Jeune romancière de 20 ans, Line Papin livre ici un premier roman plus que prometteur. Écrit en trois ans au gré de l'inspiration et à l'aide d'émotions qui la "submergeaient", il déroule l'éveil sensuel d'une jeune femme autour de laquelle gravitent trois autres personnages dans la torride ville d'Hanoï.
C'est aux cinquante ans de M. Klin, directeur de l'Institut français, que Juliet rencontre un homme dont elle tombe immédiatement amoureuse, au point de le suivre et de s'abandonner à lui. Mais cet homme a d'autres amours. Il y a celui pour Raphaël. Et aussi celui pour Laura, fille fantasque, délurée et la plupart du temps éméchée. Ces quatre jeunes gens dont les voix s'entrecroisent dans le roman vont vivre au Vietnam une histoire sentimentale peu commune, du genre de celles que l'on ne vit qu'une fois (ou jamais) dans sa vie, une de ces histoires qui rendent fou ou qui tuent.
Le charme de ce roman opère tout d'abord grâce à cette passion qui habite les personnages qui se heurtent, se touchent, crient et s'aiment tout en nous faisant partager des émotions qui les dépassent. Ensuite, il y a la présence envoutante du Vietnam que la romancière rend perceptible, usant d'accumulations qui nous plongent dans le foisonnement de la vie là-bas.
Là, les femmes crient, négocient ; certaines courent bol de riz à la main derrière leurs enfants qui refusent de manger. Par terre, on marche sur des coques de litchis, des noyaux, des bouts de papier, des pelures, des étiquettes, toutes sortes d'ordures qui s'éparpillent le long des couloirs jusqu'aux portes de sortie.
Enfin, il y a un style à la fois foisonnant et comme bousculé par l'urgence, un peu à l'image de cette scène entre Juliet et son amant :
C'est-à-dire, je l'ai prise comme pour m'en déprendre, comme on pousse quelqu'un qui nous barre la vue, et j'ai bandé non de désir mais de colère. Oui, j'ai comme plongé dans son corps pour ne plus la voir, pour oublier, et en finir plus vite. C'était étrange.
J'ai pris grand plaisir à découvrir cette nouvelle romancière et j'espère qu'elle continuera sur sa lancée. Je remercie vivement les éditions Stock pour ce partenariat !
Avis mitigé mais globalement positif d'Eimelle.
Avis positif de Liligalipette.
Ce roman semble être la pépite parmi les premiers romans de la rentrée. Il semble y avoir à la fois un style et une intrigue originale.
RépondreSupprimer@Sandrine : un très bon premier roman en effet ! au style déjà affirmé, ce que j'ai aimé :-)
SupprimerJe n'ai pas du tout accroché et je l'ai abandonné.
RépondreSupprimer@Clara : ah ? tu m'intrigues... pourquoi est-ce que tu n'as pas accroché ?
SupprimerJ'hésite tant les avis divergent sur ce premier roman...
RépondreSupprimer@Noukette : c'est plutôt intéressant ces avis qui divergent, cela veut dire que le roman a suffisamment de coffre pour provoquer des réactions diverses !
SupprimerLe commentaire de Clara douche un peu la bonne impression que me laissait ton billet. Je vais voir s'il est à la bibli, je pourrai tenter sans trop de risques.
RépondreSupprimer@Aifelle : Je dois dire que je m'interroge sur les avis négatifs. Je n'ai pas eu le temps d'aller faire un tour sur la blogo pour voir les avis des un(e)s et des autres. Je vais essayer de le faire car j'aimerais bien savoir ce qui n'a pas plu. Peut-être justement un style déjà bien affirmé ?
SupprimerDes avis vraiment différents sur ce roman. Intriguant....
RépondreSupprimer@Alex : intriguant, c'est le mot !
SupprimerPour l'écriture principalement.
RépondreSupprimer@Clara : c'est vrai qu'il y a véritablement un "style". Partant de là, les goûts peuvent diverger... De mon côté, j'ai apprécié justement l'écriture. Bonne soirée à toi et bon we !
Supprimerje ne lis as trop les nouveautés sauf dans le cadre de mon club de lecture, il sera peut-être au programme, on verra!
RépondreSupprimer@Luocine : je l'espère car vraiment, je ne peux que te le recommander vivement ! Bonne soirée.
Supprimer«Style foisonnant et bousculé par l'urgence» : je ne sais pas trop, à vingt ans on écrit comme l'époque qui va trop vite.
RépondreSupprimerMais je ne l'ai pas lu, je ne vais pas faire le trouble-fête.
Bonne semaine Margotte.
@Christw : c'est une lecture bien agréable, et une écrivaine à suivre je pense. Elle a le mérite d'avoir véritablement, déjà, un "style". Bonne semaine à vous aussi (enfin, bon we, je ne suis pas passée ici depuis longtemps...).
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