Librio nous propose, dans ce
recueil, neuf nouvelles réalistes de Maupassant, pour la plupart très connues. La Parure, qui donne son titre au
recueil, nous conte l’histoire de Mathilde Loisel, jeune femme mal mariée à un
commis de ministère et qui rêve de bals et de toilettes. Un jour, son mari arrive
à la maison avec une lettre. Enfin une invitation à un bal ! Mais Mathilde
n’a rien à se mettre, ni toilette ni parure… alors que son mari lui propose
d’utiliser des fleurs fraîches, elle s’y refuse et va emprunter à une vieille
amie une parure de diamants. Elle s’achète également une robe qui lui permet de
briller pendant toute la soirée qui se déroule comme un rêve. Mais le réveil est
difficile car, au retour dans leur appartement de la rue des Martyrs, la parure
de diamants a disparu du cou de Mathilde !
Viennent ensuite Aux champs, À cheval, Le papa de Simon,
Une famille, Mon oncle Jules, Le donneur
d’eau bénite (nouvelle assez étonnante par rapport à sa chute lorsque l’on
fréquente régulièrement l’œuvre de Maupassant), Adieu et La rempailleuse
d’une cruauté toute Maupassantienne. L’ensemble est conçu essentiellement pour
servir d’appui à l’étude de la nouvelle réaliste en 4e et propose un
bon choix de ce point de vue (jusqu’au tableau d’Alfred Roll en première de
couverture, exploitable en histoire des arts).
Inutile de vous dire que j’ai
pris grand plaisir à relire l’ensemble de ces nouvelles… mais je vois plusieurs
défauts dans cette édition. Le premier : pourquoi n’avoir pas daté
certaines de ces nouvelles ? On ne sait pas dans quel recueil elles ont
été intégrées… Ainsi, le lecture peut penser que le livre qu’il tient entre ses
mains est un recueil paru en l’état, d’autant plus qu’il n’y a pas
d’introduction pour donner les renseignements en question. Alors certes, il
s’agit d’une édition à petit prix, mais indiquer l’origine de la nouvelle à la
fin...
Je remercie toutefois les éditions Librio pour cet envoi.
Extrait tiré de la nouvelle Adieu
« Je l’avais rencontrée au bord de la mer, à Étretat, voici douze
ans environ, un peu après la guerre. Rien de gentil comme cette plage, le
matin, à l’heure des bains. Elle est petite, arrondie en fer à cheval, encadrée
par ces hautes falaises blanches percées de ces trous singuliers qu’on nomme
les Portes, l’une énorme, allongeant dans la mer sa jambe de géantes, l’autre
en face, accroupie et ronde ; la foule des femmes se rassemble, se masse
sur l’étroite langue de galets qu’elle couvre d’un éclatant jardin de toilettes
claires dans ce cadre de hauts rochers. Le soleil tombe en plein sur les
côtes : sur les ombrelles de toutes nuances, sur la mer d’un bleu
verdâtre ; et tout cela est gai et charmant, sourit aux yeux. On va
s’asseoir tout contre l’eau, et on regarde les baigneuses. Elles descendent,
drapées dans un peignoir de flanelle qu’elles rejettent d’un joli mouvement en
atteignant la frange d’écume des courtes vagues ; et elles entrent dans la
mer, d’un petit pas rapide qu’arrête parfois un frisson de froid délicieux, une
courte suffocation. »
Il ne se passe pas un mois sans que je relise une nouvelle ou quelques pages de Maupassant, avec Céline ce sont mes maîtres en écriture...
RépondreSupprimer@Jeanmi : tu as choisi de bons maîtres... même si Céline, je n'accroche pas du tout. J'ai commencé au moins trois fois "Voyage au bout de la nuit" et je n'ai jamais pu aller au bout. Il y a quelque chose en moi qui résiste à Céline... Bonne journée !
SupprimerJe voulais dire "samedi soir".
RépondreSupprimer@Aifelle : bien noté ! Bonne journée à toi.
Supprimer@Aifelle : oh, merci pour cette référence, je vais écouter l'émission cette après-midi :-)
RépondreSupprimerhé oui les élèves de France sont élevés au Maupassant et je sers aussi une dizaine de nouvelles aux miens en FLE
RépondreSupprimer(ce qui leur fait conclure qu'il y a vraiment un problème d'alcool, au pays de Maupassant, vu le nombre d'histoires où quelqu'un s'enivre ;-))
@Adrienne : ce n'est pas une si mauvaise nourriture... et en général, les élèves aiment bien (enfin, pour l'expérience que j'en ai). Pour le problème d'alcool, faut avouer qu'encore aujourd'hui, il y a des endroits où dans le pays de Molière et de Maupassant, ça s'enivre sévère ;-)
SupprimerLa parure, une nouvelle inoubliable (et terrible!)
RépondreSupprimer@Keisha : oui, elle est terrible, c'est le mot !
SupprimerC'est stupide mais je n'aime pas le format librio, je préfère les poches, plus pratiques. En ce qui concerne Maupassant, je connais toutes ces nouvelles très bien écrites !
RépondreSupprimer@Maggie : je les connaissais aussi et c'est drôle comme on s'habitue au support de la lecture habituelle car je relisais la Parure pour la énième fois et j'avais l'impression que le texte était différent, alors que bien sûr, ce n'était pas le cas ! Comme toi, j'aime toutes ces nouvelles...
SupprimerJe crois avoir connu Maupassant trop jeune, pourtant je l'ai fréquenté longtemps mais j'en garde encore le goute de ce que tu appelles "la cruauté maupassantienne"...Je suis comme Maggie, le format des librio ne me convient pas tellement...
RépondreSupprimer@Galéa : j'aime assez moi, le format Librio, et j'aime encore plus quand ils m'envoient des livres ;-)
SupprimerJ'ai toujours plaisir à relire Maupassant !
RépondreSupprimer@Hélène : idem... :-)
SupprimerMaupassant est l'un des rares auteur de nouvelles que j'apprécie.
RépondreSupprimer@Alex : pour moi, ce n'est pas le seul, mais j'avoue que c'est un maître en la matière !
Supprimer"La Parure" est une nouvelle que je n'ai pas oublié ! :-)
RépondreSupprimer@LeSalonDesLettres : il est vrai qu'elle est glaçante... et assez inoubliable...
SupprimerLa Parure est dans le Horla dans mon souvenir. Mais je suis comme toi, je n'aime pas trop ces recueils factices, sauf si la provenance des textes et les raisons du choix de l'éditeur sont clairement indiquées. C'est le cas d'un recueil de nouvelles de Maupassant lu aux éditions falaises qui a choisi de rassembler les nouvelles par thème : les paysans normands, le rivage normand, la Méditerranée, alors que les recueils constitués par Maupassant sont au contraire plus variés. Cela a complètement changé ma façon de les lire !
RépondreSupprimer@Nathalie : on est bien d'accord, et c'est bien ce que je reproche à l'éditeur, de n'avoir pas indiqué grand chose... Bon we !
SupprimerTu me donnes envie de relire quelques nouvelles de Maupassant (un auteur que j'appréciais beaucoup autrefois, mais que j'ai délaissé ces dernières années).
RépondreSupprimer@Miss Léo : je lis et relis Maupassant sans jamais m'en lasser...
SupprimerNeuf nouvelles (courtes alors ?) dans un petit volume Librio ?
RépondreSupprimerCes collections économiques ne sont pas toujours très bien documentées. Vous en reprochez l'absence de datation, je trouve en effet que trop peu d'éditeurs soignent aujourd'hui la présentation documentaire d'un livre.
@Christw : oui, neuf nouvelles dont La Parure qui est la plus longue. L'absence de présentation est d'autant plus gênante ici que l'édition s'adresse franchement à un public scolaire.... j'ai été vraiment surprise par l'absence en question :-(
SupprimerAh les nouvelles de Maupassant, un délice de beauté et de cynisme... et tu as raison, on ne se lasse jamais de Maupassant!
RépondreSupprimer@Nadael : il supporte également sans problème les relectures, la beauté y apparaît souvent encore plus (et le cynisme aussi...).
Supprimerpouvez vous me conseiller une nouvelle réaliste de Maupassant ? je voudrais votre avis
RépondreSupprimerBonjour, vous pouvez prendre "La Parure" justement, la nouvelle qui donne le titre de ce recueil. Mais il y a aussi "Aux champs" ou "Coco" ou "Pierrot". Bonne lecture !
SupprimerVous avez oublié la nouvelle "Le Parapluie", ajoutez le ce serait mieux je pense !!! ♥♥
RépondreSupprimer@Anonyme : mais cette nouvelle ne figure pas dans ce recueil...
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