Tout commence un DIMANCHE. Aurélien se réveille un matin bizarrement noué, “une sensation de poids sur le plexus”. Au lever ce jour là, il repère “une grosse cloque jaunâtre au plafond de la cuisine”. La journée continue avec la perte de toutes les données qui se trouvaient dans son ordinateur. LUNDI, alors qu'il sort de chez lui, Aurélien se heurte aux passants qui semblent ne pas le voir. A partir de ce jour, tout se passe comme s'il devenait de plus en plus transparent aux yeux des autres. MARDI… même Clotilde, sa compagne, paraît ne plus le voir, et sa mère semble à peine reconnaître sa voix au téléphone. Jusqu'au SAMEDI ou….
Hors champ brosse la chronique d’un effacement puis d'une disparition. « Il se regarde dans le miroir mural, de face, de profil, il ne détecte rien d’anormal, son visage, sa stature sont intacts. Juste, peut-être, une légère impression d’estompage de sa silhouette, de ses traits ? Cela doit être dû à l’état nauséeux dans lequel il flotte encore. ». Cette silhouette à la frontière de l'évaporation, on la trouvait déjà dans Tobie des marais en la personne de Théodore. La perte est au centre de l’œuvre de Sylvie Germain et depuis L’inaperçu, le thème de la disparition devient plus prégnant. Il se double ici d'une méditation sur les moyens de communication modernes et sur l'importance de l'attention que l'on accorde (ou pas…) aux autres. Même si j’ai préféré la flamboyance de l’univers des premiers romans de Sylvie Germain, Hors champ reste un livre à lire. Tout d'abord parce qu'il poursuit une œuvre qui trame une réflexion éthique d’une rare exigence, ensuite parce que l'écriture reste fidèle à elle-même, à la fois simple et poétique, souvent « à fleur de songe ».
Citation :
“Les romans ont, très concrètement, et puissamment, “leur mot à dire” dans la réalité, quand, de celle-ci, ils savent écouter au plus près les pulsations du coeur.” p. 25
“Les romans ont, très concrètement, et puissamment, “leur mot à dire” dans la réalité, quand, de celle-ci, ils savent écouter au plus près les pulsations du coeur.” p. 25
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