samedi 19 mars 2011

La virevolte de Nancy Huston

Le mot virevolte, d'après le Littré, vient des manèges et désigne un tour rapide sur soi, autrement dit, une La virevolte de Nancy Hustonpirouette. Lin, malgré sa carrière de danseuse professionnelle, a une vie de famille bien installée. Mariée à Derek, qu'elle aime avec fougue, elle a un premier enfant, Angela, puis une deuxième petite fille, Marina. Mais va surgir la virevolte qui va emporter Lin vers sa passion, la danse. Elle quitte son mari et abandonne ses deux petites filles pour se consacrer entièrement à sa raison de vivre. Elle a choisi. La virevolte, pulsion irrésistible, l'a saisie et l'a poussée à l'envol, cet envol qu'elle quête inlassablement dans les mouvements du corps. 

Extrait :
“- C'est dangereux d'être fier de ses enfants. Vous ne connaissez pas l'histoire de Niobé ? (…)
- Niobé était la reine de Thèbes, dit Lin. Elle avait tant de beaux garçons et de jolies filles et elle en était tellement fière qu'elle a défié Léto, la déesse de la fécondité. Et Léto l'a punie en tuant tous ses enfants, les uns après les autres. (…)
- Une danseuse allemande du nom de Mary Wigman, poursuit Lin avec obstination, a dansé Niobé pour les femmes de Berlin en 1942. (…)”. 

Mon avis :
Un livre magnifique, qui m'a beaucoup touchée. Tout en finesse et sans jamais porter de jugement, il évoque la nostalgie liée à l'irrémédiable passage du temps, la difficulté à être mère, les joies de la vie de couple (et ses déboires), le poids des renoncements… ou celui des conséquences des choix difficiles… Le tout dans un style qui mélange procédés narratifs classiques et passages au phrasé heurté, qui adoptent le rythme de la pensée, avec ses heurts, ses retours en arrière, ses soubresauts, et ses fulgurances ! Après cette relecture, je vais me lancer au plus vite dans la lecture de la suite, Marina et Angela, une pièce de théâtre qui évoque la vie des deux filles de Lin.

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