vendredi 18 mars 2011

Bad Lieutenant de Werner Herzog

Que voilà un excellent polar au cinéma ! Dix-sept ans après le Bad Lieutenant réalisé par Abel Ferrara, avec Harvey Keitel dans le rôle titre, Werner Herzog nous livre son Escale à La Nouvelle-Orléans. Plus qu'un remake, il s'agit ici d'une adaptation tout à fait libre de l'histoire d'un flic aux addictions diverses autant que variées.  
 
Si l'histoire originale fait la part belle à la rédemption, l'adaptation d'Herzog joue sur l'humour, voire la franche parodie du genre noir. Le film s'ouvre à La Nouvelle Orléans. Le cyclone Katrina vient de dévaster la ville. L'eau, encore haute, a transformé la ville en cauchemar. Dans l'un des commissariats encore ouverts, deux hommes hésitent à sauver un prisonnier resté derrière les barreaux alors que l'eau monte. Un serpent glisse sur l'eau en direction du délinquant. L'ambiance est donnée. Il sera question de reptiles, incarnations de l'esprit en déroute du “bad lieutenant” prisonnier, lui, de ses dépendances. Le film retrace deux parcours parallèles du flic. Le premier suit son enquête sur le massacre d'une famille d'origine sénégalaise. Le deuxième nous permet d'assister à son plongeon dans l'univers de la drogue, plongeon assorti de nombreuses visions reptiliennes. Certaines d'entre elles sont vraiment cocasses, mais ma préférence va à la scène du blues des iguanes ! Tout l'attrait du film vient de ce décalage entre la gravité des situations évoquées et l'humour, voire la parodie qui émane de certaines scènes. De plus, Nicolas Cage en fait des tonnes dans le rôle du psychopathe en limite de rupture, et il le fait bien. Il excelle à surjouer la défonce au crack et on se prend à rire lorsque, hilare, il invite une âme qui danse le rap à cesser de jouer ! Pour conclure, n'hésitez pas, allez voir Bad Lieutenant, excellent remède anti-morosité…

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