Cinquième opus de la série, il arrive après La conquête de Plassans et avant Son excellence Eugène Rougon. Je vous rappelle que dans l'épisode précédent, le perfide abbé Faujas, prêtre bonapartiste, s'introduit dans la maison de la famille Mouret. Le nouveau venu perturbe la famille au point de séparer les parents de leurs trois enfants, Octave, Serge et Désirée. Serge entre au séminaire, et c'est lui que l'on retrouve dans La faute de l'abbé Mouret. Devenu prêtre, il a été affecté au petit village des Artaud, à quelques kilomètres de Plassans.
“Il songeait à ce village des Artaud, poussé là, dans les pierres, ainsi qu'une des végétations noueuses de la vallée. Tous les habitants étaient parents, tous portaient le même nom, si bien qu'ils prenaient des surnoms dès le berceau, pour se distinguer entre eux. (…) les filles seules s'en allaient parfois. Ils naissaient, ils mouraient, attachés à ce coin de terre pullulant sur leur fumier, lentement, avec une simplicité d'arbres qui repoussaient de leur semence, sans avoir une idée nette du vaste monde, au-delà de ces roches jaunes entre lesquelles ils végétaient. Et pourtant déjà, parmi eux, se trouvaient des pauvres et des riches.”
Heureux de se sentir “à part”, l'abbé Mouret vit entre sa vieille servante, la Teuze, et frère Archangias, gros prêtre glouton obsédé par les femmes. Jusqu'au jour où il rencontre, par le biais de son oncle le Docteur Pascal, la jeune Albine qui vit comme une sauvageonne dans un domaine proche du village. C'est là que le jeune prêtre sera emmené en convalescence, et c'est là qu'il va découvrir le magnifique jardin du Pardou…
“”Tu viens du jardin ! tu viens de jardin ! répétait-il, ravi. Je le savais. Quand tu es entrée, tu avais l'air d'une grande fleur… Tu m'apportes tout le jardin dans ta robe.” Il la gardait auprès de lui, la respirant comme un bouquet. Elle revenait parfois avec des ronces, des feuilles, des bouts de bois accrochés à ses vêtements. Alors, il enlevait ces choses, il les cachait sous son oreiller, ainsi que des reliques. Un jour, elle lui apporta un touffe de roses. Il fut si saisi, qu'il se mit à pleurer.”
Mon avis
Un roman tout simplement grandiose. Quelle écriture ! De celle qui vous hante, de celle dont le rythme se reconnaît et s'impose, à la manière d'une mélodie musicale. J'ai refermé le livre voilà deux jours, et je suis encore un peu au Paradou… Pas sûr que cela me dirige vers les si nombreuses nouveautés… Mais ne vous inquiétez pas, j'ai quelques autres billets en réserve, dont celui sur l'excellent roman de Tony Cartano, Des gifles au vinaigre (une nouveauté, si si…).
Vous trouverez ici l'avis de Dominique sur ce roman.
Tableaux 1 et 2 de Guy Constanzo
Tableau 3, Monet
Tableau 3, Fantin Latour
Vous trouverez ici l'avis de Dominique sur ce roman.
Tableaux 1 et 2 de Guy Constanzo
Tableau 3, Monet
Tableau 3, Fantin Latour
J'ai bien aimé ce roman de Zola malgré certaines longueurs. Parfois nous avons l'impression de feuilleter un catalogue de botanique.
RépondreSupprimer@Araucaria : j'ai été littéralement transportée par ce roman... si bien que je n'ai même pas vu l'effet catalogue ;-) Le Paradou, il est où ?...
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