mardi 31 juillet 2012

Marie la Fourmi d'Antoon Krings


Avis aux amateurs de bestioles et de couleurs : Marie la Fourmi est votre amie ! Tout commence dans un merveilleux château de fourmis entouré de roses et de fleurs toutes plus belles les unes que les autres. Mais dans ce cadre idyllique, Marie, la plus petite des fourmis, n'arrive pas à effectuer les lourdes taches qu'on lui assigne. Renvoyée, elle va chez les abeilles où elle trouve le moyen de renverser un pot de gelée royale. Arrivée chez Monsieur Bourdon, on lui propose de se marier... mais notre pauvre insecte fuit un mari aussi laid !C'est finalement au coeur d'une rose qu'elle trouvera le bonheur.
Voilà un court album à la fois simple, naïf et drôle. J'ai surtout aimé les couleurs vives et le ton joyeux de l'ensemble : à faire lire sans hésitation à tout petit qui passe, comme les autres de la collection "Drôles de petites bêtes" ou vous trouverez aussi Chloé l'araignée, Patouch la Mouche et les autres...

Illustration d'Antoon Krings

lundi 30 juillet 2012

Mal de pierres de Milena Agus

   J'ai déjà évoqué ici le fameux numéro du mois d'août du Magazine littéraire consacré aux voix de 10 auteurs. Il fait la part belle à la littérature italienne puisque deux d'entre eux viennent de la péninsule (Milena Agus, sarde, et Antonio Tabucchi, né à Pise). L'occasion pour moi de me replonger dans une littérature que j'ai beaucoup fréquentée autrefois, et d'honorer enfin le challenge de Nathalie, il viaggio. Vous êtes sans doute nombreux(ses) à avoir déjà lu ce roman de Milena Agus, traduit et édité en 2006 par Liana Levi. Je vous propose donc, dans ce billet, un rapide résumé suivi de l'évocation de deux thématiques qui m'ont séduite lors de cette relecture.
   Elle, c'est la grand-mère, l'héroïne de cette histoire racontée par sa petite fille, narratrice de ce court roman de 124 pages. Elle est belle, coiffée à la sarde, avec deux grandes tresses noires relevées en chignon. On la dit folle car elle aime écrire l'amour aux hommes, et le faire aussi. Elle passe pour un peu sorcière, celle que l'on arrive pas à marier, celle qui a tenté de se suicider. Et puis, un jour de 1943, un mari se présente. Habitué des maisons closes, il ne l'aime pas mais lui propose un mariage de raison. Elle lui fournira des "prestations", comme une prostituée, afin de lui permettre de faire des économies sur son tabac. Mais l'amour, c'est le Rescapé qui lui permettra de le connaître, celui qu'elle va rencontrer lorsqu'elle ira pour la première fois sur le continent, lors d'une cure visant à soigner son "mal de pierres"...
   Lors de cette relecture, j'ai aimé m'attacher aux détails qui se rapportent à la Sardaigne : le vocabulaire, la nourriture, et cette lumière qui n'en finit pas d'apporter sa limpidité. L'écrivaine dit ne pas pouvoir écrire ailleurs que chez elle, à Cagliari, où elle enseigne dans un lycée professionnel, elle évoque dans son livre l'opposition avec le continent et le sort des exilés suite à la réforme agraire des années 50. Toutefois, nous ne sommes pas ici dans un simple "roman régional", l'évocation de la Sardaigne imprègne l'écriture, sourd du texte, sans que les détails deviennent omniprésents au point de prendre le pas sur l'histoire. 
"Gavoi est un village magnifique, dans la montagne. Les maisons y sont hautes, à deux ou trois étages, souvent collées les unes aux autres, certaines sont comme suspendues entre deux, reposant sur une poutre horizontale, et dessous il y a des cours ouvertes, sombres, pleines de fleurs, d'hortensias surtout, qui cherchent l'ombre et l'humidité. De certaines endroits du village, on voit le lac de Gusana dont la couleur change tout au long de la journée, passant du rose au bleu cendré, au rouge, puis au violet et si vous grimpez sur le mont Gonari par temps clair, vous voyez la mer dans le golfe d'Orosei."
Lac de Gusana (photo office tourisme Sardaigne)
   Mais la surprise de cette relecture, c'est l'omniprésence de la musique dans ce récit. Le Rescapé est pianiste, comme le sera l'enfant de l'héroïne. Lors de la cure, l'homme lui chante des airs d'opéra et lui joue du piano avec la voix. De retour sur son île, elle ira jusqu'à faire des ménages afin de se payer un piano.
"Le jour où le piano partit pour la rue Manno, elle était tellement contente qu'elle courut tout le long pour précéder le fourgon, en récitant de plus en plus vite les premiers vers d'un poème que le Rescapé avait écrit pour elle, d'une traite, sans point ni virgule : Si tu as laissé un signe léger qui sinue dans la vie  Si tu as laissé un signe léger qui sinue dans la vie  Si tu as laissé un signe léger qui sinue dans la vie. Ils installèrent le piano dans la grande pièce lumineuse qui donne sur le port. Papa jouait prodigieusement bien."
La musique imprègne ce récit tout entier tourné vers la grande magie de la vie de l'écrivain (et du lecteur), l'écriture, et cet art du mensonge qu'est la littérature.


dimanche 29 juillet 2012

Les dimanches en photo (50) - Des roses et des arbres

J'aime me promener au parc en compagnie des pies...
Admirer les arbres majestueux
Dénicher les plus discrets tout aussi beaux
Et surtout flâner dans la roseraie
Je ne m'en lasse pas...
Les dimanches en photos sont aussi chez : 

dimanche 22 juillet 2012

Mode "lecture"



Le Bruit des pages se met en mode "lecture" afin de vous concocter de nouveaux billets enthousiastes ! Le soleil est enfin revenu... il est urgent d'en profiter...
Je vous souhaite un bel été,
@ très bientôt,
Margotte

samedi 21 juillet 2012

Les lames de Mo Hayder


On a les habitudes qu'on peut, et certaines sont tenaces... Ainsi, chaque été, j'achète le dernier Mo Hayder. Toutefois, n'ayant pas sacrifié à mon rituel l'an dernier, j'ai pu, cette année, acheter le dernier opus sorti en poche (cela tombait bien, elle n'a pas sorti de grand format). Cette lecture a été une bonne surprise car l'écrivaine propose quelque chose de plus abouti au niveau de l'écriture. 

L'intrigue
   Dans la petite ville de Bath située à 180 km à l'ouest de Londes, tout le monde se connaît. Les meurtres y sont plutôt rares et la ville se retrouve complètement en émoi lorsque Lorn Wood, adolescente jolie et fort populaire, est retrouvée morte au milieu des bois, une balle de tennis enfoncée dans la bouche. La macabre découverte a tellement secoué les habitants que personne n'ose plus laisser sortir ses enfants. Sally Benedict, mère d'une jeune fille de 15 ans et récemment divorcée, fait partie de ces parents fortement ébranlés par ce meurtre, d'autant que Millie, sa fille, connaissait la victime. Zoé, la soeur de Sally, va mener l'enquête sur cette sale affaire...

Mon avis
   Les habitués de Mo Hayder seront surpris par ce dernier opus. En effet, l'écrivaine, habituée des scènes extrêmes, propose ici un polar aux couleurs moins criardes mais très évocatrices. La construction narrative, tout d'abord, s'avère habille et réserve une surprise au lecteur (que je vais bien me garder de vous dévoiler). Ensuite, les scènes violentes et le rythme haletant sont remplacés par une progression plus lente mais qui ménage des effets d'accélérations qui viennent rompre la fine description de la vie dans une ville anglaise de taille moyenne. Ainsi, on passe de la découverte de la ville quotidienne de Sally, jeune divorcée qui a maintenant bien du mal à boucler ses fins de mois, à un meurtre que l'on a pas vu venir. Les personnages sont attachants, tant et si bien qu'on se prend à attendre la suite des aventures de Zoé, l'enquêtrice du roman, qui tente de cacher un passé qui passe mal. Les références au tarot permettent de naviguer à la frontière avec le fantastique, sans jamais y verser vraiment. Pour conclure, voilà un roman qui semble marquer un tournant dans l'oeuvre de cette romancière. Elle y déploie une vraie maîtrise du rythme narratif et s'amuse avec nos nerfs, sourire aux lèvres et coiffure impeccable... with a cup of tea ?

Mo Hayer

vendredi 20 juillet 2012

Ru de Kim Tuy


Ce livre se compose de fragments disparates et de tailles diverses. Ils ponctuent les souvenirs d'une femme, du Vietnam au Canada, de Saïgon à l'Amérique, en passant par la fuite du pays, comme "boat poeple". L'assemblage de ses morceaux épars trace l'histoire d'une vie. Si tout commence dans l'univers feutré d'une maison bourgeoise dans la chaleur moite de Saïgon, l'expérience de l'errance va ensuite bouleverser un destin qui semblait tout tracé. L'Histoire s'invite dans la vie d'une famille vietnamienne : l'arrivée des communistes au Sud-Vietnam pousse les habitants vers le nord, puis vers l'exil. De cette tragique histoire individuelle noyée dans l'histoire collective, Kim Thuy propose seulement des bribes, parfois très courtes mais finement ciselées. De l'anecdote des réfugiés aux dents serties de diamants à une réflexion sur le rêve américain, chaque fragment permet de tisser l'ouvrage d'une vie. De l'ensemble se dégage une forte impression de douceur, et ce malgré (ou contre) la violence exercée par l'histoire sur les destins individuels. 
"Monsieur An m'a appris les nuances. Monsieur Minh m'a donné le désir d'écrire. (...) Il avait écrit plusieurs livres pendant ses années au camp de rééducation, et ce, toujours sur le seul et unique bout de papier qu'il possédait, une page par-dessus l'autre, un chapitre après l'autre, une histoires sans suite. Sans l'écriture, il n'aurait pas entendu aujourd'hui la neige fondre, les feuilles pousser et les nuages se promener. Il n'aurait pas non plus vu le cul-de-sac d'une pensée, la dépouille d'une étoile ou la texture d'une virgule."
La narratrice, animée d'une force intérieure appuyée sur le désir d'écriture nous parle de la cruauté du monde tout en nous invitant à nous pencher sur l'importance du temps présent. J'ai savouré comme un fruit précieux ce petit ouvrage très sensuel où, malgré le bruit de la guerre, les odeurs, le bruissement des feuilles, la couleur du ciel et un morceau de peau contemplé entre les pans d'un ao dai deviennent des mondes à découvrir... 

Jeunes filles vêtues du ao daï
Les avis de Choco et d'Aifelle.

mercredi 18 juillet 2012

les larmes de l'assassin de Thierry Murat, librement adapté du roman de Anne-Laure Bondoux


   Cette excellente bande-dessinée (publiée en 2011) est le fruit de la rencontre entre Anne-Laure Bondoux, écrivaine de littérature jeunesse, et de Thierry Murat, rencontre joliment présentée dans l'introduction qui ouvre cet ouvrage.
   La BD présente ensuite une planche composée d'une seule case occupée par un dessin sombre, celui d'un paysage du Chili : "Ici, personne n'arrivait par hasard. Car ici, c'était le bout du monde, le sud extrême du Chili où la côte fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique." Sur cette terre lointaine et hostile habitent une famille, le père, la mère et leur enfant Paolo. Seuls quelques voyageurs, ou, parfois un poète égaré, s'aventurent aussi loin de la ville. Ils sont alors hébergés dans la modeste maison du bout du monde. Mais un jour, c'est un homme étrange au passé chargé, Angel Allegria, qui fait office de voyageur. Il va assassiner les parents et rester avec l'enfant, fuyant la police qui le recherche activement. 
   Je ne vous dis rien de plus en ce qui concerne l'intrigue, car l'intérêt de cette bande-dessinée réside surtout dans l'atmosphère que Thierry Murat a réussit à distiller. Les tons de gris et d'ocre, omniprésents, rendent le dessin sombre mais aussi fascinant. Le texte, rare, laisse le lecteur se focaliser sur l'image où chaque trait fait sens. Pas de surcharge mais au contraire une simplicité qui va à l'essentiel. Sur la terre ingrate où rien ne pousse, on voit les cailloux. Sur la table où il n'y a pas grand chose à manger, on voit quelques légumes. Et dans les mains de l'assassin, en gros plan, un couteau. La sobriété prend ici une force aussi vive que l'esprit de résistance qui anime les personnage de cette terre aride.

   Non seulement cette bande dessinée est une vraie réussite du point de vue du dessin, mais en plus, l'histoire est réellement émouvante. Je n'ai pu lâcher ce livre avant d'avoir lu la dernière page. L'épilogue, que je vais bien me garder de vous dévoiler, réserve en plus une belle surprise au lecteur. Pour conclure : de la belle ouvrage, un vrai coup de coeur !


mardi 17 juillet 2012

Encore un hiver de Françoise Sagan

 
Regardez ce film réalisé par Françoise Sagan en 1979. On y retrouve la nostalgie qui imprègne son oeuvre, et sa grande finesse dans l'analyse du sentiment amoureux. Un court métrage à la fois beau et émouvant, une variation sur les saisons qui s'intègre tout naturellement dans le challenge organisé par Nadaël.

lundi 16 juillet 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (41)

Lu durant la semaine du 9 au 15 juillet 2012

- les larmes de l'assassin (librement adapté du roman de Anne-Laure Bondoux), par Thierry Murat


- Les lames de Mo Hayder


- Rex Mundi. Tome 1 - Le Gardien du temple de Nelson, Eric et Cox


- La femme au temps des pharaons de Christiane Desroches Noblecourt


Mes lectures en cours

Je picore dans différents ouvrages sur l'Egypte ancienne. Un peu d'Histoire, cela fait du bien...

Ce que je vais lire cette semaine…

Rien de bien fixé encore, au gré du vent, et la météo est fort variable en ce moment !

Et vous, que lisez-vous ????

samedi 14 juillet 2012

La rentrée littéraire (1) - Attention spoilers

Vous dévorez un pavé, mollement étendu(e)s sur la plage, tartiné(e)s de crème solaire ? Pendant ce temps, je suis sous la pluie, dispose d'un ordinateur... et de temps... je peux donc lire toutes les dernières chroniques concernant une rentrée littéraire qui s'annonce aussi fébrile et futile que d'habitude.


- Tout d'abord, grande nouvelle qui pourra difficilement vous échapper chez votre libraire : Amélie Nothomb sera présente. Une fois la surprise passée, vous pourrez décider d'acheter ou pas ce nouvel opus de la dame au chapeau. Il s'agit d'une réécriture du conte Barbe Bleue.
- Dans l'avalanche qui s'annonce, j'ai relevé quelques titres qui déjà m'attirent un peu : Le Maréchal absolu de Pierre Jourde, Rue des voleurs de Mathias Enard, Pour seul cortège de Laurent Gaudé (sur Alexandre le Grand) et le dernier Quignard, Les Désarçonnés.
- Mais LA grande nouvelle, c'est la sortie du dixième livre de Toni Morrison : Home. Vous pouvez lire la première page ICI. Il sera dans les bacs le 23 août au matin, dans mon sac le 23 août le soir...


vendredi 13 juillet 2012

Vampires de Thierry Jonquet

Dans le domaine de la lecture, tout arrive ! La preuve, je viens d'achever un livre "non terminé". Alors certes, il ne s'agit pas de n'importe qui puisque ce roman est le dernier de Thierry Jonquet, hélas décédé le 9 août 2009. Tous ceux qui ont lu et aimé Mygale, Moloch, Les Orpailleurs et les autres savent combien cet auteur étaient à l'écoute des autres. Cela se devine dans ses romans. J'ai eu la chance (déjà évoquée ici) de l'entendre à Etonnants Voyageurs et je m'en souviens avec une grande précision. Quelque chose dans le regard, dans la façon d'aborder les autres, dans la façon de parler de ses livres, en toute simplicité. Je me suis donc lancée dans la lecture de ce dernier texte, roman inachevé mais aussi texte travaillé et surtout, imprégné d'un humour noir salutaire.
Thierry Jonquet
Le prologue s'ouvre sur une étrange découverte. En décembre 2007, un certains Razvan, sans-papiers roumain de quarante-deux ans, découvre un corps empalé. Le substitut Valjean est dépêché sur place, en compagnie de Pluvinage, médecin légiste aux enthousiasmes pittoresques.
"- Mon premier empalé... précisa Pluvinage. En trente ans de carrière, je croyais avoir tout vu ! Les noyés, les pendus, les gars cisaillés à l'arme blanche, ceux déchiquetés à la chevrotine à bout portant, les bébés planqués dans le congélo, tout, je vous dis, mais un empalé, un vrai, jamais...
- Parfais, rétorqué Valjean, comme ça, au moins, vous m'éviterez le bizutage... (...)"
Je ne veux pas trop en dire sur ce roman afin de réserver une part de découverte à ses futur(e)s lecteurs et lectrices. Sachez simplement que l'on y découvre d'étranges vampires aux crocs acérés, mais aussi à la tristesse inconsolable. La même qui était celle de Jonquet face à l'humanité souffrante, la vraie, celle des lieux périphériques, celle des oubliés. Dans tous ses romans ils étaient là les déglingués que la vie n'a pas épargnés. Il est parti trop tôt, Jonquet... Honte à la Camarde !

mercredi 11 juillet 2012

Le Vent dans les Saules de Michel Plessix


   C'est une session de rattrapage de Dominique qui m'a donné envie de lire enfin l'adaptation du Vent dans les Saules de Kenneth Grahame. Ce classique de la littérature jeunesse anglaise est magnifiquement illustré par Michel Plessix, et c'est vraiment avec délice que j'ai plongé dans les mésaventures bucoliques de nos amis les animaux.
   Le tome 1 s'intitule Le Bois sauvage, et tout commence au bord de l'onde. Monsieur Taupe, comme tous les ans lorsque le printemps montre le bout de sa truffe, vient de se lancer dans une grande opération de nettoyage. Mais...lorsque les papillons volètent au dessus de l'herbe fraîche, il s'avère bien difficile de renoncer à l'appel de la nature... Alors Monsieur Taupe s'installe au bord de l'eau pour rêvasser, avant de partir à la découverte de la rivière avec Monsieur Rat.


   Au fil de l'eau, Taupe et Rat vont rencontrer Loutre mais aussi Baron Crapaud, illustre habitant du "Manoir Tétard" (encore mieux que Downton Abbey !). Crapaud fume le cigare tout en ruminant d'étranges idées, toutes plus loufoques les unes que les autres, car Monsieur batracien est fantasque, beau parleur et par dessus tout, fainéant tout autant que labile.  Ainsi, il va emmener ses camarades à poils courts dans une ballade en roulotte avant de se décider à acheter une voiture...
   Cette bande dessinée m'a procuré un vrai plaisir de lecture lié à la contemplation des dessins qui sont d'une poésie se mariant parfaitement au texte de Kenneth Grahame. Michel Plessix, auteur breton de St Malo, excelle dans la représentation des animaux humanisés. Monsieur Crapaud et les autres sont d'une vivacité réjouissante, sur fond de nature omniprésente. Tout bruit dans cette bande dessinée, partout, des papillons, des mouches qui passent, des oiseaux sur un fauteuil, des coccinelles sur les arbres, sans parler des fleurs. Les planches qui correspondent aux changements de saison, magnifiques, respirent l'air vif de la campagne ensauvagée. La page 31, enneigée, m'a évoqué La Pie de Monet, avant que je lise, pour rédiger ce billet, les remerciements à Monet, Van Gogh et Klimt. 


Il ne me reste plus qu'à acheter l'intégrale... car j'ai déjà en tête de nombreuses utilisations pour mon travail...



lundi 9 juillet 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (40)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane
Lu durant la semaine du 02 au 08 juillet

- Ru de Kim Thuy

- Marie la Fourmi de Antoon Krings


- Le Vent dans les Saules de Michel Plessix, d'après le roman de Kenneth Grahame


 - Vampires de Thierry Jonquet


Mes lectures en cours

Je poursuis ma lecture de La patrie de l'âme de Jean Mambrino et je suis plongée dans L'Iliade d'Homère.

Ce que je vais lire cette semaine…

Sans doute Les lames de Mo Hayder, son dernier polar sorti en poche (comme tous les étés...).

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 8 juillet 2012

Un dimanche en musique

Pas de photographie à vous proposer aujourd'hui. Ici, il pleut et il fait gris (désolée de casser l'ambiance "voilà l'été"...). Autant dire que je cours peu les rues afin de vous dénicher LA photo du dimanche. Enfin, l'été ne fait que commencer, soyez patient(e)s... En attendant des jours meilleurs, comme j'ai été taguée par Euterpe, je vous propose un dimanche en musique, ce qui, franchement, vaut bien une photo de la capitale bretonne sous la pluie ;-) Je suis invitée à participer à l'élaboration de la radio de l'été de lolobobo initiée en 2011 et réitérée en 2012. Point de "tube" de l'été, mais une très douce rêverie comme je les aime et que je joue au piano en ce moment.

Je propose à Aifelle, Za et Elisabeth de nous proposer leur tube de l'été si cela les tente. Bon dimanche à tous et toutes !

vendredi 6 juillet 2012

Daphné disparue de José Carlos Somoza


   Vous cherchez un roman jubilatoire pour l'été ? Vous aimez les livres qui parlent d'écrivains et d'écriture ? Vous frissonnez lorsque l'on prononce devant vous l'expression "mise en abyme" ? Alors, à n'en pas douter, ce livre est pour vous ! 
  José Carlos Somoza a écrit ce septième roman en 2008. Il sommeillait depuis dans ma PAL... Or, j'ai décidé de dépoussiérer la PAL en question car elle menace de s'effondrer bientôt. Une chance puisque je suis tombée sur cette perle...
   Tout commence par une phrase qui surplombe le chaos : "Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue". Ce qui pourrait être un début de roman surnage en haut de la mémoire envolée de Juan Cabo. En effet, le 13 avril 1999, cet écrivain trentenaire est victime d'un accident de voiture. Il se réveille en vie mais sans mémoire, dans un monde "chaotique aux limites floues". Le premier visage qui se présente à lui est celui de Dolores, son médecin, gentiment surnommée "Tête d'oeuf". Celle-ci lui conseille vivement de tenir à jour un carnet de souvenirs afin de remédier à ses troubles de mémoire. A gauche seront notés les faits, à droite les "personnes". Après une semaine passée  à l'hôpital, Juan Cabo, carnet à la main, va partir à la recherche de son passé tout autant qu'à la recherche d'une femme mystérieuse née des dernière lignes tracées de sa main au soir du 13 avril, à 20h30, juste avant son accident :
"Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue. J'écris en dînant au restaurant La Floresta Invisible. Elle occupe une table solitaire en face de la mienne et j'observe son dos nu - en raison de l'échancrure prononcée de sa robe noire - et ses cheveux châtain clair relevés en chignon. Sa silhouette est
Cela s'arrêtait là. (...)"

José Carlos Somoza
   Après la lecture de l'introduction de ce billet, vous seriez en droit de me demander : 
" - Mais enfin, comment peut-on "jubiler" en lisant ?"
Je réponds en trois points à cette interrogation tout à fait légitime :

   1. En découvrant dans un livre un lieu aussi magique que "La Floresta Invisible" (La Forêt invisible). Il s'agit d'un restaurant rouge et or où l'on trouve de nombreuses photographies d'écrivains : Proust, Joyce, Léon Tolstoï et Juan Cabo bien sûr. Sur chaque table, des feuilles de papier blanc forment des bouquets de fleurs. Ainsi peut-on lire sur un pétale de rose, "Qu'est-ce que la poésie ?". Et que font les convives à votre avis ? Ils écrivent...

   2. En découvrant les paragraphes qui interrogent l'écriture mais aussi le rôle du lecteur.
"Mais pour toi c'est tout le contraire, lecteur. Reconnais-le : tu souffres de l'anxiété bachique de l'insolite. Le simple fait que les pages futures sont un secret te pousse à avancer. Parce que tu percevais déjà depuis le début que cette chose, qui n'est pas un roman, ni une chronique royale, ni rien qui y ressemble - je trouverai bien un nom pour la définir -, ce que je ne compris que longtemps après : tout au long coule, opalin, profond, le canal ineffable du mystère. Je le sus quand je lus - comme tu l'as fait, comme l'a fait Modesto - attentivement. Car la lecture ne répond pas à nos questions, mais les éclaire."

   3. En cherchant fébrilement la réponse au mystère initial : qui est la mystérieuse inconnue, cette "femmes aux yeux baissés" que l'on retrouve sur la première de couverture du livre, encadrée par deux escaliers qui se rejoignent, évoquant les méandres des oeuvres labyrinthiques de S. Eisher ?
Alors, si vous voulez découvrir qui est "la femme du paragraphe", ouvrez ce beau livre... C'est au chapitre VIII que vous comprendrez le sens de la belle image de la première de couverture.

jeudi 5 juillet 2012

L'âme du mal de Maxime Chattam


Avoir entendu Maxime Chattam à Etonnants voyageurs m'a donné envie de retourner faire un tour du côté de ses thrillers. J'ai donc repris dans ma bibliothèque L'âme du mal que j'avais lu une première fois en juin 2003 (le mois de juin est souvent dédié aux lectures de polars...). Si l'ensemble est fort noir, il me faut quand même conclure ainsi : diablement efficace ! En effet, Maxime Chattam sait parfaitement jouer de nos peurs. Il malmène également nos nerfs en distillant des effets de suspense qui, il faut le dire, amènent à tourner les pages fébrilement. J'ai donc promené ce livre partout avec moi (au travail, dans le métro...) jusqu'à ce que la dernière page soit enfin (re)lue. Alors certes, cela ne deviendra pas mon livre de chevet car il faut avoir le coeur bien accroché, mais il a bien rempli son office de "page turner"...
Vous êtes sans doute nombreux(ses) à l'avoir déjà lu mais je vous donne quand même un court résumé de l'intrigue. L'inspecteur Joshua Brolin a été formé au FBI avant de choisir de travailler dans la police afin de pouvoir au plus vite mettre en pratique ses talents de profileur à Portland, dans l'Oregon. En effet, des meurtres sont commis en série, venant clore un rituel qui fait penser au rites satanistes.
Très vite, l'inspecteur et ses associés sont dépassés par la sauvagerie et la malice du "bourreau de Portland". Sont-ils face à un seul individu complètement dément ou s'agit-il d'une sectes aux adeptes aussi fous que sauvages ? Brolin va devoir utiliser bien plus que les compétences liées à sa formation à Quantico pour tenter de dénouer l'écheveau de la toile noire qui se tisse face à lui... donnant forme à l'âme du mal...

mardi 3 juillet 2012

Downton Abbey - Saison 1



Voilà la première saison d'une série que j'ai trouvée enthousiasmante ! Après avoir visionné le premier épisode, impossible de m'en détacher... et les sept épisodes ont été vite regardés, tous avec la même ferveur. Alors attention, fort potentiel addictif pour les adeptes des films en costumes, surtout pour les fans de la période de la "Belle Epoque". 

Bref résumé
La série s'ouvre alors que le Titanic vient de faire naufrage, en 1912. Or, les héritiers du domaine de Downton Abbey se trouvaient à bord du paquebot tristement célèbre. Les sept épisodes de cette première saison vont nous faire découvrir la famille Crawley. La plus âgée, Violet, est la comtesse douairière de Grantham. Jouée par Maggie Smith, il s'agit de l'un des personnages les plus attachants de cette excellente série. Si elle paraît parfois s'accrocher à des principes d'un autre âge, elle possède aussi un solide sens de l'humour. On la consulte souvent en cas de problème et malgré (ou grâce...) à son grand âge, elle donne d'avisés conseils qui ne sont pas toujours ceux que l'on attend d'une aristocrate campée sur la fierté de sa classe. Vous l'avez compris, je l'adore...


Son fils Robert est le comte de Grantham, marié à Cora avec laquelle il a eu trois filles qui ne peuvent hériter ni du domaine, ni du titre de Lord qui lui est attaché... avec la fortune de la famille. Matthiew Crawley, lointain cousin et nouvel héritier, va arriver à Downton Abbey alors que chacun imagine qu'il va devoir épouser sa cousine, Lady Mary, l'aînée de Robert et Cora. Mais bien sûr, tout ne vas pas se passer comme les parents l'avaient imaginé...

Lady Mary et Mattiew
L'intérêt de la série en trois points

1. La série est follement romanesque. Ce point se suffit en lui même pour moi... je ne détaille donc pas. Celles qui, comme Margotte, aiment les films en costumes et les histoires d'amouuuuuuuuur passionnées et passionnelles seront tout à fait à l'aise dans cette série...
2. On ne suit pas seulement les aventures avec chapeaux de la famille Crawley mais aussi la vie des domestiques qui, eux aussi, aiment, se haïssent, pratiquent les coups bas mais également la grandeur aristocratique ! Ainsi, les deux niveaux, l'étage du bas réservé à la domesticité, et les hauteurs de Downton Abbey où vivent les "maîtres", se regardent en miroir, s'aident et s'affrontent. Dans les personnages des valets, femmes de chambre et autres domestiques, très typés, ma préférence va à M. Carson. Celui-ci a élevé Lady Mary et leurs rapports dépassent la simple relation de la Lady à son serviteur.

Charles Carson
3. Dans cette première saison qui voit les personnages se mettre en place et s'affirmer, l'intérêt réside dans la découverte de ce monde qui s'ordonne lentement mais aussi et surtout dans la reconstitution historique d'un monde qui va bientôt être bouleversé par la Grande Guerre. Les rapports de classe sont encore très rigides mais vont bientôt se transformer alors que se profile le grand brassage du fond des tranchées... mais ça, cela sera pour la deuxième saison dont je vous parle bientôt !