C'est dans le cadre d'une lecture commune avec Claudialucia, ainsi que du Challenge Victor Hugo, que je me suis lancée dans cette lecture qui prenait tout naturellement la suite de la biographie sur Juliette Drouet.
La première chose à dire, c'est que la lecture de cet opus est à la fois facile et agréable. Après une courte introduction qui évoque l'apparition du visage de Cosette en janvier 2016 à Knightsbridge, à Londres, pour dénoncer l'évacuation d'un millier de réfugiés à Calais, l'ouvrage se découpe en courts chapitres thématiques. On se promène donc dans l'univers hugolien "à sauts et à gambades", de la célèbre bataille d'Hernani à la laideur, en passant par Libido, l'humour ou Olympio.
Cosette par Emile Bayard |
La balade s'avère agréable car au détour des chapitres, on glane des informations ou anecdotes que l'on ne connaissait pas encore. Ainsi, en parlant de libido, je connaissais l'existence des fameux carnets que j'ai évoqués je crois dans mon billet sur Juliette Drouet, mais je n'avais pas les détails qui sont ici proposés. Le livre peut donc être apprécié de manière très différente. Pour un lecteur ayant n'ayant jamais lu de biographie sur Hugo, c'est une bonne introduction. Pour quelqu'un qui connaît déjà la trame de l'existence du poète, c'est un bon moyen de raviver sa mémoire et de découvrir quelques détails encore inconnus. Quelques rappels sont d'ailleurs les bienvenus comme celui qui concerne l'engagement de Victor Hugo contre l'esclavage et pour les populations noires (voir Bug Jargal, déjà chroniqué ICI dans le cadre du même challenge Hugo).
Illustration de Bug Jargal |
Cette promenade aux paysages variés a également le mérite de donner envie de reprendre (ou de découvrir) certains livres. Dans le chapitre intitulé Olympio, par exemple, les citations du très beau texte "La Tristesse d'Olympio", longue plainte en vers écrite en 1837, donne envie de se plonger dans Les Rayons et les ombres.
Il voulut tout revoir, l'étang près de la source,
La masure où l'aumône avait vidé leur bourse.
Le vieux frêne plié,
Les retraites d'amour au fond des bois perdues,
L'arbre où dans les baisers leurs âmes confondues
Avaient tout oublié.
Il chercha le jardin, la maison isolée,
La grille d'où l'oeil plonge en une oblique allée.
Les vergers en talus.
Pâle, il marchait. - Au bruit de son pas grave et sombre
Il voyait à chaque arbre, hélas ! se dresser l'ombre
Des jours qui ne sont plus.
Il voulut tout revoir, l'étang près de la source,
La masure où l'aumône avait vidé leur bourse.
Le vieux frêne plié,
Les retraites d'amour au fond des bois perdues,
L'arbre où dans les baisers leurs âmes confondues
Avaient tout oublié.
Il chercha le jardin, la maison isolée,
La grille d'où l'oeil plonge en une oblique allée.
Les vergers en talus.
Pâle, il marchait. - Au bruit de son pas grave et sombre
Il voyait à chaque arbre, hélas ! se dresser l'ombre
Des jours qui ne sont plus.
Un collection qui invite à la découverte, et qui donne de quoi passer un bel été !
Les billets des participantes : Claudialucia
Tiens oui, je pourrais continuer cette série;..
RépondreSupprimer@Keisha : elle est bien agréable à lire et je compte continuer avec l'opus consacré à Montaigne.
SupprimerJe n'ai jamais écouté cette chronique de France Inter dont on m'avait parlé (à propos de Proust), mais elle semble avoir du succès aussi sur papier.
RépondreSupprimer@Tania : oui, il est vrai que les livres sont faciles d'accès et permettent de passer un bon moment, comme l'émission.
Supprimerj'avais noté celle-ci aussi et lu celle de Montaigne dans la même série. Elles sont agréables mais souvent un peu limitée si l'on connaît déjà bien l'auteur. Comme à part toi, nous avons plus ou moins zappé la biographie de VH (j'aimerais en lire une plus détaillée que celle de Giorda) je pense proposer de lire une autre biographie pour janvier ou Février. On verra s'il y a des volontaires !
RépondreSupprimer@Claudialucia : oui, il semblerait que cette LC se soit envolée avec les feuilles d'automne ;-)
SupprimerJ'ai déjà un été avec Montaigne ! Pourquoi pas celui-là aussi ! Dès que j'ai le temps...
RépondreSupprimer@Maggie : ah, le temps... je cours beaucoup après en ce moment !
SupprimerJe note que c'est une bon début si l'on a jamais lu de biographie de Victor Hugo, ce qui est mon cas.
RépondreSupprimer@Aifelle : oui, vraiment, une lecture facile et agréable, qui permet d'avoir les premiers repères biographiques.
Supprimerj'aime précisément Victor Hugo pour tous ces engagements forts, contre le travail des enfants, pour leur scolarisation, contre le racisme, pour la paix et l'union en Europe etc.: grâce à ça, je lui pardonne volontiers sa manière de traiter les femmes ;-)
RépondreSupprimer@Adrienne : visiblement, beaucoup de femmes lui ont en effet pardonné bien des écarts ;-) Cela devait être un personnage bien fascinant pour attirer encore les donzelles à plus de 70 ans...
SupprimerCe livre mais surtout votre billet (ce n'est pas le premier sur Hugo ici) me fera-t-il retourner vers un «bon vieux roman» hugolien ? De la poésie peut-être ?
RépondreSupprimerMerci pour le bel extrait romantique.
@Christw : le problème des romans hugoliens, c'est leur taille... il faut trouver le temps pour se lancer ! Je pense aux "Misérables" par exemple que j'ai voulu relire il y a peu et que j'ai abandonné faute de disponibilité. L'avantage de la poésie, c'est que c'est plus court... Tout cela semble bien trivial mais hélas, le travail pousse dans ce sens...
SupprimerJe suis très sensible à cette remarque sur l'aspect "temps". Le fait d'être retraité ne me permet guère de me lancer dans des pavés, j'ai d'autres activités que je mets sur le même pied que la lecture, où je peux davantage donner libre cours à une créativité, un savoir-faire manuel.
SupprimerDisponibilité, c'est vrai, est-ce l'époque ? Je ne sais pas.
Pas seulement, dans mon cas. Mais je renonce à développer ceci dans trois tous lignes de commentaires. Un billet peut-être un jour ?
Belle journée Margotte.
@Christw : en effet, difficile de développer ce sujet en quelques lignes sur un blog... La disponibilité, ce n'est pas du tout à l'ordre du jour dans notre monde où tout défile vite, ou tout est remplacé à la vitesse de l'éclair. Quant au temps... il a fallu toute la Recherche à notre cher Proust pour en parler ;-) Bon we à vous.
SupprimerIL fait bien envie! j'ai loupé cette étape dans le challenge!
RépondreSupprimer@Miriam : oui, j'ai vu ça chez Claudialucia. Cela sera pour une prochaine fois ;-)
SupprimerJe ne savais pas qu'il y avait un tome avec Hugo. J'ai beaucoup aimé Un été avec Proust.
RépondreSupprimer@Valérie L : c'est le premier de la série que je lis. Celui sur Proust me tente bien aussi.
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