Avertissement : âmes
sensibles s’abstenir absolument…
Voilà un polar diablement
efficace qui m’a rivée pendant deux jours sur un fauteuil, le livre à la
main ! L’intrigue se tisse sur deux histoires qui finissent par
s’entrecroiser.
Histoire un : le braquage foireux
Raphaël, un cambrioleur de haut
vol vient de sortir de prison. Il a déjà écopé de quatorze années d’enfermement
pour vol, ce qui ne l’empêche pas de monter un nouveau coup avec son frère
Will, le benjamin de la famille, et deux autres larrons. Le cadet, Anthony,
ancien dealer, est tombé sur les trottoirs de Marseille : deux balles dans
la peau. Alors que ce coup devait être le dernier et la promesse d’une retraite
dorée, tout foire. Bilan : deux morts, un blessé grave et une débandade en
voiture sur les routes de France pour fuir Paris au plus vite.
Histoire deux : une étrange vétérinaire
Sandra, vétérinaire de son état,
mène une vie qui semble bien rangée, dans un coin perdu de la France profonde.
Mariée à un gendarme, elle exerce son métier en milieu rural et vit dans une
maison isolée où elle élève des chevaux. Sous des dehors très normés, elle
paraît cacher un passé qui ne demande qu’à ressurgir…
Je vais bien me garder de vous en
dire plus sur ce polar qui n’a pas fini de vous causer des frissons si
toutefois vous vous décidez à l’ouvrir. Comme je l’ai déjà dit, je ne l’ai pas
lâché avant la fin. Suspense, malaise, ambiance tordue, tous les éléments du
thriller - version corsée - sont ici habillement dosés. C’est le quatrième polar de
Karine Giebel que je lis et je crois
que je vais être obligée de lire les autres. J’avais commencé avec Chiens de sang, j’ai continué avec Juste une ombre – totalement diabolique – acheté au festival du
Chien jaune à Concarneau, puis on m’a prêté Jusqu’à ce que la mort nous unisse. Je
vais toutefois attendre un peu car c’est vraiment du noir, très très noir, et
une pause s’impose entre deux volumes… Je n'ai d'ailleurs pas ouvert un polar depuis cette lecture.
Seul bémol pour moi, l’abondance
de phrases non verbales. Cela rend l’ensemble efficace, le rythme rapide à
souhait, mais on regrette parfois de n’avoir pas une écriture plus fluide et
moins syncopée.
Extrait
Après, ce sera le bureau d’un
juge, les nuits au dépôt.
Et la maison d’arrêt. Son
quartier d’isolement.
Suite du calvaire.
C’est le jeu.
Drôle de jeu.
Le procès, le troisième déjà.
La peine, toujours plus lourde.
D’un point de vue pénal, mieux
vaut violer une femme que le coffre d’une banque. Prendre les armes pour
prendre l’argent là où il se trouve, voilà un crime impardonnable aux yeux de
la justice… Vraiment aveugle, aucun doute.