dimanche 29 avril 2012

Les dimanches en photo (43) - Ambiance

Devinette : que voyez-vous sur cette photographie ?


Vous donnez votre langue au chat mouillé ? Il s'agit du ciel photographié en fin de matinée... Mais afin de ne pas vous laisser sur une ambiance fort grise, voici la version colorisée :


Enfin, l'avantage, c'est que c'est une ambiance favorable à la lecture... Bon dimanche à vous :-)
Les dimanches en photos sont aussi chez : 

samedi 28 avril 2012

Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau



Rousseau dort aujourd’hui au Panthéon. Pas sûr qu’il le doive à ses Confessions. Mais quel livre ! Je n’avais pratiqué que ses textes politiques et/ou philosophiques, et cette plongée dans ce livre au long cours aura été vraiment une très agréable surprise aussi bien qu’une lecture nécessaire, puisqu’il s’agit du texte qui inaugure la naissance d’un genre, celui de l’autobiographie. Voilà un ouvrage qui m’aura fait oublier une première approche, ancienne et peu enthousiaste de cet auteur, effectuée à l’époque par le biais des Rêveries

De la philosophie à l’autobiographie

   Rédigé entre 1763 et 1770, ce livre est né de l’idée de l’éditeur de Rousseau (un hollandais), de mettre en tête de l’ensemble des œuvres une biographie de l’auteur. L’écrivain, tenté déjà depuis La Nouvelle Héloïse par la démarche autobiographique, a donc mis de côté, dès 1762 (année de publication de son roman épistolaire), des documents qui pourraient servir à ce type de rédaction, des lettres intimes par exemple. Cet ouvrage fait partie de ses dernières publications, il a publié avant, entre autres, ses deux "Discours", Julie ou la nouvelle Héloïse, L’Emile et le Contrat social. Sa démarche autobiographique est guidée aussi par un profond désir de se peindre, mais également de se justifier face à la postérité. En effet, la parution de L’Emile, en 1962, a déclenché les foudres de la censure. Rousseau, condamné par le Parlement de Paris, s’est enfuit à Genève en 1962. Mais la cité suisse va le pourchasser aussi, si bien qu’il doit se réfugier à Neuchâtel. La même année meurt Mme de Warens, son adorée « Maman ». L’auteur, marqué par les poursuites incessantes et les aléas de sa vie personnelle, s’engage donc dans une démarche qui veut fixer les traces de sa vie mais aussi laisser une certaine image à la postérité. En effet, l’écrivain était hanté par la peur de laisser pour l’avenir une figure de lui et de sa vie déformée, trompeuse. Il ne voulait laisser à ses « ennemis » le privilège de discourir sur sa personnalité. Ainsi, Les Confessions s’ouvrent sur un Préambule qui annonce le but de l’ouvrage : « Voici le seul portrait d’homme, peint exactement d’après nature et dans toute sa vérité, qui existe et qui probablement existera jamais. Qui que vous soyez, que ma destinée ou ma confiance ont fait l’arbitre du sort de ce cahier, je vous conjure par mes malheurs, par vos entrailles, et au nom de toute l’espèce humaine, de ne pas anéantir un ouvrage unique et utile, lequel peut servir de première pièce de comparaison pour l’étude des hommes (…) ». L’auteur place donc son expérience personnelle dans une perspective universelle, ce qui va, bien sûr, donner toute sa force à l’ouvrage.

J. J. Rousseau

6 livres, de la naissance à Genève aux désillusions des Charmettes

Les Confessions portent un titre qui d’emblée nous invitent à songer à Saint Augustin. Le parallèle devient vite évident lorsque l’auteur utilise, dans le premier livre, un langage qui s’apparente à celui de la religion et du jugement. L’ensemble se compose de 12 livres, mais n’ayant lu que les 6 premiers, qui correspondent à la jeunesse de l’auteur, je me garde pour le moment de vous parler de la suite (cela viendra plus tard…).
Le premier livre, qui couvre la période de 1712 à 1728, évoque l'enfance genevoise. L'un des épisodes fondateurs est celui du peigne cassé, car il marque la naissance de l'intolérance du romancier face à l'injustice (il a été injustement accusé d'un vol de peigne). On trouve dans le deuxième la rencontre avec Mme de Warens, vite surnommée "Maman", et qui va le faire se convertir au catholicisme. Le troisième livre nous propose l'épisode du ruban volé. Rousseau accuse à tort une servante, Marion, d'avoir volé un ruban. Celle-ci sera renvoyée et la culpabilité qui suivra cet acte poursuivra l'écrivain toute sa vie (il en parle encore longuement dans l'une des promenades des Rêveries). Il est alors employé comme laquais par la comtesse de Vercellis.

L'épisode du peigne cassé

Le livre IV couvre les années 1729-1730, marquées par son retour en Suisse où il se prétend professeur de musique (matière qu'il pratique) avec son ami Venture. Il apprend par ailleurs la musique sérieusement avant de partir pour Paris puis de retourner vers "Maman". Le cinquième livre traite essentiellement de l'idylle des Charmettes. Rousseau redevient professeur de musique, et surtout, devient l'amant de Mme de Warens qui avait déjà une liaison avec Claude Anet, son intendant. Ils vont ainsi vivre cinq années de liaison amoureuse dans un cadre champêtre. Rousseau apprend à herboriser sous la houlette de Claude Anet avec lequel il partage sa maîtresse sans que cela pose de problème, chacun trouvant des compensations dans cette situation assez originale, mais qui ne va durer que jusqu'en 1739, année où il part à Montpellier. Durant ce voyage raconté dans le sixième livre, Rousseau rencontre, à l'occasion d'une maladie, Mme de Larnage qui prend soin de lui. Alors qu'il doit passer la retrouver avant de retourner aux Charmettes, il choisit de rentrer directement... mais trouve la place prise auprès de Mme de Warens par le jeune Vintzenried. Il part alors à Lyon où il devient précepteur chez M. de Mably. Il retournera une dernière fois aux Charmettes pour essayer de charmer "Maman", en profitant pour inventer une nouvelle manière de noter la musique. Ayant rencontré peu de succès auprès de son ancienne amante, il part pour Paris.
Le livre VII, que je n'ai pas encore lu, s'ouvre sur la vie parisienne...

Les Charmettes, à Chambéry
" Ce fut, ce me semble, en 1732 que j'arrivais à Chambéry, comme je viens de le dire, et que je commençai d'être employé au cadastre pour le service du roi. J'avais vingt ans passé, près de vingt et un. J'étais assez formé pour mon âge du côté de l'esprit, mais le jugement ne l'était guère, et j'avais grand besoin des mains dans lesquelles je tombai pour apprendre à me conduire : car quelques années d'expérience n'avaient pu me guérir encore radicalement de mes visions romanesques, et malgré tous les maux que j'avais soufferts, je connaissais aussi peu le monde et les hommes que si je n'avais pas acheté ces instructions." 
(Incipit du livre V).

Si vous voulez partir sur les traces de Rousseau, rendez-vous chez Dominique qui a rédigé une jolie série de billets sur cet écrivain à l'occasion du tricentenaire de sa naissance. C'est ICI.

mardi 24 avril 2012

L'écriture du désir de Belinda Cannone


Dans La chair du temps, livre dont j'ai déjà parlé ici il y a peu, Bélinda Cannone évoque ses essais ou ses précédents romans. Après avoir terminé son "journal extime", j'ai tout de suite voulu lire L'écriture du désir, commencé alors que je n'avais même pas encore terminé le journal. Certain(e)s d'entre vous comprendrons, j'en suis sûre, cette faim liée à la découverte d'une voix qui trouve tellement d'échos en nous que l'on souhaite l'entendre encore... enfin, je m'égare...
Ici, le genre convoqué est donc celui de l'essai. Ce texte, publié en 2 000, se veut une "tentative de restitution "de la beauté du monde, de notre désir, de notre effort pour l'habiter pleinement, de notre joie, cette tentative tournoyante (en) sera toute la matière".
En dix-huit chapitres, l'auteure virevolte, en danseuse, autour du désir. Le livre s'ouvre sur personnage du "Surfeur d'argent" puis s'interroge sur le désir lié à l'activité d'écriture, tout en passant par l'effet produit par la lecture. La nécessité d'écrire est comparée à celle de l'étreinte, qualifiée de lutte contre le vide. L'écrivaine mène sa réflexion en passant par l'histoire du roman, de Boccace à Robert Simak. L'ensemble est ponctué de références que l'on a bien sûr envie de lire... 
J'ai aimé...
- ce parcours qui, s'il a une cohérence, semble emprunter des chemins forestiers.
- Retrouver ici une référence à Kaos, le film des frères Taviani, un merveilleux souvenir de cinéma.
- Avoir l'impression de partager avec une amie mon goût pour la lecture...



Attention, information de dernière minute ! J'ai reçu un message de l'écrivaine à propos de ce billet (vous imaginez ma surprise...). Elle m'a informé du fait que le livre doit sortir en poche à la fin du mois de mai. Il sera retravaillé pour cette occasion au niveau du style et il gagnera quelques ajouts en ce qui concerne la littérature contemporaine. Il sera donc dans ma bibliothèque dans cette nouvelle version puisque j'avais emprunté le grand format à la bibliothèque :-))

lundi 23 avril 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (37)

Lu durant la semaine du 16 au 22 avril 2012

- Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau

- Mes chemins de Charles Juliet




Mes lectures en cours

J'ai commencé Tirez-pas sur le pianiste de Charles Goodis et François Truffaut, L'homme-cinéma de Dominique Auzel et Sabine Beaufils-Fievez.

Ce que je vais lire cette semaine…
Je vais déjà essayer de terminer ce que j'ai commencé... avec en ligne de mire Les rêveries du Promeneur solitaire...

Et vous, que lisez-vous ????

samedi 21 avril 2012

Accès interdit de David Morrell

    C'est par une froide journée d'octobre que D. Balenger rencontre pour la première fois ceux qui vont radicalement changer sa vie et qui se sont surnommés "les rampants". Journaliste au New York Times Sunday Magazine, il est chargé d'écrire un article de fond sur ce groupe d'historiens se considérant comme des "spéléologues urbains". La bâtisse choisie par le professeur qui dirige le groupe se trouve à Asbury Park. Elle a été édifiée par un industriel new-yorkais en 1871 afin de devenir une station balnéaire. Mais l'objectif principal de leur expédition nocturne est l'hôtel Parangon, construit en 1901 et dans lequel un homme souffrant d'agoraphobie s'est littéralement enfermé durant plusieurs années. Seul un collègue de l'un des membres de l'expédition a une trace de l'endroit où il vont aller puisqu'il s'agit d'une activité illégale. S'ils ne sont pas rentrés le lendemain avant 9h, il ouvrira la lettre cachetée et alertera les autorités.
   Il est 10h du soir lorsque le groupe s'approche de l'hôtel en forme de pyramide maya. Sur cet hôtel Parangon courent de bien sinistres histoires : son propriétaire se serait suicidé sur la plage qui le borde juste un an après sa fermeture en 1968. Malgré ses scellés et son air de bunker imprenable, est-il aussi désert qu'il en a l'air ? 
   Vous l'avez compris, il va se passer bien des choses dans cet endroit à "l'accès interdit". L'action se tient entre 21h et 4h du matin. Chaque heure composant une partie, la tension monte d'un cran d'heure en heure... Ce livre mérite vraiment l'appellation "thriller". Voilà une lecture bouclée de manière fébrile en 24h à peine. Je n'ai pu lâcher une page avant de l'avoir terminé... Mais il s'agit surtout d'un thriller dans le bon sens du terme : l'auteur n'a pas eu besoin d'en rajouter dans le sanglant ou le franchement gore (c'est à la mode aujourd'hui...). S'il y a quelques passages sanglants, c'est surtout grâce à l'atmosphère créée par le milieu clos que David Morell nous fait frissonner. Le noir, les bruits, les rats, la présence de l'eau et des moisissures, tout cela fait monter la tension qui atteint des sommets car le lecteur va de surprises en surprises, et souvent sans les voir venir. C'est vraiment un bon thriller à l'américaine !

David Morrell
   L'auteur est fort connu aux États-Unis puisqu'il s'agit de celui qui a écrit First Blood, roman qui a inspiré le personnage de Rambo, "père" de tous nos romans d'action modernes (il fut publié en 1972, Morrell était alors professeur à l'université d'Iowa).

Extrait :
"Rampants.
C'est le nom qu'ils se donnent eux-mêmes. Ca fera un bon article, pensa Balenger, et c'est la raison pour laquelle il les rencontrait dans ce motel perdu du New Jersey, dans cette ville fantôme de six-sept mille âmes. Des mois plus tard, il ne pourrait toujours pas supporter de rester enfermé dans des pièces closes. L'odeur aigre de la moisissure continuerait à réveiller en lui le souvenir des cris. Le faisceau d'une torche ne manquerait pas de le faire transpirer de peur."......

jeudi 19 avril 2012

Tirez sur le pianiste de François Truffaut (1960)


Réalisé après Les 400 coups, ce deuxième film de François Truffaut sera un véritable défi pour le jeune réalisateur. Afin de se libérer de l'attente pesante liée à son précédent succès, Truffaut choisit donc de s'imposer à lui-même une contrainte : adapter un roman de la fameuse "Série Noire". Il a visionné de très nombreux films américains et souhaite rendre hommage au cinéma d'outre-Atlantique. De plus, c'est un fervent admirateur de David Goodis, auteur de la célèbre collection de polars. Toutefois, comme il n'aime pas les films de gangsters, il va infuser à son film un aspect poétique et une grande liberté de ton. L'ensemble sera guidé par une image qui le hante, tirée de la scène finale du roman de Goodis : une voiture roule sans bruit dans un paysage enneigé, "Quelque chose bougeait au loin, quelque chose qui, sous le couvert de bois, se dirigeait vers la clairière. Ca avançait doucement, d'une démarche hésitante, un peu furtive."




Le film s'ouvre sur une scène de nuit. Un homme fuit, il semble pourchassé par de sombres individus. Il trouve refuge dans un bar où il se dirige vers le pianiste, son frère Charlie, joué par Charles Aznavour. L'arrivée de cet homme va faire ressurgir le passé du pianiste qui ne voulait qu'une chose, l'oublier. L'histoire d'amour qui va se nouer entre lui et la serveuse Léna viendra aussi lui rappeler son passé puisqu'elle sait qu'il portait autrefois un autre nom et qu'un événement grave dans sa vie privé l'a conduit à changer radicalement de vie. La violence va ensuite surgir dans la vie de ce nouveau couple enfin formé. Je vais bien me garder de tout vous révéler sur ce film que j'ai vraiment aimé. Tout d'abord pour son ambiance. Le noir et blanc et la nuit s'unissent pour créer une atmosphère propice au film noir. Pourtant, nous sommes toujours ailleurs, entre polar et errance. Les personnages sont toujours dépassés par leur/la vie et s'ils se dirigent vers le bonheur, c'est en empruntant des chemins de traverse. C'est là que l'on aime les suivre, sur les trottoirs de Paris, bras dessus-bras dessous. Lorsque la réalité se rappelle à eux, ils semblent un peu éberlués, comme un enfant qui réalise qu'il ne pourra pas faire ce qu'il veut... Le film se voulait expérimental, il innove pour notre plus grand plaisir, et c'est parce qu'il ne se prend pas au sérieux qu'il s'avère aussi savoureux. A regarder de toute urgence avant le grand spectacle cannois, en écoutant "Avanie et framboise"... ;-)






mercredi 18 avril 2012

Monstro-poème


Monstres

Il y a des monstres qui sont très bons
Qui s'assoient contre vous les yeux clos de tendresse
Et sur votre poignet
Posent leurs pattes de velours

Un soir
Où tout sera pourpre dans l'univers
Où les roches reprendront leur trajectoire de folles

Ils se réveilleront.

Eugène Guillevic, Terraqué (1942).


lundi 16 avril 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (36)


Lu durant la semaine du 6 au 15 avril 2012

Le tome 3 de la série Autre Monde de Maxime Chattam : Le Coeur de la Terre. A l'occasion, il faudra que je vous parle de cette trilogie, maintenant que j'ai terminé le dernier.


Mes lectures en cours

Les Confessions de Rousseau


Ce que je vais lire cette semaine…
 
Sans doute Charles Juliet, le premier tome de son Journal.

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 15 avril 2012

Les dimanches en photo (41) - A la biblio


Après cette longue pause... me voilà de retour. Je ne sais pas si je pourrais rester longtemps, mais j'ai choisi de profiter d'une période de "temps retrouvé" pour venir déposer quelques petits cailloux sur la toile... J'aime assez l'idée de revenir pour ces dimanches en photo que j'affectionne particulièrement.
Un dimanche à la bibliothèque, c'est toujours un vrai plaisir, surtout lorsque souffle à l'extérieur un froid vent du nord. Et comme les livres ont tendance à me mettre un peu la tête à l'envers, voilà ce que cela donne :


Toute à la joie de venir partager à nouveau de bons moments avec vous, je vous souhaite un très bon dimanche à tous et toutes !

Les dimanches en photos sont aussi chez :