mercredi 31 août 2011

Ma BD du mercredi - Animal’z d’Enki Bilal

C'est un billet de Violette qui m'a donné envie de relire cette bande-dessinée de Bilal, lue à sa sortie et qui m'avait laissé une impression étrange.... entre incompréhension et vague sentiment de déception.
Tout commence dans un monde étrange, de type post-apocalyptique. Un "coup de sang", dérèglement climatique brutal et généralisé, a totalement dévasté la planète, et seuls quelques endroits sont encore préservés du chaos généralisé. Le détroit 17 permet d'accéder à l'un ces lieux, l'histoire commence donc sur un bateau qui navigue en mer Méditerranée, où plutôt, ce qui en reste. Dans un monde où les bébés espadons se transforment en munitions, personne ne s'étonne de trouver des "domorobots", drones en forme de homard, qui vous apportent ce que vous leur demandez...

Franck Bacon, le chef de bord, avec son drone hippocampe (p. 7)

Alors que la mer regorge d'embarcations occupées par de drôles de zouaves, du "nihiliste néo-nietzschéen de base" au mercenaire, en passant par les contrebandiers surarmés, sur terre, des épidémies déciment le peu de peuplement qui reste. Tandis que le récit avance, on apprend que les hommes ont pratiqué l'hybridation avec l'animal. Des humains possèdent l'étrange capacité de se régénérer grâce à une forme de renaissance  grâce aux corps des dauphins, un des responsables des expériences médicales sur l'hybridation possède des nageoires, et d'autres disposent de capacités animales. 
Je ne vous en raconte pas plus sur cette quête. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, d'une quête, à la fois d'un lieu, le seul peut-être encore véritablement viable, mais aussi de celle d'une forme d'humanité, qui passe peut-être par la redécouverte de notre part d'animalité.


Une deuxième lecture a grandement facilité la compréhension de cette bande-dessinée. Le récit, riche et émaillé de très nombreuses références, déstabilise à la première lecture. Les dessins, d'une beauté plastique certaine, arrêtent le regard, si bien que la découverte permet difficilement de ce centrer sur un scénario parfois un peu obscur. La relecture permet de suivre plus facilement le déroulement de l'histoire, et de mieux cerner les différents personnages qui, dans ce monde entre le gris et les bleutés, finit par uniformiser les visages. Bilal nous propose ici une sorte de western apocalyptique, version fin du monde. Les personnages, grandes gabardines et chapeaux rivés sur la tête, portent l'air blasé du cow-boy revenu de tout. Mais le désert ici, c'est la mer où l'on pourrait presque entendre la musique du grand Sergio : wouin wouin wouin.... Allez, la nouvelle partition de Bilal mérite finalement le détour, et sans doute une troisième lecture ! 

Charles Bronson dans Il était une fois dans l'Ouest


lundi 29 août 2011

C'est lundi, que lisons-nous ? (12)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane  
Lu durant la semaine du 22 au 28 août
-         La Maison Tellier de Maupassant


-          Histoire du roman depuis la Révolution de Michel Raimond


Mes lecture en cours
Toujours Le maître du jardin de Valère Staraselski... Mais aussi Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler et Stefan Bellmann (un régal !).

Ce que je vais lire cette semaine…
Le roman de la momie de Théophile Gautier, entre autres...

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 28 août 2011

Les dimanches en photo (19) - Une semaine très... musicale !

Lundi avec Brahms


Mercredi avec Georges Barboteu  (je n'ai pas pris de photos mais vous pouvez toujours écouter l'un des morceaux entendus...)



Vendredi avec Santa Cruz et l'Orchestre de Bretagne : mélange détonnant, inédit et vivifiant !

Et pour finir, samedi avec Dvorak ! Que du bonheur :-))

     Les dimanches en photo sont  organisé par Liyah.

vendredi 26 août 2011

La Maison Tellier de Maupassant


Quel recueil ! C’est toujours un plaisir de lire ou relire Maupassant, mais avec un ouvrage aussi fort que Boule de Suif, on a envie de parler de toutes les nouvelles… Alors commençons par celle qui donne son titre à l’ensemble, La Maison Tellier. C’est l’histoire de Madame, tenancière d’une « maison » (autrement dit, d’un bordel) à Fécamp, qui part en compagnie de ses « filles » assister à la communion de sa nièce. Le voyage en train avec la charmante compagnie, ainsi que leur séjour dans un petit village normand, sera l’occasion de bien des aventures cocasses… Histoire d’une fille de ferme nous conte les déboires de Rose, servante mise enceinte par un grossier garçon de ferme. Cette nouvelle à la chute surprenante a été fort bien adaptée par Denis Malleval, mais je ne m’attarde pas plus sur ce film dont je vais vous reparler bientôt… Sur l’eau renoue avec le fantastique familier à Maupassant, et cette nouvelle détonne dans le recueil où l’angoisse tient peu de place comparativement à d'autres. Dans Le Papa de Simon, nous découvrons un petit garçon, fils unique, élevé par sa mère en quête d'un père. C’est l’un de mes textes préférés. Que de pudeur et de retenue face à la force des sentiments : en quelques pages, un condensé de force narrative qui illustre parfaitement la maîtrise de Maupassant pour la forme courte. Et pour finir, Une partie de campagne, petit bijou connu pour son adaptation par Renoir…



Mais on trouve aussi Les Tombales, histoire d’une veuve éplorée rencontrée dans un cimetière, En famille, Au printemps et La Femme de Paul. Neuf nouvelles donc, surplombées par La Maison Tellier qui occupe un bon tiers du recueil. Elles se caractérisent toutes (en dehors de Sur l’eau) par la place que tient l’amour dans le déroulement de l’intrigue. Maupassant a trente ans lorsqu’il écrit ce recueil, trente ans et une vitalité qui teinte ces textes. Le nid d'amour d'Henri et Henriette évoque un Paradou de bord de Seine, la nature se fait ardente, les sentiments aussi... et j'ai complètement succombé !... 


Le déjeuner des canotiers de Renoir
"L'autre yole s'en alla plus doucement. Le rameur regardait tellement sa compagne qu'il ne pensait plus à autre chose, et une émotion l'avait saisi qui paralysait sa vigueur.
La jeune fille, assise dans le fauteuil du barreur, se laissait aller à la douceur d'être sur l'eau. Elle se sentait prise d'un renoncement de pensées, d'une quiétude de ses membres, d'un abandonnement d'elle-même, comme envahie par une ivresse multiple. Elle était devenue fort rouge avec respiration courte. (...) Un besoin vague de jouissance, une fermentation du sang parcouraient sa chair excitée par les ardeurs de ce jour ; et elle était aussi troublée dans ce tête-à-tête sur l'eau, au milieu de ce pays dépeuplé par l'incendie du ciel, avec ce jeune homme qui la trouvait belle, dont l'oeil lui baisait la peau, et don le désir était pénétrant comme le soleil.
Leur impuissance à parler augmentait leur émotion et ils regardaient les environs. Alors, faisant un effort, il lui demanda son nom. - "Henriette", dit-elle. - "Tiens ! moi je m'appelle Henri", reprit-il."

 


jeudi 25 août 2011

La Comtesse de Julie Delpy

J'ai longtemps hésité avant de visionner ce film, craignant l'abondance de scènes sanglantes... puisque ce film retrace la vie de la Comtesse Erzebet Bathory. Femme de la haute aristocratie hongroise, elle a vécu de 1560 à 1614 et se serait illustrée par des meurtres si nombreux qu'elle fut affublée du doux sobriquet de "dame sanglante" (on lui prête jusqu'à 650 meurtres...). Si certains historiens mettent parfois en doute la véracité des accusations, l'un d'eux parlant de complot, le personnage continue à alimenter les légendes populaires et les arts...
Synopsis
Le film retrace toute la vie de la Comtesse, de sa naissance à sa mort. La réalisatrice, July Delpy, qui tient aussi le rôle titre, présente une enfant élevée très durement, a qui l'on apprend à supporter la douleur, la sienne et celle des autres. Enceinte à treize ans, on lui vole son enfant. Mariée à quinze ans, avec Ferenc, elle gère le domaine familial pendant que son mari boute le Turc hors de la Hongrie. A la mort de celui-ci, elle prend d'une main de maître le contrôle des affaires, jusqu'à ce qu'elle rencontre un jeune et bel homme.

Après une liaison qui la voit tomber éperdument amoureuse, certaine d'avoir été délaissée puis abandonnée à cause de son âge, la Comtesse sombre dans la folie. Les meurtres commencent alors, qui visent à lui fournir du sang frais, sensé lui servir de baume de jouvence...

Mon avis :
Julie Delpy a su éviter le piège du gore facile. Elle revisite le mythe en imposant ici l'image d'une femme à la fois forte et complètement déboussolée. Héritière à la droiture hautaine et à la pose hiératique, la comtesse cache ses fragilités sous un masque composé. La violence surgit par accès, parfois de manière incompréhensible et sert surtout à montrer la graduation de la folie qui envahit la psyché du personnage. Le film baigne dans des jeux de clairs-obscurs qui illustrent la lutte entre le noir et la lumière. L'ambiance est fort sombre, sauf lors de la période de l'amour enfin trouvé. Tout s'assombrit au fur et à mesure que le délire grandit et le rouge prend alors une place importante. La réalisatrice a donc composé une oeuvre à l'esthétisme affirmé, qui remplace judicieusement une surabondance de scènes macabres. J'ai surtout apprécié le parti d'avoir traité du sort des femmes de l'époque. La scène finale que je vais bien me garder de vous révéler, présente un bel hymne féministe, et pose de bonnes questions sur la condition féminine : un film à voir donc.

Challenge organisé par Lou et Maggie

mercredi 24 août 2011

Challenge biographie

Voilà... comme bien des copinautes, j'ai craqué pour un challenge de plus ! C'est pas bien, je sais, mais que voulez-vous, un challenge biographie, cela ne peut se refuser ! C'est Alinéa qui nous propose ce sympathique défi. Il s'agit simplement de lire une ou plusieurs biographies ou autobiographies, romancées ou non, et ce sans aucune limite de temps. Vous voyez que l'on peut craquer... En plus, vous avez le choix entre deux beaux logos :


mardi 23 août 2011

Trois-six-neuf de Colette

"Seuls peuvent parler du déménagement les sédentaires par goût, dont je suis. Encore faut-il qu'ils aient acquis, en dépit d'un fort attachement au lieu qu'ils habitent, l'accoutumance de le quitter. Accoutumance plutôt que contrainte. Un fatalisme calme, l'expérience de la chance et de son contraire, tels sont les meilleurs, les plus recommandables des agents d'expulsion."
Ainsi s'ouvre ce court récit de Colette, paru en 1944 au éditions Corrêa, juste avant Gigi, publié la même année. "Bilan d'une vie" selon Jacques Dupont, ce petit livre sort alors que la romancière est installée rue de Beaujolais depuis six ans. Ce dernier domicile verra naître des oeuvres majeures comme De ma fenêtre (1942-1944) ou Le Fanal bleu (1949). Il s'associe aux images fort connues de la romancière, où on la voit accoudée à sa fenêtre du jardin du Palais-Royal.

Colette, 1941 par Pierre Jahan

Ce livre présente, dans l'ordre chronologique, à partir du divorce d'avec Willy, les différents domiciles qui abriteront sa vie à Paris, et ce jusqu'à son emménagement à l'hôtel. Le récit se déroule donc à la manière d'une autobiographie, mais ici thématique puisque tout tourne autour de la question du déménagement. Trois moments décisifs réapparaissent donc trois... six... puis neuf fois, le départ d'un lieu, sorte de petit exil, l'arrivée dans un endroit inconnu et surtout l'installation des habitudes, ce qui va faire qu'un nouvel abri deviendra (ou pas...) un nid propice à la création et la vie quotidienne.
"Vite mes savates ! je sens le poème ! " s'écriait une écrivaine, d'ailleurs charmante et pleine de talent... Le rez-de-chaussée cache nos tics et les favorise, il amande certains traits de notre caractère. Voisins pointilleux pour notre voisin, son piano, son enfant et son chien, nous supportons au rez-de-chaussée le gros canon de la porte cochère, qui secoue notre sommier et tire du lustre une plainte de cristal."

Colette chez elle par Robert Doisneau
Parmi ces lieux, elle évoque avec une grande chaleur le chalet de Passy où elle abritera de nombreux animaux : un écureuil, deux couleuvres, deux lézards verts, sans compter la chienne et la chatte... Sa fille Colette de Jouvenel y vivra ses premières semaines. L'hôtel Claridge est également longuement évoqué, elle y rencontrera Monsieur Alexandre, plus connu sous le nom de Stavisky... L'un des passages lié à ce domicile ne sera pas sans vous évoquer quelque fait-divers bien actuel...
"Car la faune des hôtels produit encore ses fauves maladroits ou experts, ses bandits naïfs et infatués. (...) Mais bien d'autres drames de palaces restent larvés, quittent la chambre numérotée, s'en vont buter plus loin contre une pile de pont, aboutir à un dancing, à un train de luxe, ensanglanter un escalier."
Un livre de la maturité de l'écrivaine, à l'écriture maîtrisée, et qui plus est, fort bien illustré par A. Dignemont dans l'édition de Buchet/Chastel de 1997. Autrement dit... un plaisir qui ne se boude pas !

lundi 22 août 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (11)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane

Lu durant la semaine du 15 au 21 août

- Théophile Gauthier, 3 contes fantastiques


- Colette, Trois-six-neuf

- Des nouvelles de Maupassant tirées de recueil différents

Mes lecture en cours
- Le maître du jardin de Valère Staraseleski
- Le roman depuis la Révolution de Michel Raimond

Ce que je vais lire cette semaine…
Vous n'en saurez rien !

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 21 août 2011

Les dimanches en photo (18) - Rentrée littéraire

Cette année, voilà mes deux premiers chouchous de la rentrée littéraire ! Il va de soi que deux billets suivront... Vous remarquerez que j'ai su attendre en ce qui concerne Amélie Nothomb, ce qui me permet de lire les premiers billets chez les impatientes (n'est-ce pas Mango ?...). Bon dimanche à tous et toutes !

                                                                                                                     Les dimanches en photo sont  organisé par Liyah
 
 
 
 

mercredi 17 août 2011

A bientôt...

Je vous abandonne jusqu'à dimanche... mais vous laisse en bonne compagnie ! Ne trouvant plus assez de temps pour rédiger mes billets en retard, fort occupée avec ce qui arrive dans une quinzaine pour cause de changements professionnels, je vais prendre un peu de temps, et m'éloigner un peu de ce cher blog (la pause sera courte mais bienfaitrice...).

Tableau d'Alfred Stevens (peintre belge)

mardi 16 août 2011

Consignes des minutes heureuses de Françoise Lefèvre


Il existe des "livres talismans", de ceux qui, à peine entrouverts, laissent leur empreinte, de ceux que l'on a envie d'offrir aux êtres que l'on aime... Consigne des minutes heureuses, pour moi, fait partie de ces livres-là. Livre hommage, il garde trace d'André Hardellet, ami de l'écrivaine, mort seul alors qu'il venait de lui envoyer un courrier. Ils avaient rendez-vous le lendemain, et André devait expliquer à son amie Françoise dont il appréciait tant les écrits pourquoi il l'avait qualifiée de "marchande de la boutique des minutes heureuses". Les treize chapitres qui suivent ce décès égrennent quelques unes de ces minutes...
"Patience pour aller à la capture d'une minute heureuse. Ne penser qu'à la seconde présente. Ne pas se laisser noyer dans les larmes qui montent. Ne pas se laisser couler vers le fonds par ce poids dans la poitrine que fait le cœur gros. Évacuer les rancœurs, les regrets. Ne plus songer aux terribles renoncements. "
 
André Hardellet par R. Doisneau


 Voilà une écrivaine qui parle magnifiquement bien de ce qui fait la vie, peut-être parce qu'elle connaît bien l'intensité de la douleur : "Certains jours, pas même le silence d'un chien me consolerait..." Elle chante le désir à l'origine de l'écriture, le désir, ce "maître-mot" qui conduite les livres, le désir et son contrepoint, l'absence. Elle excelle à broder du texte tout autant à partir de ces instants du quotidien que l'on oublie de savourer parfois, qu'à partir de ces sourdes douleurs, que l'on ne peut identifier mais qui s'inscrivent pourtant dans la vie aussi.
 
Françoise Lefèvre
 
 Je suis entrée dans l'univers de cette écrivaine avec grand plaisir, si bien que j'ai déjà lu un deuxième ouvrage, et que je ne compte pas m'arrêter là... Je pense qu'elle devrait s'inscrire assez vite dans mon petit panthéon personnel, et peupler ma bibliothèque imaginaire qui se trouve à droite, juste à côté du musée où l'on trouve, sur la porte d'entrée, la belle Léda... Un grand merci à Aifelle et à L'or des chambres, qui ont joué le rôle enchanteur de passeuses de livres !...

lundi 15 août 2011

C’est lundi, que lisons-nous ? (10)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane
Lu durant la semaine du 08 au 14 août
-         ma vie est tout à fait fascinante de Pénélope Bagieu

-  Des albums, encore des albums, toujours des albums… Avec une préférence pour Papa ! de Corentin

-         Contes de Charles Perrault
-   Blanche c'est moi de Françoise Lefèvre

-   Aimez-vous Brahms... de Françoise Sagan

Mes lecture en cours
Des nouvelles de T. Gautier, un livre d'histoire littéraire, des nouvelles de Maupassant...

Ce que je vais lire cette semaine…
Du divers, du varié... avec peut-être un livre de la rentrée littéraire ?

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 14 août 2011

Les dimanches en photo (17) - Renaissance, suite...

Puisque l'ambiance du moment sur la blogosphère est à la Renaissance, je vous propose une photographie prise au mois de juillet à Blois. Il s'agit d'un portrait d'Henri III, quatrième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, frère de Charles IX, tristement célèbre pour son rôle durant les guerres de religion... Avec ses frères et soeurs, il grandit au château de Blois, d'où sa présence là-bas.


vendredi 12 août 2011

Le tag de la Renaissance


Quelle femme de la Renaissance êtes vous, au fond de vous-même ?

Tag culturel de l’été donc, lancé par Daniel et créé par Euterpe. Invitée à participer par L'Ogresse je suis.

J’ai choisi ce dessin préparatoire à un tableau perdu de Léonard de Vinci : ‘Léda’.

J’aime la grande douceur qui émane de ce visage, ainsi que cette coiffure faite de tresses enroulées. J'imagine les cheveux dénoués, longs et ondulés. La référence à la mythologie n'est pas pour me déplaire... pour ceux qui veulent connaître l'histoire du cygne et de la belle, c'est ici.



La Léda (entre 1504 et 1508) - Galerie Borghesee, Rome [Copie : l'original ne nous est pas parvenu]

Je propose à Lali, L'or des chambres, Aifelle, Mango de participer... mais tout le monde est bienvenu.

jeudi 11 août 2011

Un délicieux naufrage de Frank De Bondt


Voilà un livre que j'ai dévoré tardivement mais d'une seule bouchée... La couverture sied assez bien au contenu, il aurait pu faire un bon livre de plage, si la température avait dépassé un peu plus souvent les quinze degrés, et si il avait plu moins souvent...
Le roman s'ouvre alors qu'un certain Philippe Langon, dont nous allons suivre le triste naufrage, se trouve à cet âge incertain du milieu de la cinquantaine. Ce professeur des universités bien installé et quelconque vient de se remettre à fumer. Il est à l'âge "des derniers espoirs pour ceux qui n'ont pas raté leur parcours". Marié depuis trente ans, il s'ennuie avec une femme  dont le "camp était celui du bon sens et de la tradition, ce qui, quoi qu'on dise, lui laissait une certaine marge de manoeuvre au moment de s'emparer du bulletin qu'elle glisserait dans l'urne". Lui est expansif et bavard, et il défend avec conviction le livre qu'il a publié et qui lui a assuré une renommée bienvenue, assortie d'avantages divers autant que variés. C'est dans ce contexte tout ce qu'il y a de plus classique que Philippe Langon rencontre Lena, une jeune femme de vingt ans de moins que lui.
Jusque là, pas de quoi en faire un énième roman me direz-vous... Mais si mais si ! Car le plus de ce livre réside dans le ton employé. Tout l'intérêt de l'histoire de ce pauvre homme (car il finit par passer pour un être vraiment pitoyable) c'est le ton qui se calque sur l'idéologie de ce professeur. Enseignant en droit, il prône une idéologie libérale à tendance "dure", s'incarnant dans un cynisme mâtiné de théories économiques d'actualité. Au fur et à mesure que sa vie prend une nouvelle tournure, cette tendance s'affirme au point qu'il devient presque un chantre de l'extrême-droite. J'ai trouvé assez intéressant cette description d'un personnage qui, en croyant réussir, se "lâche" et se montre tel qu'il est vraiment : ici, un parfait salaud. J'ai vraiment aimé cette parfaite symbiose entre le parcours de l'homme et sa vision du monde, s'incarnant dans un discours qui se radicalise au fur et à mesure de la montée vers un sentiment de réussite. La chute n'en sera que plus rude... et c'est elle qui rendra le personnage plus attachant.

Ma citation préférée :
"Un livre, c'est comme un préservatif, cela peut toujours servir. Et mieux vaut ne pas être pris au dépourvu, mais aussi ne pas le sortir trop vite de son étui."

Avis partagés pour ce livre ! Petite fleur n'est pas convaincue Laeti non plus. Plume a apprécié, et Canel est enthousiaste comme moi...
Merci à Newsbook et aux éditions Buchet/Chastel pour cette lecture

mercredi 10 août 2011

Lilas d'Yvan Pommaux


Au cours de mes pérégrinations du côté des albums jeunesse (voir billet précédent...), je suis tombée sur cette bande-dessinée. Quelle excellente surprise ! Les habitué(e)s de ce blog savent combien je craque pour Blacksad, et bien voilà que j'ai trouvé son petit frère. Alors bien sûr, il s'agit d'un chat aussi. Il s'appelle John Chatterton, et cette enquête (je crois qu'il s'agit de la quatrième ici) le mène à la recherche d'une petite fille, de rouge vêtue, qui a disparue. "Ses cheveux sont noirs comme l'ébène, ses lèvres rouges comme le sang, sa peau blanche comme le lilas. Voilà pourquoi on l'appelle Lilas." Tout cela vous rappelle quelque chose ? Si oui, vous êtes fin prêts à poursuivre cette lecture, où à la proposer aux enfants autour de vous...

Une vraie mine cet ouvrage, à mi-chemin entre l'album et la bande-dessinée (mais classé en BD à la bibliothèque...). Il joue à la fois sur les codes du polar, sur la réécriture d'un conte de fées, tout en étant tout à fait accessibles aux enfants. Les dessins sont vraiment de bonne qualité et les représentations anthropomorphes collent parfaitement aux personnages ! Une vraie réussite. Il ne me reste donc plus qu'à découvrir les autres :-)


On peut trouver cet ouvrage dans la collection de poche de l'Ecole des Loisirs (chez Lutin poche).

lundi 8 août 2011

C'est lundi, que lisons-nous ? (9)

Rendez-vous initié par Mallou et repris par Galleane
Lu durant la semaine du 01 au 07 août :
- Les Technopères de Jodorowsky, Janjetov et Beltran (tome1 - La Pré-écoleTechno ; tome2 – L’école pénitentiaire de Nohope)

- Le Petit chaperon rouge et autres contes de Grimm 


- De nombreux albums (une dizaine...). Parmi eux, un « classique » très drôle : MademoiselleSauve-qui-peut de Philippe Corentin


- La cérémonie d'hiver d'Elise Fontanaille 


- Consigne des minutes heureuses de Françoise Lefèvre. Un vrai coup de coeur : billet à venir...


- Un délicieux naufrage de Frank De Bondt (billet suivra dans la semaine)


Mes lecture en cours

- L'art de la fugue en littérature de jeunesse de Danièle Henky
- Blanche, c'est moi de Françoise Lefèvre

Ce que je vais lire cette semaine…
Plein de choses !

Et vous, que lisez-vous ????