Voilà un ouvrage peu connu de Sylvie Germain, série de neuf “poèmes-nouvelles” illustrés par Rachid Koraïchi. Chaque nouvelle développe une histoire qui se tisse à partir d'une couleur. Ici, la prose se fait inspirée, à la frontière de “l'effusion poétique”. L'auteure du Livre des Nuits et de Magnus nous livre ici une série de songes liés à sa quête métaphysique.
“Des vents parfois se lèvent,
montés de l'extrême orient de notre être.
Ils feulent dans les broussailles de notre coeur,
dans les gouffres parfois zigzaguant à fleur de nos pensées.” p. 11
Ma préférence va au vert, à la belle histoire des dieux nomades porteurs de songes.
Voilà un livre qui se lit et se relit, chaque nouvelle lecture étant l'occasion d'y découvrir de nouvelles saveurs. Dommage que l'ouvrage soit assez difficile à trouver. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'un éditeur peu connu et ensuite parce que la poésie, en France, se vend peu et mal…
“Timbre du souffle tessiture des soupirs
bruissement d'un tissu et de l'air que l'on
froisse
bruit de pas cheminant piétinant doucement sur un
seuil
bris d'un rire d'une toux
sourd tambour du coeur grésillement
d'une flamme
- tout est langage -
Tout est exercice de lecture” p. 56
RépondreSupprimerUn ouvrage rare, précieux, ciselé comme un diamant.
Plaisir de la découverte, des associations surprenantes; Des trouvailles à chaque page et cependant une unité de l'ensemble sans doute grâce à ce regard habité qui transperce le visible.
@Anonyme : oui, "un regard habité qui transperce le visible", cette expression lui va très bien...
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