Sur la photographie qui orne la première de couverture, Pascal Quignard, tout jeune et coiffé en garçon de bonne famille, marche en bord de Loire. Il semble avancer tranquillement, tout comme il chemine dans une œuvre foisonnante mais où l'on retrouve des thèmes récurrents. Parmi ces derniers, la musique, qui infuse tous ses livres. Alors, comme le 21 juin approche, voilà un livre de circonstance !
Ici aussi, comme dans le dernier Annie Ernaux présenté dans mon billet précédent, il s'agit d'un texte de conférence. Celle-ci a été prononcée trois fois, entre juin et août 2010. Elle se divise en trois parties : Les leçons de solfège et de piano de Louis Poirier à Ancenis en 1919 et 1920, Compléments au Leçons de solfège et de piano sur Gérard Bobillier et Sur Paul Celan. Elle s'ouvre sur un hommage à Louis-René des Forêts avant de présenter des souvenirs de famille liés à la musique. Les tantes de l'écrivain étaient musiciennes. Il a appris avec elle le piano, le violon et l'orgue dans des cours très traditionnels qui "dissociaient toujours la lecture et l'interprétation". En 1968, Pascal Quignard reprendra des mains de Marthe Quignard les orgues d'Ancenis.
P. Quignard au piano |
En 50 pages, avec des photographies qui nous emmènent dans le monde familial de l'écrivain, j'ai retrouvé avec bonheur, comme toujours, ce qui fait son univers, à savoir le goût pour les mots et pour la précision de la langue, l'amour de la musique et du silence, son indispensable compagne, et bien sûr, le rapport à l'écriture. Voilà un monde où j'aime encore et toujours vagabonder...
Extrait :
"Un jour, j'ai démissionné de toutes les fonctions que j'exerçais alors, pour retrouver l'étude.
L'étude des notes, de toutes les clés, des lettres, des partitions, des manuscrits, du piano, du violon, de l'alto, du violoncelle, des gammes majeures et relatives, des langues, des livres;
L'étude est à l'homme adulte ce que le jeu est à l'enfant. C'est la plus concentrée des passions. C'est la moins décevante des habitudes, ou des attentions, ou des accoutumances, ou des drogues. L'âme s'évade. Les maux du corps s'oublient. L'identité personnelle se dissout. On ne voit pas le temps passer. On s'envole dans le ciel du temps. Seule la faim fait lever la tête et ramène au monde.
Il est midi.
Il est déjà sept heures du soir."
Il m'est inconnu !
RépondreSupprimer@Cristie : à découvrir alors ! bonne soirée :-)
Supprimermerci j'adore cet auteur , tout occasion d'avoir de ses nouvelles me comble très fort
RépondreSupprimermerci
à bientôt
@Frankie : mais de rien ;-) C'est toujours un vrai plaisir de le lire et d'en parler... Bonne soirée !
SupprimerJe n'ai pas lu ce livre de Pascal Quignard. Merci de m'en parler : je vais l'acheter illico.
RépondreSupprimer@Bonheur du jour : et bien, je vois que je ne suis pas la seule fan ;-)
SupprimerPas étonnant qu'il écrive si bien sur la musique :-)
RépondreSupprimer@Aifelle : je ne connaissais pas trop son "histoire familiale", je comprends mieux aussi maintenant son rapport à la musique... Bonne journée !
SupprimerMoi aussi je l'ai acheté ce petit livre, j'ai commencé de le lire et je vais bientôt moi aussi à mon tour faire un petit billet. A nouveau comme toi je ne connaissais pas trop son "histoire familiale" son admiration pour la musique. Par contre je ne connais pas très bien son œuvre littéraire.
RépondreSupprimer@Malice : ah ? j'espère lire ton billet ! Son œuvre littéraire est d'une richesse époustouflante... Tu l'as compris, je suis béate d'admiration ;-)
SupprimerLe titre et l'extrait convainquent. :)
RépondreSupprimer@Lucie : mais il est convaincant ;-)
SupprimerA te lire, je me rends compte qu'il est plus que temps de replonger dans l'univers de mots de Pascal Quignard !
RépondreSupprimer@Anne : ce livre là m'a donné envie d'y replonger jusqu'à plus soif ;-)
SupprimerCelui là je l'ai évidemment noté car je suis plutôt inconditionnelle de Quignard
RépondreSupprimerj'ai reçu ce matin le livre d'Annie Ernaux commandé grâce à toi, je salive à l'avance
@Dominique : il va te plaire le dernier Annie Ernaux, c'est sûr ! Et dire qu'elle nous concocte un nouveau récit... je l'attends avec grande impatience :-)
SupprimerJ'ai un peu honte de dire que j'ai un peu de mal avec Quignard...
RépondreSupprimer@Galéa : t'inquiète, moi j'ai du mal avec Montesquieu ;-) Mais pourquoi "du mal" ? Tu le trouves obscur (ça m'arrive aussi...) ? Pénible ?
SupprimerJe veux des détails, des détails... Bon we !
Un auteur que je n'ai jamais lu mais tu me donnes très envie de le découvrir. J'aime beaucoup la citation.
RépondreSupprimer@Nadaël : oui, elle m'a beaucoup parlé aussi, cette citation ;-)
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