lundi 11 avril 2016

RAT de printemps J1 et A ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal

 
Ce matin, départ tranquille pour ce marathon de lecture printanier. Pour la matinée, je décide de rester dans un premier temps au XIXe siècle car j'ai des lectures à terminer. Je commence donc avec les Contemplations de Victor Hugo que j'ai déjà avancé. J'attaque à 9h15 le cinquième livre (l'ouvrage en compte six) intitulé "En marche" (reconnaissez que c'est tout à fait d'actualité...). Terminé à 11h : 80 pages d'une lecture lente mais savoureuse. La poésie nécessite un peu de lenteur...


   Je continue avec de la littérature contemporaine : A ce stade de la nuit de Maylis de Kerangal. 20 pages avant la pause déjeuner. 

 
   En début d'après-midi, après une promenade champêtre (printemps oblige), je continue le petit livre de M. de Kerangal. Belle réflexion sur les noms à la page 37, qui s'inscrit dans sa réflexion sur les lieux et les toponymes, très importants dans son œuvre : "Je pense à ces noms inscrits dans les paysages et je pense aux paysages véhiculés par les noms." Image de la corniche Kennedy et des corps d'adolescents du roman éponyme. 
   Dans ce petit récit de 74 pages, Maylis de Kerangal propose une variation autour du nom de Lampedusa. Ce texte est le fruit d'une commande passée à l'auteur à l'occasion des 14e Rencontres littéraires en pays de Savoie. Il fut alors publié, en 2014, dans la collection "paysages écrits" avant d'être réédité par Gallimard en 2015. 
   Lampedusa donc. Durant une nuit de 2013, la narratrice entend ce nom à la radio, à l'occasion d'un sordide accident : un bateau chargé de plus de 500 migrants a fait naufrage près de l'île italienne et l'on déplore près de 300 victimes. Ce sinistre événement va éveiller chez cette femme une série de souvenirs qui semblent s'ouvrir comme des huîtres cachant de sombres perles. Tout d'abord se fait le lien avec le visage de Burt Lancaster, héros du film de Visconti, Le Guépard, lui-même adaptation du roman de Tomasi di Lampedusa. Ensuite, une réflexion sur la toponymie nous emporte sur des îles visitées par la narratrice, de Stromboli à Salina, avant de dessiner une belle définition du paysage : "ce que nous gardons en mémoire après avoir cesser de regarder".
   La répétition de "à ce stade de la nuit", qui ouvre chaque chapitre, tisse le temps du récit et amorce les micro-événements émaillant le quotidien de la narratrice. Tout à la fois réflexion sur l'âme insulaire et triste constat de la violence qui sévit même sur la mer avec la mondialisation et ses trafics associés, ce texte sent l'air du large. Véritable invitation à l'errance géographique, il passe d'un lieu à l'autre, en route vers l'exil comme les migrants, ces 13 000 personnes ayant demandé l'asile cette année sur l'île.
   En une nuit, Maylis de Kerangal nous rappelle la définition d'un mot aujourd'hui peu usité : hospitalité. Entre le monde du prince de Salina qui sombre et celui d'un écrivain, le mot "Lampedusa" trace dans ce récit un "état du monde" que je vous invite vivement à découvrir. 

   Alors que je rédige ce billet, j'ai lu, à 16h30 146 pages. Je vous donne rendez-vous demain, sans doute dans l'après-midi, pour la suite de ce marathon. Je pense commencer ce soir le dernier roman d'Annie Ernaux, pour rester dans la littérature "du réel". Bonne après-midi à vous !

Vous pouvez aussi aller voir chez les autres participantes comme Revoir un Printemps (je n'ai pas encore la liste, je vais essayer de faire mieux demain, si les bibliothécaires ne me délogent pas d'ici, lassée par mes cliquetis...).

   Ajout du mardi 12/04 : j'ai continué mes lectures le soir. Au menu : La Confession d'un enfant du siècle de Musset que je dois terminer. Je reprends le livre au chapitre V de la 2e partie. Arrêt à 23 heures, à la fin de la troisième partie. 61 pages de plus, ce qui fait un total pour ce premier jour de 207 pages


12 commentaires:

  1. ou comment faire de la lecture une performance sportive ;-)
    bonne continuation!

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    1. @Adrienne : entraînement et assiduité, y'a que ça de vrai ;-)

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  2. bravo! J'ai beaucoup lu ces derniers jours et pourtant, l'idée d'être "obligée de"... me dérange toujours un peu :) !

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    1. @Violette : j'y vois au contraire un côté un peu stimulant... d'autant plus que c'est quand même moi qui choisis les livres, le rythme, etc. J'en profite pour terminer des livres qui traînaient un peu trop sur mes étagères. Enfin, je comprends que l'on puisse ne pas y trouver son compte !

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  3. Les cliquetis dans la bibliothèques... Vous faites le marathon dans la bibliothèque ?

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    1. @Christw : non non, mais je viens y rédiger mes billets et converser avec les "copinautes" ;-) autant dire que j'y passe un certain temps !

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  4. Merci pour le lien :-)
    Bon marathon et belles lectures ! Moi je commence ma deuxième semaine plus tranquillement que la première, on verra bien si j’atteins l'objectif prévu.

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    1. @Zofia : de rien ! j'imagine que le rythme n'est pas le même selon les semaines en effet. Pour moi, reprise du travail oblige, cela sera beaucoup plus calme la semaine prochaine... Bonne continuation :-)

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  5. Voilà le genre d'aventure que je ne me vois pas tenter du tout, heureusement que c'est le printemps en même temps et que tu prends l'air ! (je viens de terminer le Annie Ernaux).

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    1. @Aifelle : indispensable ces moments de détente à l'extérieur, sinon, cela finirait par être étouffant...
      J'ai hâte de lire ton billet sur Annie Ernaux. Finalement, je ne l'ai pas encore commencé car je terminer mes livres en cours de lecture. Je le regarde avec envie, et cela ne va pas durer longtemps ;-)

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  6. Un peu le même thème pour nos lectures ; le destin tragique des réfugiés, j'ai lu hier soir "Bienvenue à Calais". Je reviendrais voir plus tard ton billet de suivi d'aujourd'hui, le mien est en ligne, bonnes lectures et à plus tard :0)

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    1. @L'or : ah, je suis contente de voir que tu es finalement sur le pont ! Je vais lire ton billet de suite :-)
      Bonne continuation !

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