Après une première lecture, force est de constater l’importance de la relation d’inclusion des deux « substances » présentes, texte et image. Littérature et peinture cohabitent, in praesentia, puisque les textes verbalisent à partir de toiles effectivement présentes (sauf La Jeune Fille endormie). L’image, ici, ne se réduit donc pas à un simple ornement, ou à une fonction illustrative, puisque le texte lui est subordonné. Les deux matériaux se nourrissent l’un l’autre, dans une relation d’interdépendance que le lecteur perçoit rapidement, puisqu’il se trouve obligé, s’il souhaite profiter pleinement de sa lecture, d’aller du texte à l’image, et de l’image au texte.
Le texte propose aussi une série de correspondances picturales qui permettent de naviguer de tableaux en tableaux, à la fois « à vue », et accompagné. S’ajoute donc au récit une série d’images qui s’éclairent les unes par rapport aux autres, dans une sorte d’accumulation qui attise les perceptions sensitives du lecteur. Car ces associations picturales se trouvent elles-mêmes renforcées par l'écrit, par le biais des comparaisons ou des verbes d’évocation. Le lecteur oscille en permanence entre références picturales et littéraires. Et Sylvie Germain nous invite ainsi à sonder le « mystère de cette haute nuit » qui voit naître le songe de Constantin. Voilà un beau voyage en perspective pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore ce petit bijou.
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