mardi 13 septembre 2011

Au revoir de Mohammad Rasoulof


Synopsis 

Une jeune femme iranienne, avocate de formation, vit seule depuis que son mari, journaliste, est devenu clandestin. Comme on lui a retiré sa licence et qu'elle ne peut plus exercer, elle vivote en fabriquant des boîtes colorées pour lesquelles elle est payée à la pièce. Enceinte de quelques mois, très inquiète concernant la santé mais aussi l'avenir pour cet enfant à venir, elle s'interroge sur l'opportunité d'avorter. Son quotidien est marqué par les examens médicaux mais surtout par les démarches qu'elle entame afin de quitter un pays où elle se sent étrangère.

Mon avis 

Voilà un film sur lequel il faut écrire. Ecrire pour ne pas crier... car voilà une oeuvre oppressante qui transcrit fort bien l'ambiance d'un pays où règne la dictature. Les gestes répétés par la jeune femme semblent la soutenir dans un monde où tout vacille et où tout l'oppresse. Il faut se méfier de tout, cacher la moindre aspiration à la liberté, et payer pour tout (les backchichs vont bon train). Les femmes, voilées, ressemblent à de grands oiseaux noirs. La couleur est quasi absente du film où dominent le gris, le marron et le noir. L'ensemble du film et le devenir de cette femme s'incarnent dans la tortue d'eau qu'elle s'évertue à nourrir et qui est sa seule compagnie. Car ce pays, comme l'aquarium, prend l'eau et s'apparente à un vaisseau à la fois mal gouverné et où chacun écope sans arriver à colmater les brèches. La tortue cherche son promontoire au dessus de l'eau comme la jeune femme aspire à la respiration que donne la liberté d'expression. Alors que l'aquarium se vide de son eau, la tortue est sortie de son milieu et déposée sur un plateau censé remplacer son aquarium. Qu'adviendra-t-il de la tortue ? La même chose qu'à la jeune femme... mais bien sûr je me garde bien de vous révéler la fin ! Il faut voir ce film qui dégage la même force que certaines oeuvres de Costa Gavras. Un film poignant dont je suis ressortie muette...

Vous pouvez lire aussi cet article du Télérama où vous trouverez extraits et commentaires du réalisateur.

8 commentaires:

  1. voilà le genre de film qui m'oppresse et me fait peur... mais tu as raison

    RépondreSupprimer
  2. @Adrienne : il y a de quoi avoir peur...

    @Elisabeth : oui, je le conseille autour de moi !

    Bonne journée à vous deux

    RépondreSupprimer
  3. Brr! Le pire ne s'arrête donc jamais?

    RépondreSupprimer
  4. Ce film me fait penser un peu à "La séparation" ! Avec cette oppression et ce désir de quitter un pays qu'on ne peut plus supporter tant que règne une certaine dictature...
    J'irai le voir !

    RépondreSupprimer
  5. @Mango : en Iran, il continue... Le réalisateur a lui-même de nombreux problèmes bien sûr avec l'Etat de son pays.

    @Enitram : je n'ai pas vu "La séparation" mais je crois que celui-ci est plus désespéré...

    RépondreSupprimer
  6. Je pense aller le voir, il faut que je trouve le bon moment, je sais qu'il est très dur. J'ai entendu un journaliste dévoiler la fin, je l'ai traité virtuellement de tous les noms ...

    RépondreSupprimer
  7. @Aifelle : oui, il est très dur, mais d'une violence impalpable, même si elle se matérialise petit à petit... Finaud le journaliste :-((

    RépondreSupprimer