Avertissement : ce billet a été rédigé par Mlle Margotte. Cette dernière, passionnée d'histoire, a lu le livre plus vite que sa mère, un peu débordée et peu présente ces derniers temps sur la blogosphère, comme vous avez pu le constater...
C’est à travers trois voix que se
déroule cette biographie de Marguerite de Naville de Pourtalès. Trois femmes,
trois auteures, trois membres de sa famille s’associent pour raconter la vie
tumultueuse de cette femme. Dessinatrice, pieuse, passionnée et bourreau de
travail, Marguerite Naville a vécu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe
siècle.
Issue d’une famille ancienne, sa
vie a été marquée par le travail de son mari, Edouard Naville. Égyptologue
suisse, il voyagera toute sa vie entre l'Égypte, la France, la Suisse ou
l’Allemagne et travaillera notamment sur le mythe d’Horus et Le livre des morts.
Je n’ai pas apprécié le ton de
cette biographie familiale. L’écriture s’est faite grâce à des journaux et des
correspondances de Madame Naville, assemblés dans un récit à la première
personne par les trois auteures. Peut-être trop habituée à la rigueur des
récits historiques ou à la légèreté de mes lectures de loisirs - maudites soient
ces bandes dessinées si chronophages - ce récit m’a paru artificiel.
Le livre est alors quelque chose
de "bâtard", entre le récit historique, la biographie, l’autobiographie et
l’épistolaire. Peut-être ce mélange des genres est-il quelque chose de positif.
Personnellement, j’ai trouvé ça assez maladroit. Peut-être aurait-il mieux valu
que les auteures choisissent des extraits et publient un recueil. Le récit,
alors allégé, serait plus à même de transmettre les émotions et l’écriture
quotidienne délicate de Marguerite qu’on sent parfois transparaître au fil des
pages.
Ce livre a pourtant le mérite de
laisser émerger ce qu’un récit historique pourrait considérer comme
insignifiant. La plume, le pinceau, la
prière nous plonge dans le quotidien d’une femme bourgeoise de la fin du
XIXe siècle, ainsi que dans le monde passionnant des égyptologues. Nous sommes
guidés dans cette balade par les nombreuses illustrations de l’ouvrage, pour
la plupart des dessins de Marguerite ou des photographies. Le feuilletage de ce
livre est une expédition dans les voyages des intellectuels européens et une
ouverture sur leurs relations avec leurs voisins égyptiens tant contemporains
que millénaires. Si ce livre n’a pas le mérite d’une belle écriture, il a
celui-ci, et ce n’est pas négligeable.