La sortie en poche de ce livre a
été l’occasion de découvrir une écrivaine que j’envisageais de lire depuis un
certain temps. Ce court roman – 98 pages – est une invitation à parcourir le
reste d’une œuvre qui comporte déjà 16 ouvrages, dont un en collaboration avec
Sylvie Granotier.
L’histoire en elle-même n’a rien de particulièrement original, en dehors du fait divers qui l’ouvre. Une femme que l’on imagine entre deux âges quitte son travail pour se rendre à l’hôtel des Embruns où elle doit retrouver un homme. Elle habite Paris, lui Nantes. Alors qu’elle prend le métro pour se rendre à la gare, un homme sur le quai la regarde avant de se jeter sous la rame du métro qui entre dans la station. Mais avant de plonger sous la rame, il lui a adressé un sourire « limpide ». Cette triste aventure va plonger la narratrice dans un bouleversement tel qu’elle ne se rend pas à son rendez-vous amoureux.
Le deuxième chapitre la présente empruntant un « itinéraire de hasard », s’enfonçant « dans la ville comme dans une terre inconnue ». Pas de train donc, mais un vertige, un naufrage qui l’emporte dans ses souvenirs liés à cet homme de l’hôtel des Embruns, un photographe avec lequel elle entretient une relation épisodique.
Alors qu’il se met à pleuvoir sur la capitale, la narratrice se souvient et erre dans Paris sans trouver de solution à sa démission sentimentale de la veille. L’intérêt du livre ne tient donc pas dans « l’intrigue » ici fort mince, mais dans le trajet mental parcouru par cette femme, dont les déambulations urbaines se calquent sur ses errances psychologiques :
L’histoire en elle-même n’a rien de particulièrement original, en dehors du fait divers qui l’ouvre. Une femme que l’on imagine entre deux âges quitte son travail pour se rendre à l’hôtel des Embruns où elle doit retrouver un homme. Elle habite Paris, lui Nantes. Alors qu’elle prend le métro pour se rendre à la gare, un homme sur le quai la regarde avant de se jeter sous la rame du métro qui entre dans la station. Mais avant de plonger sous la rame, il lui a adressé un sourire « limpide ». Cette triste aventure va plonger la narratrice dans un bouleversement tel qu’elle ne se rend pas à son rendez-vous amoureux.
Le deuxième chapitre la présente empruntant un « itinéraire de hasard », s’enfonçant « dans la ville comme dans une terre inconnue ». Pas de train donc, mais un vertige, un naufrage qui l’emporte dans ses souvenirs liés à cet homme de l’hôtel des Embruns, un photographe avec lequel elle entretient une relation épisodique.
Alors qu’il se met à pleuvoir sur la capitale, la narratrice se souvient et erre dans Paris sans trouver de solution à sa démission sentimentale de la veille. L’intérêt du livre ne tient donc pas dans « l’intrigue » ici fort mince, mais dans le trajet mental parcouru par cette femme, dont les déambulations urbaines se calquent sur ses errances psychologiques :
« C’est ainsi que je me suis
perdue, en m’abandonnant à une douce impuissance, naufragée en quelque sorte,
tandis que tu étais peut-être à l’abri dans le décor de la chambre qui était
devenue nôtre. »
L’écriture, douce et poétique,
s’écoule comme cette pluie qui très vite impose l’écoulement comme dominante à
cette histoire où « Il pleut, obstinément » et où
l’on fond en larmes dans les soirées frivoles où d’habitude on pavoise.
J’ai aimé cette écriture proche
du tremblement et qui se place sous l’égide de Duras. Une « histoire d’eau » et d’amour, une histoire de désir et
de sensations, peu de mots mais une lecture intense. Là est peut-être la
clé de ce roman, l’insuffisance des mots. Insuffisance qui nous invite à
photographier, à peindre… où à écrire ce qui ne peut se dire.
« Tu ignores les
photographies de toi que j’ai prises à ton insu, depuis le début, où ta
silhouette s’inscrit dans différents paysages, souvent de dos, comme si tu n’en
finissais pas de partir, mais aussi dans ton sommeil, où ton visage détendu
semble retenir quelque chose de l’enfance, ou encore en conversation avec
d’autres. (…)
Peut-être ne te les montrerai-je
jamais, elles se faufilent entre les mots manquants, elles sont mon intime
regard sur toi, sur nous car, sans être présente sur ces clichés, je m’y vois
parfaitement, je me souviens des moments qu’ils évoquent et j’essaie parfois de
les relier à ce que nous sommes devenus. »
J'ai vu qu'il était sorti en poche, je vais l'acheter. C'est une auteure que j'apprécie beaucoup.
RépondreSupprimer@Aifelle : une découverte, en ce qui me concerne. Et comme toi, j'apprécie ;-)
SupprimerPour l'instant je n'ai lu que Un lac immense et blanc. Celui-ci et Le canapé rouge croupissent dans ma PAL... (vieux commentaire facile...)
RépondreSupprimer@Anne : comment as-tu trouvé "Un lac immense et blanc" ? car je ne sais pas trop par quel autre autre livre continuer...
SupprimerJ'ai lu ce texte mais je n'en garde aucun souvenir particulier c'est curieux... Je n'en avais pas parlé d'ailleurs...
RépondreSupprimer@Noukette : ce genre de texte joue tellement sur la sensibilité qu'il faut, je pense, être dans un certain état d'esprit lors de la lecture pour s'en souvenir durablement.
SupprimerJe vois que Aifelle apprécie cette auteure, la pochette est encourageante, avec l'idée de pluie qui nous quitte rarement en Belgique et en Bretagne sans doute !), tout pour décider à le lire. J'aime l'extrait que vous proposez : fascination de l'être aimé endormi.
RépondreSupprimerChritw : je vois que vous avez bien saisi l'ambiance ;-) Je l'ai lu durant une semaine pluvieuse et plus ou moins maussade... bien que le mois de juin soit déjà là !
SupprimerUne auteure que j'ai très envie de découvrir pour son écriture en particulier...
RépondreSupprimer@Nadael : elle peut te plaire en effet, j'en suis sûre... De mon côté, je vais continuer à la lire, j'ai bien envie de découvrir le reste de son œuvre.
SupprimerJ'aime beaucoup son écriture dans chacun de ses livres et comme tu le dis bien, un livre qu'on lit vite avec beaucoup d' intensité et que l'on garde longtemps comme un crachin qui n'en finit pas...
RépondreSupprimerLe suicide en tout début de l'histoire m'a coupé le souffle et je pense que l'héroïne a été très perturbée par ce saut sur les rails, toute l'histoire en découle...
@Enitram : l'image du "crachin qui n'en finit pas" est bien trouvé ;-) Bonne journée à toi (ici, elle est ensoleillée...).
SupprimerJ'ai acheté le poche dès sa sortie et j'ai vraiment hâte de le lire, j'aime vraiment son écriture, cette façon d'entrer dans l'intime me touche énormément... J'avais adoré "Le canapé rouge" et j'en ai d'autres encore dans ma PAL mais bon, le temps est là et il faut se battre avec lui et tous ses livres en retard qui s'accumulent... Mais bon, je pense que tu connais ;0)
RépondreSupprimer@Lor : oui, je connais... ma PAL est en train de prendre du poids pendant que mon temps pour rédiger les billets, lui, s'amenuise :-(
SupprimerJe vois que tu ne sais pas trop dans quoi te lancer maintenant pour cette auteur, je te conseille très fortement le canapé rouge, je te donne le lien vers mon billet si ça te dis
RépondreSupprimerhttp://lorouge.wordpress.com/2011/06/29/le-canape-rouge-de-michele-lesbre/
@Lor : je vais aller lire ton billet bien sûr ! merci pour le lien et bonne soirée à toi.
SupprimerUn roman intéressant par son écriture poétique.
RépondreSupprimer@Alex : oui, tout à fait ! Bon we :-)
SupprimerTu sais que le broché a du sortir quand j'ai ouvert mon blog, je me souviens très bien de l'histoire de ce roman et des billets que j'avais lus dessus. J'ai peur que ce soit trop lent et introspectif pour moi.
RépondreSupprimer@Galéa : on ne peut pas dire que le livre soit "lent", en revanche, introspectif oui... mais tu ne prends pas trop de risques si tu te lances, il est très court ;-) Bon we !
SupprimerJ'avais bien aimé mais il ne m'en reste pas grand chose. C'est un livre d'ambiance en plus d'être introspectif.
RépondreSupprimer@Sylire : je pense en effet qu'il n'est pas inoubliable... mais il permet de passer un bon moment, sous la pluie ;-)
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