samedi 13 avril 2013

L'homme joie de Christian Bobin


Certains aiment les romans fleuves, intarissables flots de remous et de vagues immenses, d'autres goûtent les récits plus courts, à la fois denses et concis. J'apprécie plutôt les ouvrages qui se rangent dans la deuxième catégorie, Chrisitian Bobin a donc tout pour me plaire... Et dans ce nouvel opus, il ne déroge pas à ses habitudes : il fait court (180 pages) et fragmentaire, à l'image d'un Quignard, l'Histoire en moins.
La quatrième de couverture nous annonce, d'une écriture bleue manuscrite : "J'ai rêvé d'un livre qu'on ouvrirait comme on pousse la grille d'un jardin abandonné."
Au milieu de ce jardin trône Le carnet bleu, huit pages manuscrites envoyées à la "plus que vive" en 1980 (sa femme, Ghislaine, morte prématurément d'une rupture d'anévrysme à 44 ans...). Autour de ce carnet, comme des herbes folles, seize chapitres au goût de fleurs et de vent : L'homme joie, Le laurier rose, Trésors vivants... Ils disent la vie, la mort, la maladie et la joie d'être vivant, coûte que coûte.
Partout dans ce jardin, des livres, éternels compagnons d'infortune :
"Je n'aime que les livres dont les pages sont imbibées de ciel bleu - de ce bleu qui a fait l'épreuve de la mort. Si mes phrases sourient c'est parce qu'elles sortent du noir. J'ai passé ma vie à lutter contre contre la persuasive mélancolie. Mon sourire me coûte une fortune. Le bleu du ciel, c'est comme si une pièce d'or tombait de votre poche et qu'en l'écrivant je vous la rendais."
Partout dans ce jardin, des livres, éternels camarades des moments de délice :
" Mon idéal de vie c'est un livre et mon idéal de livre c'est une eau glacée comme celle qui sortait de la gueule d'un lion d'une fontaine sur une route du Jura, un été."
Alors bien sûr, j'ai été conquise, et joyeuse, et j'ai lu comme on pioche dans un panier de cerises, les yeux brillants, jupe et cheveux au vent ! 

 

22 commentaires:

  1. Très joli, ce billet ! C'est difficile de parler de ces livres, je trouve... surtout quand je les aime très fort, comme celui-ci !

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    1. @Anne : merci pour le compliment :-) C'est vrai qu'il fait partie des auteurs pour lesquels il n'est pas facile de rédiger un billet... peut-être parce qu'il touche souvent une part très intime en nous. Bon we !

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  2. jamais rien lu de Bobin... apparement, je rate quelque chose ;-)

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    1. @Adrienne : et bien tu peux l'ajouter à ta liste "à lire"... entre deux Onfray ;-)

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  3. Voilà! L'antidote au livre précédent? ^_^

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  4. je l'ai noté dès sa sortie mais la liste d'attente à la bibli est longue longue longue

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    1. @Dominique : vu la longueur de l'hiver... et l'ambiance nationale du moment, je comprends la taille de la liste ;-)

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  5. Un Bobin et tout va bien !!!
    C'est tout fait ce ressenti que j'ai éprouvé en fermant ce livre bijou, enfermant en son milieu cette écriture bleue qui me suit depuis...
    Merci Margote de ce billet lumineux et joyeux!!!
    Ah le ciel bleu !!!
    Bises

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    1. @Enitram : voilà un commentaire gentil tout plein ;-) Merci Enitram ! et bon we ;-)

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  6. J'aime beaucoup ton billet. Je me souviens avoir lu Une petite robe de fête et La part manquante, de bons souvenirs...

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    1. @Nadaël : merci ! J'ai bien envie de lire maintenant "La plus que vive"...

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  7. Voilà une critique courte et concise qui donne une furieuse envie, merci et bravo !...

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    1. @Jeanmi : merci pour le compliment, surtout venant de la part d'un écrivain ;-)

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  8. Tu me donnes envie d'y piocher à mon tour dans ce panier de cerises! Je n'ai encore rien lu de Christian Bobin. Il serait temps!

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    1. @Mango : c'est un livre qui fait beaucoup de bien dans la période actuelle... Bon dimanche :-)

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  9. Un très bel article, je suis vraiment ravie de voir que Bobin agit sur toi comme sur moi avec magie ^^ merci de ta participation :)
    PS : Pas de soucis pour changer de catégorie, au contraire :)

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    1. @Yuko : me voilà donc en catégorie "folle allure", j'aime assez ;-) Bonne semaine à toi !

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  10. Sur ma table de nuit... Je sens que je vais adorer !

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