lundi 24 octobre 2016

Seule Venise de Claudie Gallay

     L'histoire commence en 2002. L'héroïne, une femme de 40 ans, vient de se faire plaquer par son amant, Trévor. Effondrée, elle rompt les amarres. Refusant tout contact avec ses anciennes connaissances, elle vide son compte bancaire et prend un billet de train pour Venise. Elle y arrive par un petit matin d'hiver, un jour où la lagune montre des couleurs changeantes et où l'air sent l'algue verte et l'odeur du poisson décomposé. Hébergée dans une pension, chez Luigi, elle occupe une chambre au plafond bleu où s'ébattent les anges. On s'approche de Noël. Après ses errances dans la ville lacustre, elle fait connaissances avec les pensionnaires de chez Luigi. Il y a un couple d'amoureux, Carla et Valentino, rivés l'un à l'autre et qui évoque des pensées acerbes à la femme abandonnée. "L'amour, c'est un leurre" lâche-t-elle à la jeune fille un matin. Il y a Vladimir Pofkovitchine, un ancien prince de Russie qui lui apprend à boire le vin.
 
Source ICI
Extrait :
Le prince me regarde, attentif.
- Vous buvez trop vite, il dit, ce n'est pas un vin de soif.
Il se carre dans son fauteuil, le verre à la main.
- Prenez le temps. Regardez cette couleur ! C'est un vin de patience. Comme cette ville. Mon père disait que le savoir commence comme ça, en appréciant le bon vin. 
- Je commence tard. (...)
- Chaque vin que vous buvez doit vous rappeler un vin déjà bu, un parfum, une terre. De même que chaque chose que vous apprenez doit se rattacher à quelque chose que vous savez déjà. C'est ainsi que le savoir se construit. Buvez maintenant.
Un jour, par hasard, elle tombe sur une boutique, celle d'un libraire. Commence alors une "histoire possible". Elle retourne à la librairie pour entendre parler de Jean Clair et de son livre La Barbarie ordinaire ou Music à Dachau, mais aussi de Zoran Music. Mais je m'arrête là en ce qui concerne le résumé et vous laisse découvrir la suite de cette belle histoire vénitienne... 
 
Zoran Music, Motif végétal
 Ce que j'aime chez Claudie Gallay dont je découvre l’œuvre avec enchantement, ce sont ses personnages habités par le silence, par le silence et par les mots. Jamais de flots de paroles chez eux, juste des bribes de phrases trouées de silence. Le style est d'ailleurs épuré, avec des phrases courtes. Et pourtant, on se laisse complètement emporter par ces histoires habitées par des êtres souvent porteurs d'une fêlure. Ici, celle d'une femme dont la vie est à réinventer. Un excellent moment de lecture...
 

36 commentaires:

  1. Je l'avais lu juste après "Les déferlantes", qu'à ma grande surprise, j'avais littéralement adoré ! Peut-être que du coup,, celui-ci a un peu souffert de la comparaison, je l'avais trouvé un peu "plan plan", malgré un très touchant, effectivement, personnage de femme désabusée mais qui y croit encore

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    1. @Athalie : oui, un personnage touchant, très juste. Je suis bien contente car justement... il me reste "Les Déferlantes" à découvrir ! J'ai gardé le meilleur pour la fin ;-)

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  2. mon préféré de l'auteur, un grand coup de cœur mais il faut dire que je l'avais lu à Venise... ça rajoute une dose de magie!

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    1. @Violette : tu as lu ça à Venise !!! Veinarde !!! Tu dois en garder en garder un souvenir deux fois plus intense.

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  3. j'ai lu ce livre dans des circonstances propices (après avoir fait moi-même l'expérience d'une rupture plus que douloureuse) et je l'ai beaucoup aimé...
    beaucoup aimé les Déferlantes aussi (encore plus, je pense, mais ce n'est pas vraiment comparable alors ne comparons pas ;-))

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    1. @Adrienne : ah, dans ce cas, c'est moins drôle que de le lire à Venise... mais cela a peut-être été consolant (je pense que ce livre possède ce genre de vertu). J'ai hâte de découvrir "Les Déferlantes" :-)

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  4. Un bon souvenir de lecture, pour les rencontres entre les personnages, et les silences, comme tu l'écris justement - et Venise, un décor de rêve.

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    1. @Tania : c'est une caractéristique de son œuvre, ce rapport au silence, on trouve cela dans tous ses premiers romans (j'en suis au 5e pour le moment...).

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  5. J'en garde un très bon souvenir. Mon préféré de l'auteure est "Dans l'or du temps".

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    1. @Aifelle : oui, il est très beau, je l'ai lu il y a peu. Pour le moment, je crois que mon préféré, c'est le premier, "L'Office des vivants". Peut-être parce que je l'ai trouvé proche des romans de S. Germain... Il m'en reste encore 3 ou 4 à découvrir :-)

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  6. Une auteur que je n'ai encore jamais lue, malgré l'enthousiasme blogosphérique. J'avoue craindre le côté un peu trop féminin...

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    1. @Sandrine : je n'avais pas pensé à un côté "féminin". Il ne l'est pas plus que le roman de P. Quignard, "Villa Amalia", qui traite du même sujet (j'ai d'ailleurs beaucoup pensé à lui en le lisant...).

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  7. Pas tentée... malgré ton enthousiasme. Tant mieux pour ma PAL !

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    1. @Maggie : il y a des jours où en effet, ne pas avoir envie de lire un livre devient une joie ;-)

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  8. J'ai beaucoup aimé ce roman, découvrir Venise autrement que par les touristes invasifs et cette pension de famille avec ses personnages si originaux...

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    1. @Anne : c'est vrai que les personnages sont vraiment attachants. J'ai beaucoup aimé les histoires autour du Prince.

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  9. J'avais adoré ce roman, tout en douceur !

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    1. @Hélène : oui, tout en douceur, c'est tout à fait ça :-)

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  10. J'avais beaucoup aimé Venise en hiver.

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    1. @Alex : moi aussi. Alors que la lecture est terminée, j'en garde une douce nostalgie...

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  11. L'or rouge ;
    Un énorme coup de cœur comme je te l'avais déjà dit !! J'aime les fêlures et ceux qui les portent et c'est sans doute pourquoi j'avais tant aimé ce livre. Et comme tu le dis ; on est vraiment emporté très vite... Un roman mélancolique et sublime (oh la la tu me donnes trop envie de le relire et pourtant mon programme des prochaines semaines est carrément complet ;0) Bisous, bisous
    L'or rouge
    http://lorouge.wordpress.com

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    1. @Lor : j'ai aimé cette mélancolie qui teinte tout le roman et je crois qu'une relecture est tout à fait possible pour ce type de roman. Mais avant, je vais découvrir les autres ouvrages de cette romancière (il m'en reste 3-4 à lire). Je vois que tu es repartie dans une période livresque : profite bien ! Bises :-)

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  12. Une belle présentation, merci, un beau titre. On a envie de suivre Claudie Gallay à Venise.

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    1. @Christw : de la suivre... et même de rester avec elle ;-)

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  13. Quand je pense que je ne l'ai toujours pas lu....

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    1. @Bonheur du Jour : et bien voilà un bonheur du jour tout trouvé !

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  14. J'en conserve un bon souvenir, pas aussi excellent que "les déferlantes" mais j'avais beaucoup aimé.

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    1. @FondantGrignote : "Les Déferlantes" remportent la palme ! j'ai un bon moment à passer qui m'attend :-)

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  15. J'avais beaucoup aimé d'autant que je l'ai lu à Venise mais j'étais dans le quartier de San Polo...
    L'ai-je autant aimé que Les déferlantes ? Je ne sais plus !!!
    Bonne soirée !

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    1. @Enitram : voilà déjà deux lectrices qui ont eu la chance de le lire à Venise :-) Quant aux Déferlantes, je me fais une joie de le découvrir !

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  16. Je vais retourner à Venise en février; peut-être est-ce la lecture idéale?

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    1. @Claudialucia : oh quelle chance ! si tu vas là-bas, emporte ce livre avec toi, sans hésiter...

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  17. C'est le roman de Claudie Gallay que je préfère, peut-être parce que j'adore Venise.

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    1. @ValérieL : un vrai coup de cœur pour moi ! Il m'en reste encore 3 à lire de cette romancière dont "Les Déferlantes" :-)

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  18. Oui, il va falloir que je m'y mette !

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