Après une longue période d'écriture sous la houlette de "l'impresario" Willy, Colette publie avec cet ouvrage son premier livre signé de son seul nom. Il paraît en 1908, trois ans après la mort de son père et deux ans après la fin de son mariage. L'oeuvre en gestation est alors dominée par le personnage de Claudine qui s'efface ici, alors que prend fin la période de l'"apprentissage". Ce recueil se compose de textes courts, fort différents les uns des autres. Le recueil de 1908 se composait de 18 textes. Les éditions de 1923, 1930, 1934 et 1950 verront l'ouvrage se modifier suite aux ajouts, corrections... L'édition du Livre de poche, dans la collection Libretti, propose la reproduction de celle de 1934.
Ce livre nous propose donc vingt-deux textes qui peuvent sembler disparates au premier abord, en lisant les titres, mais qui peuvent se regrouper sous trois grandes thématiques : les souvenirs de "l'autre versant" (c'est à dire de l'enfance), le "jardin des bêtes", les "portraits de femmes".
Ce livre nous propose donc vingt-deux textes qui peuvent sembler disparates au premier abord, en lisant les titres, mais qui peuvent se regrouper sous trois grandes thématiques : les souvenirs de "l'autre versant" (c'est à dire de l'enfance), le "jardin des bêtes", les "portraits de femmes".
Colette |
Je connaissais une bonne partie de ces textes, dont ceux sur les animaux que je relis toujours avec plaisir. Le dialogue entre Toby-Chien et Kiki-La-Doucette m'amuse toujours (j'ai gardé l'esprit très jeune en ce qui concerne nos amis les animaux). J'ai découvert ici Maquillages et Belles-de-jour où la prose se fait poésie, comme souvent chez Colette. "Je veux ce teint de fruit mûri en serre, et ces cils paradoxaux, et toute cette beauté école anglaise !" réclame la belle qui vient se faire maquiller. Mais surtout, j'ai découvert le magnifique texte Les vrilles de la vigne, que je n'avais pas encore lu... Peut-être est-ce le texte par lequel il faut commencer. De toute beauté, il invite à découvrir l'ensemble de l'oeuvre !
"Cassantes, tenaces, les vrilles d'une vigne amère m'avaient liée, tandis que dans mon printemps je dormais d'un somme heureux et sans défiance. Mais j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j'ai fui... Quand la torpeur d'une nouvelle nuit de miel a pesé sur mes paupières, j'ai craint les vrilles de la vigne et j'ai jeté tout haut une plainte qui m'a révélé ma voix."