A priori, rien ne m'attirait vers ce nouveau roman de Régis Jauffret. Le titre donne envie de fuir et n'ayant jamais rien lu de l'auteur, je n'avais pas de bons souvenirs (ou de mauvais...) pour m'appeler vers une nouvelle lecture. Tout cela, c'était avant que je lise la première page chez mon libraire (extrait) :
"Chère Madame,
Geoffrey a dû vous faire part de ma décision et venir pleurer dans votre giron. Vous devez vous sentir beaucoup plus mal que moi. Je ne voudrais pas que votre tension fasse un bond comme à la Toussaint dernière. Comment vous expliquer à quel point je serais chagrine de vous savoir toute seule aux urgences ?
A votre âge, sous savez sans doute que les amours sont des ampoules. Quand elles n'en peuvent plus de nous avoir illuminés, elles s'éteignent. (...)"
Le ton est donné, et tout le livre est à l'avenant, irrésistiblement drôle, ce que ne laissait pas présager le titre, il faut l'avouer, et encore moins la quatrième de couverture qui évoque l'histoire de ce roman épistolaire. Noémie, vingt-quatre ans, vient de rompre avec Geoffrey, un homme beaucoup plus âgé qu'elle (il pourrait largement être son père). Elle envoie un courrier à la mère de ce dernier. Commence alors entre les deux femmes un échange le lettres qui va les amener à envisager de supprimer le fils et conjoint finalement honni. Mais le tuer ne les contente pas, elles vont jusqu'à imaginer une consommation des restes du pauvre homme.
Sur ce fil d'intrigue, Régis Jauffret construit un roman jubilatoire où l'humour (noir) domine. On s'amuse et après avoir lu une lettre, on en redemande ! Voyez plutôt :
"Je vous voudrais complice de mon instinct de pondeuse tout autant que de son assassinat. Que sa bourrelle porte son enfant tandis qu'elle apliquera le fer rouge. Un enfant comme suprême vengeance, la joie d'élever le descendant du père supplicié. (...) Ills nous ont assez persécutées depuis l'Antiquité, à l'avenir nous serons les combattantes qui riveront leur clou à ces reproducteurs dont ne rechercherons dorénavant que le nectar. (...)
Je vous embrasse tendrement, chère Jeanne. A propos, je porte ce soir cette culotte dorée dont je vous avais annoncé l'achat il y a quelques semaines. Elle répand ses paillettes dans mon intimité qui les diffuse à ma personne dans son entièreté. Je suis à ce point scintillante que je vous écris lampe éteinte. Noémie".
Un très bon moment de lecture, qui a ouvert pour moi la rentrée littéraire.
Sur ce fil d'intrigue, Régis Jauffret construit un roman jubilatoire où l'humour (noir) domine. On s'amuse et après avoir lu une lettre, on en redemande ! Voyez plutôt :
"Je vous voudrais complice de mon instinct de pondeuse tout autant que de son assassinat. Que sa bourrelle porte son enfant tandis qu'elle apliquera le fer rouge. Un enfant comme suprême vengeance, la joie d'élever le descendant du père supplicié. (...) Ills nous ont assez persécutées depuis l'Antiquité, à l'avenir nous serons les combattantes qui riveront leur clou à ces reproducteurs dont ne rechercherons dorénavant que le nectar. (...)
Je vous embrasse tendrement, chère Jeanne. A propos, je porte ce soir cette culotte dorée dont je vous avais annoncé l'achat il y a quelques semaines. Elle répand ses paillettes dans mon intimité qui les diffuse à ma personne dans son entièreté. Je suis à ce point scintillante que je vous écris lampe éteinte. Noémie".
Un très bon moment de lecture, qui a ouvert pour moi la rentrée littéraire.
Humour noir, je n'en doute point, mais heu? C'est long? On ne se lasse pas?
RépondreSupprimer@Keisha : non, c'est un roman assez court et franchement non, on n'a pas le temps de se lasser. Et ça fait du bien de rire un peu :-)
SupprimerDe quoi ouvrir ma rentrée avec le sourire : elle tarde à se dessiner (et j'ai appris à l'envisager avec recul).
RépondreSupprimerRien lu de Jauffret jusqu'ici et j'ai des affinités avec l'humour noir.
@Christw : ce livre semble fait pour vous alors !
SupprimerPas tentée, mais tu as l'air de t'être bien amusée, tant mieux.
RépondreSupprimer@Tania : vraiment amusée, en effet. Je vais lire d'autres opus de l'auteur, c'est sûr !
SupprimerJe ne suis pas tentée du tout, ni par le sujet, ni par l'auteur ;-)
RépondreSupprimer@Aifelle : ce genre de roman, il vaut mieux y aller avec une dose de tentation ;-)
SupprimerIl est vrai que le titre n'était pas alléchant.
RépondreSupprimer@Alex : mais comme quoi, il ne faut pas s'arrêter au titre...
SupprimerC'est vrai que faire de l'humour-noir exige une certaine application dans l'écriture d'une histoire ; quand c'est réussi ça rejoint l'anthologie dressée par André Breton; c'est pour ça que c'est très rare; tous les éditeurs n'ont pas cette fibre du pince sans rire. Ca doit aider à bien dormir; C'est comme un après repas Gargantuesque.
RépondreSupprimer@Alex : ici, il faut reconnaître qu'il a une capacité de renouvellement, dans le genre, qui est assez bluffante ! Je ne sais pas si j'ai vraiment mieux dormi, mais j'ai bien ri :-)
SupprimerLes extraits ne me tentent pas du tout et malgré tous tes éloges, je ne suis pas du tout attirée par ce roman...
RépondreSupprimer@Maggie : je comprends tout à fait que celui puisse ne pas attirer ! Il faut vraiment aimer l'humour bien noir...
SupprimerLe titre donne envie de fuir c'est clair ;0) Comme Aifelle je ne me sens ni tentée par l'auteur ni par le sujet (encore moins ;0) Bon et l'humour noir c'est pas trop mon truc :0) Rendez vous demain alors
RépondreSupprimerL'or rouge
http://lorouge.wordpress.com
@Lor : pour moi, ce fut une excellente surprise, noire mais drôle !
SupprimerEst-ce que quelqu'un peut me dire la fin du roman SVP :)
RépondreSupprimer@Anonyme : non non non, pour cela, il faudra le lire ;-)
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