lui a choisi.
Des cahutes enfumées aux chambres du palais, Annabel Lyon lève le voile sur deux hommes illustres dont l’admiration réciproque et l’intelligence ont transformé le monde. Au fil de dialogues incisifs et souvent très crus, elle explore avec finesse et jubilation des thèmes aussi universels que la transmission du savoir, les rapports filiaux, les conflits de génération, les jeux de pouvoir.

Annebel Lyon
Critique :

Un roman qui nous plonge dans l'Antiquité, une fiction qui prend l'initiative de donner une figure humaine à deux grands noms de notre histoire. Annabel Lyon nous raconte Aristote. Cependant, ce n'est ni à travers ses écrits, ni à travers une énième biographie de celui que l'on connaît. À l'inverse elle nous dépeint un philosophe alors plus fragile, qui resta en Macédoine à la demande de Philippe. Celui qui enseigna à Alexandre, futur Grand, mais encore jeune, pleins des questionnements et des doutes de l'adolescence. L'écriture simple et agréable à suivre nous guide à travers les errances de ces personnages. La réussite de ce roman tient sans doute à cette humanité forte qui se dégage des personnages, alors bien loin des figures guindées que nous donnent historiens et médias.

Cependant je n'ai pas aimé cet ouvrage, l'idée me plait mais il m'a ennuyé, et le côté trivial, que la toile encense, m'a agacé. Je suis peut-être conservatrice, le fait d'étudier l'histoire m'a peut être corrompue, où alors je n'ai pas la maturité littéraire nécessaire pour savourer ces pages. Mais je n'ai pas réussi à le finir car malgré tout, il manque de rythme et reste lent, très lent. Il y manque, pour moi, la petite touche essentielle au bon roman, le « je ne sais quoi » qui nous transporte jusqu'au milieu de la nuit au moment où le livre enfin achevé nous tombe des mains, au moment où, épuisé mais heureux, on peut enfin s'endormir.



lundi 19 septembre 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (15)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane
Lu durant la semaine du 12 au 18 septembre

Seulement Mygale de Thierry Jonquet...


Mes lectures en cours
Les contes de la Bécasse et Sur l'eau de Maupassant

Ce que je vais lire cette semaine…
Le Juste milieu d'Annabel Lyon (lecture en retard...)

Et vous, que lisez-vous ????

jeudi 15 septembre 2011

Maupassant, le clandestin d'Olivier Frébourg


Entré en littérature grâce à Maupassant, Olivier Frébourg nous présente ce livre, dans son avant-propos, comme "le récit d'une vie de garçon, un voyage de noces avec la littérature". Un voyage de noces en deux parties, durant lesquelles on ne s'ennuie pas une seconde, et qui donne une envie folle de se replonger dans les écrits du "clandestin".
Tout commence au château de Miromesnil où l'écrivain naît un lundi, le 5 août 1850, à 8 heures du matin. Au même moment, Flaubert voyage avec Du Camp, entre Beyrouth et Jérusalem. Le futur nouvelliste grandit auprès d'une mère qui souffre de la maladie de Basedow, ce qui lui donne un regard et des yeux exorbités. "Où Guy de Maupassant a-t-il vu la mer pour la première fois ? A Dieppe ? Fécamp ? Etretat ? Elle sera son énergie, sa vieille maîtresse. Plus tard l'eau, sa douleur. Maupassant n'est pas un écrivain cauchois mais un écrivain maritime. Jamais il ne quitta le littoral des yeux. Normandie, Bretagne, Midi, il dégagera vers le grand bleu. Il a besoin de cette hydrothérapie."

Monet - Impression soleil levant

Son père était peintre et les rencontres avec Corot et Courbet vont marquer son regard d'écrivain. Après la mer et les belles années d'Etretat, Maupassant part à Yvetot, dans le pays de Caux, où il passera quatre ans chez les curés. Il y participera à une société secrète baptisée "L'Oasis", phalanstère dédié au plaisir et contre l'ennui qui marque ses années d'internat. C'est à dix-sept ans qu'il rencontre Flaubert, âgé de quarante-six ans en 1867. En 1869, il est reçu bachelier ès-lettres. Il s'inscrit alors en faculté de droit à Paris, et alors qu'éclate la guerre, il tente d'échapper à l'armée qui lui rappelle trop le séminaire. Il fera toutefois treize mois d'armée qui vont alimenter ses contes et nouvelles (lire Deux amis par exemple). 
Il travaille pour le ministère de la marine lorsque, en 1876, le diagnostic de syphilis est posé. "J'ai la grande vérole, enfin, la vraie, par la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique christalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non la grande vérole, celle dont est mort François Ier. Et j'en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper." (lettre à Robert Pinchon).


En 1875, tous les dimanches, il est invité chez Flaubert alors que ses samedis sont dédiés au canotage. Il perd son mentor à trente ans, et à partir de là, gagne sa vie grâce à ses chroniques publiées pour le Gaulois. Il part ensuite dans le Sud. Ses dix années d'errance et de voyages sont racontées dans La vie errante. Il finira sa vie dément, délirant, et sous camisole. Un comble pour cet amoureux de l'eau, et de la sensation enivrante de liberté procurée par la vie en mer...


mercredi 14 septembre 2011

Showman killer de Jodorowsky et Fructus


Je dispose de peu de temps ce soir pour vous parler de cet opus de Jodorowsky et Fructus, mais je vais essayer d'aller à l'essentiel. Avec le scénario de cette nouvelle série, Jodorowsky nous propose une réécriture du mythe de Franckenstein, version science-fiction dingue et gore. Dans le prologue, un savant fou, le docteur Courcolain, débarque avec son ornitoptère sur "Halkatrass, planète-prison du système Mounéa". Il va récupérer le sperme de l'horrible "mange-boyaux", incarcéré pour une raison que vous devinez... Dans son laboratoire secret, il va ensuite inséminer Orlanda, pauvre femme vivant reliée à une série de tuyaux, et ne servant que de ventre. Elle va mettre au monde un enfant que le docteur va conditionner : il s'agit d'en faire un super-assassin, dénué de tous sentiments, mais affublé de supers pouvoirs !


J'ai trouvé le scénario de cette nouvelle histoire de Jodorowsky un peu facile. Si l'exagération, parfois, peut amuser, ici, cela finit par irriter. L'abus des scènes sanguinolentes m'a parfois donné envie de refermer la BD. De plus, le dessin est loin d'être précis et les couleurs semblent parfois brouillonnes. Gimenez était prévu au dessin mais après sa collaboration à la caste des métabarons, il a préféré faire cavalier seul, Fructus a donc pris le relais. La série prévoit trois tomes et le deuxième est prévu pour cette année. Je ne pense pas aller l'acheter... mais il est vrai que la fin, que je ne vais pas dévoiler bien sûr, donne envie d'en savoir plus. J'attendrai donc son arrivée à la bibliothèque !

mardi 13 septembre 2011

Au revoir de Mohammad Rasoulof


Synopsis 

Une jeune femme iranienne, avocate de formation, vit seule depuis que son mari, journaliste, est devenu clandestin. Comme on lui a retiré sa licence et qu'elle ne peut plus exercer, elle vivote en fabriquant des boîtes colorées pour lesquelles elle est payée à la pièce. Enceinte de quelques mois, très inquiète concernant la santé mais aussi l'avenir pour cet enfant à venir, elle s'interroge sur l'opportunité d'avorter. Son quotidien est marqué par les examens médicaux mais surtout par les démarches qu'elle entame afin de quitter un pays où elle se sent étrangère.

Mon avis 

Voilà un film sur lequel il faut écrire. Ecrire pour ne pas crier... car voilà une oeuvre oppressante qui transcrit fort bien l'ambiance d'un pays où règne la dictature. Les gestes répétés par la jeune femme semblent la soutenir dans un monde où tout vacille et où tout l'oppresse. Il faut se méfier de tout, cacher la moindre aspiration à la liberté, et payer pour tout (les backchichs vont bon train). Les femmes, voilées, ressemblent à de grands oiseaux noirs. La couleur est quasi absente du film où dominent le gris, le marron et le noir. L'ensemble du film et le devenir de cette femme s'incarnent dans la tortue d'eau qu'elle s'évertue à nourrir et qui est sa seule compagnie. Car ce pays, comme l'aquarium, prend l'eau et s'apparente à un vaisseau à la fois mal gouverné et où chacun écope sans arriver à colmater les brèches. La tortue cherche son promontoire au dessus de l'eau comme la jeune femme aspire à la respiration que donne la liberté d'expression. Alors que l'aquarium se vide de son eau, la tortue est sortie de son milieu et déposée sur un plateau censé remplacer son aquarium. Qu'adviendra-t-il de la tortue ? La même chose qu'à la jeune femme... mais bien sûr je me garde bien de vous révéler la fin ! Il faut voir ce film qui dégage la même force que certaines oeuvres de Costa Gavras. Un film poignant dont je suis ressortie muette...

Vous pouvez lire aussi cet article du Télérama où vous trouverez extraits et commentaires du réalisateur.

lundi 12 septembre 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (14)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane 

Lu durant la semaine du 5 au 11 septembre

-         Showman Killer de Jodorowsky et Fructus


-         Le petit mamadou poucet de Tarek, Morinière et Svart


-         Poil de carotte de Jules Renard


-         L’enfant Océan de Jean-Claude Mourlevat

- Maupassant, le clandestin d'Olivier Frébourg




Mes lecture en cours
Mygale de Thierry Jonquet

Ce que je vais lire cette semaine…
Le juste milieu d'Annabel Lyon

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 11 septembre 2011

vendredi 9 septembre 2011

La piel que habito de Pedro Almodovar

Synopsis :

Robert Ledgard, chirurgien esthétique reconnu pour ses travaux de recherche, a un passé dramatique. Il a perdu sa femme suite à un accident de voiture où elle a été très gravement brûlée. Depuis, le médecin n'a de cesse de trouver une peau miraculeuse, à la fois d'une douceur inconnue et d'une résistance qui permettrait d'éviter sa déchirure. Il dispose d'un bloc chirurgical en sous-sol, chez lui, où il mène d'étranges expériences puisque lorsque le film commence, nous découvrons une jeune femme enfermée au premier étage, jeune femme qui semble lui servir de "cobaye". Je ne dévoile pas plus avant une intrigue qui s'étoffe et prend toute sa densité au fur et à mesure que le film avance et que les éléments nous sont dévoilés au travers de retours en arrière par exemple.

Elena Anaya et  Pedro Almodóvar
© José Haro
Mon avis :

Croyez-moi ou pas, je n'avais jamais vu un film de Pedro Almodovar. Oui, je sais, c'est étonnant mais c'est vrai... Alors, pour une première ce fut une première : quel film ! Le scénario est digne d'un bon Hitchcock auquel on pense souvent, que ce soit au niveau du travail sur les gros plans ou sur les couleurs. Le film dure deux heures et on ne les voit pas passer car les multiples rebondissements et le mystère qui s'épaissit laissent peu de répit. De plus, l'ensemble propose une vrai réflexion sur l'identité, le pouvoir de la médecine et le désir de vengeance.... Je ne veux pas trop évoquer les différentes thématiques afin de ne pas vous dévoiler l'intrigue. Voilà un film qu'il faut découvrir, je pense, en sachant le moins possible à son sujet. Je vous donne quand même quelques références qui s'imposent ici : Frankenstein et Franju. Oui, rien que ça ! C'est du très très bon cinéma. Alors c'est prévu, je me lance à la découverte de la filmographie de Pedro Almodovar !


mercredi 7 septembre 2011

Disputes et chapeaux d'Yvan Pommaux

Vous vous souvenez peut-être de Lilas, l'excellente bande-dessinée d'Yvan Pommaux, dont j'ai déjà parlé ici. Du même auteur mais dans un registre fort différent, vous pouvez aussi découvrir Disputes et chapeaux, que l'on trouve dans la collection lutin poche de l'école des loisirs. Une fois encore, nous sommes à mi-chemin entre l'album et la bande-dessinée, et une fois encore on y trouve des animaux anthropomorphes. Autant, dire : j'aime ! Tout commence dans les arbres, alors que madame Corbeau (Corbelle) vient de retrouver un chapeau. Monsieur Corbeau (Corbillo) n'a aucun souvenir du dit chapeau... ce qui va provoquer une dispute.


Un petit bijou ce livre ! Tout d'abord, il est très drôle, ce qui vaut déjà la lecture... Ensuite les dessins, fort jolis, se regardent avec plaisir. Enfin, l'histoire, racontée à des enfants, permet d'aborder le thème de la dispute, ici fort bien traité, avec pudeur et humour. Et bien sûr, pas question de vous dévoiler les péripéties de cette histoire... et encore moins la fin !...

lundi 5 septembre 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (13)

Lu durant la semaine du 29 août au 04 septembre
-         Le maître du jardin. Dans les pas de La Fontaine de Valère Staraselski

-         Le Petit Sauvage d’Alexandre Jardin

-         Animal’z d’Enki Bilal


Mes lecture en cours
Poil de carotte de Jules Renard et Maupassant, le clandestin d'Oliver Frébourg.
 
Ce que je vais lire cette semaine
Déjà, ce que j'ai commencé... pour la suite on verra !

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 4 septembre 2011

Les dimanches en photo (20) - Sans titre...

Les dimanches en photo sont  organisé par Liyah.
Et oui, difficile de vous proposer quelque chose d'autre aujourd'hui, alors que je taille mes crayons, que je range ma trousse, et que j'essaie de peaufiner encore une fois ce que je vais proposer à ces chères petites têtes blondes dès lundi... avec enthousiasme :-))

jeudi 1 septembre 2011

Le maître du jardin de Valère Staraselski

    Avec cette biographie romancée, Valère Staraselski, nous emmène "Dans les pas de La Fontaine". Le livre se déroule du printemps 1652, sur la route de Dammartin, à l'hiver 1693 rue St-Honoré à Paris, en quatre saisons brossées comme quatre tableaux de la vie du fabuliste. Clôt par un épilogue, il se ferme sur la mort de Jean de La Fontaine, le 13 avril 1695. Ce dernier avait soixante-treize ans. Je suis partagée concernant ce livre...  Commençons donc par les points négatifs afin de finir par le meilleur !
Contre
Le récit manque de souffle. Après une première partie, "Le printemps", qui plante bien le contexte historique ainsi que La Fontaine à trente-deux ans, on reste un peu sur notre faim. Ce début in media res nous plonge certes dans les conflits de l'époque, mais fait l'impasse sur toute une partie de la vie de l'auteur, et l'on se demande bien comment il est arrivé là, à chevaucher en compagnie de Turenne. Ce premier chapitre, fort agréable à lire par ailleurs, nous renseigne bien sur les guerres qui ensanglantent le royaume de France, mais trop peu je trouve sur l'écrivain.
"Cependant restait un pays ravagé, marqué du sceau de la désolation, amoindri de ses paysans et rempli de pillards, un pays où les misères seraient longues à guérir. Car les guerres de la minorité de Louis XIV avaient parachevé le désastre. Et Jean de La Fontaine, quant à lui, priait le soir venu pour que le noir démon des combats quittât définitivement sa contrée."
Les deux parties centrales, "L'été" et "L'automne" m'ont semblé fort longues et j'ai bien failli abandonner cette lecture... qui a retrouvé son dynamisme pour la dernière partie et l'épilogue. Dans l'ensemble, je trouve que le personnage de La Fontaine ne ressort pas vraiment de l'ouvrage et si j'ai maintenant très envie de relire Les Fables (ce qui est déjà un bon point), je reste sur ma faim concernant la vie de l'auteur...
Jean de La Fontaine

Pour
Valère Staraleski replace bien la vie de La Fontaine dans son contexte, et surtout, il met bien en évidence les intrigues de la Cour, les mesquineries et diverses tracasseries qui ont empoisonné sa vie et celle des écrivains peu enclins au cirage de pompes, fussent-elles à talons rouges.
"Mon Dieu, il était devenu convoiteux et appartenait corps et biens à cette société où courber l'échine faisait offre de civilité. Une société où ceux qui pliaient de bonne grâce étaient admirés, mieux, enviés par ceux-là qui réussissaient moins bien qu'eux dans l'art de la souplesse. Oui, il est vrai, concéda encore le chanoine à lui-même, que Jean s'y était essayé et qu'il récidivait. Mais, en vérité, son âme ne lui fournissait pas d'énergie et de duplicité en suffisamment grande quantité pour qu'il y réussisse. Il était trop simple, trop entier, et surtout trop inconscient pour cela ! Et puis le fabuliste, au contraire de Furetière, ne partageait pas l'idée que les gens du commun ne pourraient jamais attraper le bel air des gens de la noblesse !"
L'avis de Keisha (je n'ai pas lu d'autres billets à propos de ce livre pour le moment).