Il paraît qu'il va faire beau ce week-end... j'attends toujours le soleil mais comme je suis d'un naturel optimiste, je fais comme si il était déjà là et j'ai l'intention de vivre un peu dehors au lieu de conserver mon teint windows qui se porte à merveille cette année. Quel rapport avec Le Montespan me direz-vous ? Et bien tout simplement le contenu de ce billet : service minimum avant sortie ! On va dire deux points positifs et deux points négatifs par exemple ? A l'image de mon avis sur ce livre : partagé.
L'histoire est assez simple : Louis XIV, grand amateur de chair fraîche, jette son dévolu sur une nouvelle donzelle, Madame de Montespan. Le mari est prié de se retirer et d'accepter les bénéfices de son nouveau statut de cocu royal en silence. Or, Monsieur de Montespan est amoureux, follement amoureux de sa femme, il va donc chercher à tout prix à la récupérer, même s'il encourt la fureur du monarque. C'est les mésaventures du mari trompé qui sont ici racontées.
Deux points positifs :
1. Le côté "roman historique". Nous voilà plongés au XVIIe siècle. Tout y est : les hommes portant perruques et les dames qui font pipi debout, n'ayant pas besoin de baisser leur petite culotte (elles n'en portent pas...). Afin de bien confirmer la véracité de certains éléments du récit, quelques images viennent nous distraire.
2. L'humour. Certains passages sont très drôles (bien que parfois, on se surprend à rire jaune...). Mais c'est là que le bât blesse, car à trop vouloir faire marrer le gogo, cela devient franchement lourd... et l'on commence à se dire que ce livre n'est peut-être pas aussi drôle que cela !
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Mme de Montespan |
Deux points négatifs :
1. L'humour de salle de garde. Un peu ça va, trop, bonjour les dégâts. A force de lire moult détails sur les étrons royaux déposés en public ou sur les pipis de ces dames nettoyés par de pauvres valets qui passent la serpillère derrière elles, j'ai fini par avoir un peu la nausée. Le vocabulaire, volontairement cru, vient en rajouter afin de bien nous montrer que non, le narrateur n'a pas besoin de se boucher le nez devant le trivial. Moi non plus, mais j'ai parfois eu la désagréable impression qu'il s'agissait ici de flatter quelques bas instincts plus que de nous raconter une histoire.... Et puis, pour lire une histoire des commodités, autant lire ça :

2. L'écriture m'a gênée, si bien que j'ai eu plusieurs fois envie de laisser tomber cette lecture. Tout d'abord la rédaction au présent, peu adaptée je trouve pour ce type de récit et surtout, les anachronismes en terme de vocabulaire qui produisent sans cesse un effet de décalage qui devient gênant sur le long terme. Je me doute bien qu'il s'agit d'un "effet de style" mais il a produit un très clair effet d'irritation sur moi... Résultat des courses, après avoir été enthousiasmée par Charly 9, me voilà fort refroidie par Le Montespan. Reste à lire un troisième opus pour voir de quel côté penche définitivement la balance...
Extrait royal :
"- Ah, elle sait rôtir le balai (celui qui trouve ce que c'est que ce balai gagne un livre de poche...), hein, Mme Quatorze !
La tête de la marquise, face à l'entrejambe du roi, bascule d'avant en arrière dans un régulier va-et-vient jusqu'à ce que Sa Majesté se raidisse et que ses doigts s'étendent brutalement sur le pommeau de sa canne. Quelques secondes d'immobilité puis la gorge de Françoise déglutit (commenter l'image charmante). Son mari en a les genoux qui flageolent (il est en train de contempler la scène avec une longue vue) au-dessus des bas roses trop courts. La mère de ses enfants joint maintenant les paumes tournées au ciel sous le sexe bourbon qui s'amollit et pique du gland (remarquer le jeu de mots : trop fort !)."
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Jean Teulé |