Avec un humour décalé et parfois dévastateur, Paul Auster nous raconte la triste fin de Willy, maître de Mr Bones, un chien des rues. Tout le charme du roman vient du point de vue choisi puisqu’il s’agit de celui du chien, « salmigondis de traits génétiques – un peu colley un peu labrador, un peu épagneul, un peu puzzle canin – et, ce qui n’arrangeait rien, son poil emmêlé boulochait, il avait mauvaise haleine et une perpétuelle tristesse imprégnait ses yeux injectés de sang. » . Mr Bones, chien de son état, nous raconte donc la vie de son maître William Gurevitch, « homme criblé de contradictions et d’incohérences, le jouet d’élans trop multiples ». Celui-ci, suite à un accident psychiatrique, s’est déclaré assistant du Père-Noël. Il compose à ses heures perdues (qui sont nombreuses) une grande “œuvre littéraire”. A l’heure où, atteint d’un cancer des poumons, il sait qu’il va mourir, toute sa personne se dirige vers un objectif double : assurer la survie de son chien ainsi que celle de ses écrits…
Mon avis :Sous son apparence simpliste, ce roman de Paul Auster cache une belle méditation sur les choix de vie. C'est un livre très drôle et j'ai éclaté de rire plusieurs fois durant cette lecture. Toute la richesse de l’ouvrage réside dans le fait qu’au travers des diatribes de Willy, ou de l’évocation des souvenirs de Bones, les Etats-Unis se révèlent, et que le tout dégage un humour qui se teinte parfois d’une nostalgie poétique. Un excellent livre (qui existe en éditions de poche) !
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