mercredi 21 novembre 2012

Thérèse Desqueyroux de François Mauriac


Je n'avais pas lu François Mauriac depuis bien longtemps. La lecture commune proposée par Adalana fut donc l'occasion de me replonger dans une oeuvre dont je gardais un souvenir lointain mais positif.... Et cette lecture de Thérèse Desqueyroux fut vraiment intense ! Quel roman à la fois effrayant et fascinant, comme son personnage principal.
L'histoire de déroule dans les Landes, région chère à l'auteur. Thérèse, à peine sortie du couvent (on pense à la pauvre Jeanne de Maupassant...), est mariée à Bernard, un gars du coin, fort attaché à ses pins et à ses parties de chasse. Elle l'épouse en pensant à son amie Anne, soeur de Bernard, qui vient de connaître une déception amoureuse. Très vite, il s'avère que Thérèse ne supporte pas la proximité de son mari. Elle reste froide comme le marbre sous ses caresses et ne souhaite qu'une chose, qu'il s'éloigne d'elle. Elle aura pourtant un enfant de lui, dont elle reste également à distance, comme si elle n'était pas concernée. Chacun sait que l'histoire se brode autour de la tentative d'assassinat de Thérèse contre son mari, je ne dévoile donc rien en le disant... mais ce qui fait le vrai suspense du roman se tisse autour des motivations de Thérèse. 

Thérèse, jouée par Audrey Tautou dans le film d'Henry Miller
 Le roman s'ouvre alors qu'elle vient d'être acquittée suite à un non lieu. Alors qu'elle rentre chez elle, on apprend que son mari a préféré éviter le scandale plutôt qu'être éclaboussé dans un procès. Alors qu'elle chemine en direction de son domicile, Thérèse imagine ce qu'elle pourra bien dire à son mari...
J'ai vraiment pris plaisir à découvrir ce roman, au point que j'hésite à aller voir le film, l'héroïne n'ayant pas, dans mon esprit, le visage d'Audrey Tautou... L'édition de la Pléiade que j'avais en main m'a en plus permis de découvrir les dessous du roman puisque à l'origine, Mauriac envisageait d'écrire ce livre sous la forme d'un journal qui devait présenter la confession  d'une chrétienne écrite à un prêtre. Le texte d'une dizaine de pages, intitulé Conscience, instinct divin, qui précède le roman dans cette édition, l'éclaire vivement et lui confère encore plus de densité, même s'il en est déjà fort bien pourvu.
Ce personnage glaçant de Thérèse est finalement bien plus effrayant que bien des psychopathes qui hantent l'univers du polar, et j'ai refermé ce livre en ayant déjà envie de revenir aux motivations cachées de cette étrange héroïne. Un grand roman je vous dis ! 


Les avis sur ce roman d' Adalana et de Natiora.

samedi 17 novembre 2012

Noir sur la ville


Quel sympathique salon du livre ! Du monde mais pas trop, des auteurs détendus et accessibles, des discussions... une excellente journée pour résumer, en compagnie de Moustafette. Comme promis, voilà quelques photos :

J.B. Pouy en pleine séance dédicaces
Alain Le Flohic (au centre) avec Caryl Ferey et François Arango
B. Aubert, S. Granotier et P. Fonteneau (de gauche à Dte)
En ce qui concerne les achats, cela fut très raisonnable, regardez donc :

Bon dimanche à tous !

mardi 13 novembre 2012

Mode écriture

Stephen King au travail, avec un fidèle compagnon !
Le rythme de ce blog va sérieusement ralentir, jusqu'à ce que j'ai terminé la rédaction d'un travail qui devrait être achevé vers la mi-décembre... Juste pour le prochain RAT !
Je passerai toutefois deux fois vous voir car je suis complètement accro à ce blog.Une première fois pour vous parler du festival de Lamballe, Noir sur la ville,


et une deuxième fois pour le rdv de publication du billet sur Thérèse Desqueyroux, une lecture commune dont je vous ai déjà parlé.
Je vous souhaite de très bonnes lectures, à bientôt,
Margotte
PS : ne croyez pas que je rédige la suite de "Cujo"... j'ai tout simplement aimé cette photo de Stephen King avec toutou  ;-)

lundi 12 novembre 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (50)



Lu durant la semaine du 05 au 11 novembre 2012

- Les désarçonnés de Pascal Quignard


 - Lancelot ou le Chevalier de la Charrette de Chrétien de Troyes

- Tendre Violette, tome 3, Malmaison de Servais et Dewamme


- Tendre Violette, tome 4, L'Alsacien de Servais et Dewamme


- Tendre Violette, tome 5, Lucye de Servais et Dewamme


Mes lectures en cours

Je suis plongée dans Thérèse Desqueyroux pour une lecture commune organisée par Adalana.

Ce que je vais lire cette semaine

Je pense commencer Tristan et Iseult :-)

Et vous, que lisez-vous ?

dimanche 11 novembre 2012

vendredi 9 novembre 2012

Le Turquetto de Metin Arditi

Avant même de commencer à vous parler de ce livre que j'ai adoré, je tiens à remercier Anne du blog Des mots et des notes, qui, ayant fait voyager ce livre, m'a permis de lire... Mon billet sera court car le plaisir de lecture l'a emporté sur toute volonté de prise de notes. En effet, lorsque j'ai découvert le livre dans ma boîte aux lettres, j'ai tout d'abord dansé le petit menuet des livres miraculeux. Ensuite, j'ai lu la première page. Et là, j'étais déjà accrochée... rivée au plaisir de la lecture à venir... Comme je disposais de peu de temps, j'ai soigneusement rangé le livre à l'avant de mon étagère "PAL", en attendant des jours meilleurs, c'est-à-dire les vacances de la Toussaint.
A l'arrivée des vacances, j'ai repris l'ouvrage que j'ai lu en quelques jours, disponible que j'étais avec un blog en mode "lecture" ;-) Oui oui, je vous entends, je ne vous ai rien dit de l'intrigue....
Nous sommes à Constantinople, en 1531. Elie, un jeune garçon fils d'un employé du marché aux esclaves, se passionne pour la peinture. Pourtant, il est juif et sa religion interdit la représentation. Mais il ne peut résister à l'appel du tracé et des couleurs. Il s'exile alors à Venise où il va enfin pouvoir pratiquer son art sous une identité d'emprunt, dans les ateliers de Titien. Alors qu'il est marié et au sommet de sa gloire, une relation amoureuse va venir perturber sa vie...

Avec ce roman, Metin Arditi nous fait doublement voyager. Il brosse un brillant portrait de la ville byzantine au XVIe siècle puis des rivalités à Venise. Nous sommes au marché des esclaves turcs comme nous serons ensuite dans les ateliers vénitiens. L'art, bien sûr, est omniprésent, ou plutôt, l'importance du regard. Né en Turquie, l'auteur est familier de l'Italie comme de la Grèce. Le cosmopolitisme de l'époque lui est familier, il a su transmettre à ses lecteurs la fascination pour la richesse qui naît de ces mélanges. Il invite aussi à découvrir de plus près la fascinante époque de la Renaissance. Un vrai coup de coeur !

Titien, Jeune fille au miroir
 Extrait (incipit du roman)

"- Elie ! Ton père s'est arrêté !
Cette manie qu'avait Arsinée de crier, alors qu'il était sous ses yeux !
Il se tourna vers son père. Le front baigné de transpiration, celui-ci pressait sur sa vessie et urinait en pleine rue, comme les portefaix et les mendiants... Depuis qu'ils avaient pris le chemin du Bazar, c'était la troisième fois. (...)
Il le dessinerait de face. Et il tricherait. Comme chaque fois qu'il faisait un portrait de lui. Il ajouterait de la force dans le regard, ou rehausserait le port de tête, ou donnerait un peu de dignité à la posture."

mercredi 7 novembre 2012

14 de Vincent Echenoz


Voilà déjà un moment que j'ai terminé la lecture de ce livre... qui, sans trop que je sache pourquoi, ne m'inspirait aucun commentaire ?!? Mais comme vous avez été nombreux à me demander mon avis à son propos, il a bien fallu que je m'y colle... et je me suis à cette occasion rendue compte que j'étais finalement assez partagée.

Pourquoi j'ai aimé ce livre : 

1er point : parce que c'est un ouvrage court, et plus le temps passe, plus j'aime les romans qui vont à l'essentiel. Ainsi, le dernier Toni Morrison m'a enthousiasmée par ses effets de condensation. Il en va de même ici. En 124 pages, Jean Echenoz nous propose un court roman sur la Grande Guerre, documenté et complet malgré sa taille.

2e pointparce qu'il a mis au premier plan le rôle des animaux dans cette guerre, ce qui mérite d'être souligné même si, depuis A l'ouest rien de nouveau, on sait que les chevaux crient lorsqu'ils souffrent... L'auteur, il l'a répété dans les nombreuses interviews données depuis la sortie de ce livre, s'est documenté à ce propos.

3e point : le STYLE et la beauté formelle. Alors là, chapeau bas ! Tout est limpide, taillé au cordeau avec minutie. On a l'impression que chaque virgule est à sa place et l'on glisse le long des phrases comme la main lisse un foulard de soie. MAIS...

Pourquoi je suis partagée

Parce que cette beauté formelle, finalement, dessert le propos, ou plutôt, prend le pas sur le propos (si l'on peut parler d'un quelconque propos d'ailleurs...). Je m'explique... Autant je garde un souvenir extrême de ma première lecture de A l'ouest rien de nouveau, autant je ne pense pas garder un souvenir intense de cette lecture, car le style utilisé ici, finalement, semble étrangement passer à côté de la guerre.Tout se passe comme si l'on voyait l'artisan au travail. On admire l'outil, on admire l'oeuvre, mais l'âme du modèle a disparu et l'on tente vainement de trouver un peu de vie dans ce magnifique objet immobile. Etrange vraiment cette impression... 

Extrait 
"On s'accroche à son fusil, à son couteau dont le métal oxydé, terni, bruni par les gaz ne luit plus qu'à peine sous l'éclat gelé des fusées éclairantes, dans l'air empesté par les chevaux décomposés, la putréfaction des hommes tombés puis, du côté de ceux qui tiennent encore à peu près droit dans la boue, l'odeur de leur pisse et de leur merde et de leur sueur, de leur crasse et de leur vomi, sans parler de cet effluve envahissant de rance, de moisi, de vieux, alors qu'on est en principe à l'air libre sur le front."

Si vous souhaitez lire ce livre, je vais le faire voyager un peu... cela sera l'occasion de comparer nos avis ;-) Si vous êtes intéressé(e)s, contactez-moi par courriel. 
Attention, seul(e)s les "habitué(e)s" de ce blog peuvent participer... car ils (elles) le valent bien ;-)  

lundi 5 novembre 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (49)


Lu durant la semaine du 29 octobre au 04 novembre 2012

- Rendez-vous nomades de Sylvie Germain



- Le Turquetto de Metin Arditi




- L'homme au sable d'E.T.A. Hoffmann


Mes lectures en cours

J'avance tranquillement dans ma lecture des Désarçonnés de Pascal Quignard (j'attaque le dernier quart du livre). Je suis également plongée dans Lancelot ou le Chevalier à la Charrette de Chrétien de Troyes et dans Glacé, un premier roman de Bernard Minier.

Ce que je vais lire cette semaine

Si déjà je termine tout ça, cela sera déjà bien non ?...

Et vous, que lisez-vous ?