Le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac

L’histoire se déroule à Paris, « vers la fin de l’année 1612 ». Nicolas Poussin, Franz Porbus et maître Frenhofer échangent à propos de leur art, la peinture. Le premier, jeune débutant, est encore inconnu mais promis à une gloire certaine. Le deuxième, profite de la renommée qu’il connaît grâce à sa fonction de « portraitiste officiel de feu le roi Henri IV ». Quant au troisième, personnage étrange, il travaille à un mystérieux tableau. Le plus grand secret entoure son activité jusqu’au jour où Gillette, la compagne de Poussin, est admise dans l’atelier du vieux peintre. Femme d’une grande beauté, elle doit servir de modèle idéal à Frenhofer, ce qui va permettre à Poussin et à Porbus de découvrir ce qui se cache sur le chevalet du maître….

Récit de commande, Le Chef-d’œuvre inconnu a été rédigé dans sa première version pour la jeune revue L’Artiste, en 1831. Le récit se devait de présenter la trame et la tonalité de La Leçon de violon, conte d’Hoffmann récemment paru dans la revue (la collection “Libretti” du Livre de poche a la judicieuse idée de proposer les deux textes.) En 1845, remanié, le texte entre dans la Comédie humaine, au XIVe tome, parmi les Etudes philosophiques, accompagné par La peau de chagrin, La Recherche de l’absolu et à côté de Gambara et Massimila Doni, deux contes traitant de la musique, formant ainsi une « trilogie à part » (R. Guise).

J’ai apprécié en premier lieu le plaisir de me plonger dans l’écriture balzacienne, à la fois fluide et attrayante. On entre immédiatement dans le récit : « Vers la fin de l’année 1612, par une froide matinée de décembre, un jeune homme dont le vêtement était de très mince apparence se promenait devant la porte d’une maison située rue des Grands-Augustins, à Paris. ». Ensuite, le récit, court, se lit comme une nouvelle, et l’on attend avec fébrilité de découvrir ce qui se cache dans l’atelier. Enfin, Le Chef-d’œuvre inconnu est un véritable « bréviaire artistique » de l’époque ,tout en se lisant avec enthousiasme. Alors bien sûr, pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des arts, voilà un ouvrage fort recommandable ! Conclusion : à lire ou à relire… car 30 pages d'une telle qualité, voilà un plaisir qui ne se boude pas…

Tout, tout, tout vous saurez tout sur Balzac : ici (vous y trouverez également l'intégrale de la Comédie humaine, à lire en ligne). Bonne lecture !