Dans ce court essai, en quatre chapitres, Dominique Bussillet nous promène dans les univers du peintre et de l’écrivain, tout en évoquant leurs points communs. Tout d’abord, tous deux sont Normands et nous proposent « une petite musique triste » à l’honneur dans le premier chapitre. Les deuxième et troisième chapitres nous emmènent sur les lieux chers aux deux artistes : Croisset et Etretat pour Maupassant, Bayeux et Yerres pour Caillebotte. L’ouvrage se clôt par les « Impressions de canotage », activité commune à l’écrivain et au peintre.

Ce livre doit sa naissance à une impression « qui rapprochait deux jeunes filles du XIXe siècle, l’une, bien réelle, cousant au premier plan d’un tableau et l’autre, fictive, hantant les pages d’un livre ». Jeanne, l’héroïne d’Une vie de Maupassant s’est superposée à Marie, cousine germaine de Gustave Caillebotte, fille de son oncle Charles. C’est elle, la jeune fille en gris-bleu, assise et cousant tranquillement, le pied à peine posé sur un petit tabouret noir, sous une tenture rayée rouge et blanche.

L’essai se tisse ainsi, tranquillement, à partir d’impressions communes, sortes de retrouvailles, entre les images laissées par le peintre et les personnages évoqués par l’écrivain. Tout en concordances, le texte rejoint ainsi le tableau et inversement. Si je n’ai pas appris grand-chose sur la biographie de Maupassant, j’ai découvert un peu plus avant l’œuvre de Caillebotte, et j’ai pris surtout grand plaisir à savourer cette mise en lien qui se savoure comme une bonne pâtisserie à la saveur d’enfance…
« Alors, on se plonge plus avant dans les univers du peintre et de l’écrivain, et partout, l’on retrouve cette dualité implacable, cette incapacité à ne voir que le bon côté des choses : tout commence bien, et tout finit mal, toute chose agréable a son revers douloureux. En écho à la chaleur de l’été, voici la neige et sa morne désespérance ; l’effort des canotiers courbés sur leurs rames rappelle la position des raboteurs penchés sur les lames de parquet (…) ».