Vous aimez Virginia Woolf ? Vous aimez les jardins,
et particulièrement les jardins anglais ? Vous aimez les fleurs et les
bouquets ? Alors ce livre est triplement pour vous ! Mais
attention, si vous ne disposez pas d’un carré de verdure pour assouvir vos
besoins jardiniers, vous risquez fortement de vous retrouver avec une furieuse
envie de campagne…
L’ouvrage est préfacé par Cecil
Woolf, fils de l’un des frères aînés de Leonard. Le neveu du couple Woolf
séjourna à Monk’s House chez son oncle et sa tante. En sept chapitres, ce livre
déroule l’évolution du jardin depuis 1919, le tout magnifiquement illustré
par des photos de Caroline Arber qui séjourna dans la maison alors qu’elle
était occupée par la rédactrice de cet ouvrage, Caroline Zoob. Enfin… si vous
voulez bien me suivre, je vous invite à entrer dans la demeure qui fut celle de
Virginia et Leonard.
« Je ne vous en dis pas
plus, il vous faudra venir , vous asseoir sur l’herbe avec moi, ou vous
promener sous les pommiers, ou grappiller des fruits – cerises, prunes, poires,
figues, et des masses de légumes. C’est notre nouvel enfant chéri, je vous
préviens. » (Lettre de Virginia Woolf, Volume II, 1912-1922)
Située dans le Sussex, au nord
du village de Rodmell, la maison date du XVIIIe, siècle qui la
vit héberger des menuisiers et des meuniers. Le 1er juillet 1919,
elle fut vendue à Leonard Sidney Woolf et devint rapidement le lieu de
séjour campagnard du couple. Le jardin, protégé par des murets de silex,
abritera pendant vingt-deux ans le travail d’écriture de Virginia. Lieu de
calme et de repos, il aidera également la romancière à se remettre de ses
périodes de dépression, tout en lui offrant l’inspiration. Après le suicide de
Virginia, son mari occupera la maison jusqu'à sa mort, en 1969.
La découverte de la maison se
fit en 1919. Le couple était marié depuis sept ans, alors que Virginia
connaissait des débuts prometteurs, tout en se remettant d’une période difficile
en terme de santé mentale. Elle doit son nom, Monks’House, au singe domestique
de Leonard, un marmouset nommé Mitzi (enfin, le livre parle d’une origine
« mystérieuse », alors que je prends la liberté d’envisager un nom
dérivé tout simplement de « monkey »). Les animaux étaient
d’ailleurs nombreux sur les lieux : des chiens, des chats et des
poissons rouges dans le bassin. Pinka, un cocker sable offert par Vita
Sackville-West, servira de modèle à Flush, mais il y aura aussi Coco et Bess.
Les bêtes donnent lieu à une série d’anecdotes rigolotes comme la celle de la
crise de jalousie du singe alors que son maître embrassait Virigina au pied
d’un arbre dans lequel le Mitzi était monté.
Leonard devint très vite un excellent jardinier et finira d’ailleurs par adhérer à la société d’horticulture du coin. D’un confort spartiate à l’achat, la maison – et le jardin – seront régulièrement améliorés grâce aux rentrées d’argent liées à l’activité littéraire de Virginia. Le couple se répartit les frais. Ainsi, « Virginia payait plutôt les meubles, tapis et tableaux (…), et Leonard réglait les voitures et les frais du jardin » pendant que Virginia déplore que leur « argent sert à l’arroser »… La vente de La Promenade au phare, le cinquième roman de V. Woolf, paiera ainsi le champ de Pound Croft qui devait agrandir le jardin et permettre une plus grande intimité. Les 3000 mètres carrés de terrain seront ainsi complétés. Le côté rustique de la maison n’empêcha pas les amis de venir nombreux et le livre offre de nombreuses photographies où l’on peut les voir. Mais ce que l’on découvre surtout dans ce livre, en dehors des très nombreuses anecdotes sur la romancière qui ne pourront qu’intéresser tous les aficionado(a)s, c’est un magnifique jardin.
On se prend à rêvasser sur les doubles pages pleines de dahlias colorés, on s’arrête sur les bouquets composés pour les visiteurs de la maison, tout en pensant à Mrs Dalloway sortie acheter des fleurs. On admire l’inventivité à l’œuvre dans la création des nombreux espaces qui organisent le jardin. Et l’on s’offre surtout un moment de lecture des plus agréable.
Leonard devint très vite un excellent jardinier et finira d’ailleurs par adhérer à la société d’horticulture du coin. D’un confort spartiate à l’achat, la maison – et le jardin – seront régulièrement améliorés grâce aux rentrées d’argent liées à l’activité littéraire de Virginia. Le couple se répartit les frais. Ainsi, « Virginia payait plutôt les meubles, tapis et tableaux (…), et Leonard réglait les voitures et les frais du jardin » pendant que Virginia déplore que leur « argent sert à l’arroser »… La vente de La Promenade au phare, le cinquième roman de V. Woolf, paiera ainsi le champ de Pound Croft qui devait agrandir le jardin et permettre une plus grande intimité. Les 3000 mètres carrés de terrain seront ainsi complétés. Le côté rustique de la maison n’empêcha pas les amis de venir nombreux et le livre offre de nombreuses photographies où l’on peut les voir. Mais ce que l’on découvre surtout dans ce livre, en dehors des très nombreuses anecdotes sur la romancière qui ne pourront qu’intéresser tous les aficionado(a)s, c’est un magnifique jardin.
On se prend à rêvasser sur les doubles pages pleines de dahlias colorés, on s’arrête sur les bouquets composés pour les visiteurs de la maison, tout en pensant à Mrs Dalloway sortie acheter des fleurs. On admire l’inventivité à l’œuvre dans la création des nombreux espaces qui organisent le jardin. Et l’on s’offre surtout un moment de lecture des plus agréable.
Un grand merci à Dominique pour
cette très belle découverte. Son billet est ICI.
Cette lecture s'inscrit bien sûr dans le mois anglais de Lou et Crissylda et dans la lecture commune du jour qui tournait autour de la "campagne anglaise".
Cette lecture s'inscrit bien sûr dans le mois anglais de Lou et Crissylda et dans la lecture commune du jour qui tournait autour de la "campagne anglaise".
Logo ancien mais adapté au sujet du jour... |
Bonjour, chère amie woolfienne.
RépondreSupprimerCe livre dont vous parlez si bien est une vraie splendeur. Je me le suis offert, je l'ai offert à une amie, et je vais l'offrir à un autre ami qui aime son jardin à la folie et qui y passe tout son temps libre, un peu comme Léonard.
@Bonheur du jour : un livre à offrir aux gens qu'on aime c'est sûr... et qui donne envie de tout laisser tomber pour s'adonner sans réserve à son jardin, comme Léonard ;-)
SupprimerTrès jolie balade livresque !! Des fleurs et des livres, le cadre parfait quoi ! :-)
RépondreSupprimer@FondantGrignote : un cadre dont je rêve, et il faut avouer que ce livre participe bien au rêve en question !
SupprimerPlus je le vois sur les blogs ce livre, plus je me dis qu'il me le faut !
RépondreSupprimer@Aifelle : en plus, il peut se lire, se relire, ou se regarder tout simplement :-)
SupprimerJardin plus Woolf, ça parait parfait!
RépondreSupprimer@Keisha : tout à fait ! Mon seul regret : je l'ai emprunté à la biblio et il faudra bien que je le rende. Aïe ! ça va être dur.
SupprimerMerci pour ces quelques pages qui donnent un aperçu de ce livre qui a l'air magnifique.
RépondreSupprimer@Alex : magnifique en effet, un très beau moment de lecture !
SupprimerJoli mois woolfien chez toi ! (et moi aussi je recycle les vieux logos)
RépondreSupprimer@Anne : merci :-) J'espère bien aller lire mes billets en retard chez toi ce we. Je suis correctrice pour le bac cette année et j'ai bien peu de temps en ce moment pour aller faire un tour chez les copinautes :-(
SupprimerMais c'est carrément un mois Woolf que tu fais. J'adore la citation, j'ai bien envie de m'asseoir avec elle sur l'herbe ! J'adore les jardins mais j'ai juste une terrasse et je me contente de faire pousser de banales roses... Il faudrait que je m'y mette sérieusement...
RépondreSupprimer@Maggie : oui, j'ai lu beaucoup Woolf pour préparer ce mois et en ce moment, je n'ai rien le temps de lire en dehors des ouvrages pour le travail... qui ne sont pas anglais ;-) Il faut dire aussi qu'une fois installée en compagnie de Woolf, je me sentais très bien comme cela...
SupprimerUne terrasse et des roses, c'est déjà bien ! Et puis, sur une terrasse, on peut faire un jardin en pots si on dispose d'un peu de place. Cela permet déjà de rêvasser un peu en regardant voleter les pétales... Bon we à toi.
tu es monomaniaque dis donc! :)
RépondreSupprimer@Violette : oui, si tu savais, et encore, je me freine ;-)
SupprimerUn jardin à faire rêver et qui me donne envie de découvrir le Sussex, une région qui m'est totalement inconnue.
RépondreSupprimer@Claudia : à faire rêver ! c'est tout à fait ça... J'ai refermé le livre avec regret.
Supprimer