samedi 19 mars 2011

Le ciel sur la tête de Nan Aurousseau


Le Ciel sur la têteL'avant-dernier opus de Nan Aurousseau vient de sortir en Livre de poche. Peut-être connaissez-vous déjà cet auteur ? Ses débuts dans l'écriture sont connus dans le milieu du polar et pour le moins “atypiques”. En effet, à 18 ans, Nan Aurousseau est condamné à 17 ans de prison pour braquage. Il en ferra 7. Lors de sa réinsertion, il effectue de nombreux petits métiers, dont celui de plombier. Alors qu'il effectue des travaux chez Manchette, celui-ci le pousse à écrire : ainsi naît l'hilarant Bleu de chauffe (2005) qui obtiendra un prix au Salon d'expression populaire et de critique sociale d'Arras. Le Ciel sur la tête est son troisième roman.

Le Ciel sur la tête, chroniques de la “France du sous-sol”
Tout commence par une mutinerie dans le centre de détention ultramoderne d'Entry, c'est à dire, en prison. 

Extrait (incipit) :
- ON VA VOUS DENOYAUTER LES COUILLES ! hurla un maton en verrouillant les portières du fourgon cellulaire.
Malgré les vitres ouvertes sur la nuits noire l'air était brûlant dans l'habitacle de conduite. Les mains du jeune gardien, surnommé Bébé-Rose, tremblaient en trifouillant la commande des phares, c'était sa première mutinerie. Il démarra en klaxonnant et freina brutalement deux mètres plus loin afin de ne pas écraser quelques robocops du groupe d'intervention qui venaient de balancer les jeunes détenus à l'intérieur du véhicule.
La mutinerie qui se déroule dans le quartier des jeunes se termine par la mise en cellule du quartier disciplinaire des adultes de quatre d'entre eux. Le récit s'attache ensuite à nous brosser une chronique de leur détention et de ce qui en découlera. Je ne vais pas en dévoiler plus sur l'intrigue. Sachez seulement qu'elle vaut son poids de rapports ministériels sur les conditions qui sont faites aux incarcérés en France. Violence omniprésente et contagieuse, loi du plus fort, manque de soins, abandon des plus faibles… Ce récit nous brosse la réalité des prisons françaises et j'ai cru déceler dans le personnage de Metal un double de l'auteur (mais cela reste pure spéculation de ma part…). Et pour ceux qui s'intéressent un peu au sort de la “France du sous-sol”, je ne peux que vous inviter à lire l'excellent lire de Véronique Vasseur, Médecin chef à la prison de la Santé.
Véronique Vasseur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire