Dans le grenier de Pat Berning |
" Le plus vaste des espaces était le grenier qui occupait tout le deuxième étage, au-dessus des chambres, voué tout entier à l'amoncellement d'un capharnaüm séculaire. On n'y montait jamais que pour y ajouter l'un de ces innombrables objets inutiles qui peuvent toujours servir, selon les préceptes de la prudence paysanne. On débouchait de l'escalier, on avançait d'un pas sur les planches gémissantes, et tout de suite le grenier se repliait derrière vous, vous absorbait dans sa somnolence.
Une clarté rasante se glissait par les vasistas qui, s'ouvrant au ras du parquet, donnaient du village la représentation d'une collection de miniatures bizarrement cadrées. Dans ces réceptacles lumineux, la poussière se dépensait en chorégraphies mécaniques ininterrompues. Des outils à l'usage indéterminé, pris dans l'abandon comme des plantes saisies par le froid, déployaient l'appareil inutile de leurs formes. (...)
En même temps qu'elles se détournaient de nous pour s'adonner à une rêverie inaccessible à la compréhension humaine, elles appelaient à les rejoindre, à s'immobiliser, à laisser le temps se prendre dans l'hébétude."
Pierre Jourde, La Présence, p. 17-18
tres joli. J'adore le texte autant que le tableau.
RépondreSupprimerFinalement je vais le noter ce titre, je crois qu'il me plairait.
RépondreSupprimerTrès belle aquarelle, quand à l'extrait, il donne envie de continer la lecture du livre...
RépondreSupprimerBon dimanche!
@Alinea : j'ai craqué sur cette aquarelle...
RépondreSupprimer@Aifelle : je pense aussi
@Enitram : petit livre mais une fois commencé, plus possible d'arrêter ;-) Bon dimanche à toi aussi.
ça sent le renfermé, la lumière, le soleil... j'adore! ;-)
RépondreSupprimer@Violette : moi aussi... seule chose indispensable dans mon chez moi : la lumière ;-) bonne semaine à toi
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