dimanche 20 mars 2011

Pourquoi lire ? de Charles Dantzig

Il est des livres dans lesquels on entre comme dans une maison connue et où l'on s'installe avec aisance, satisfait de se retrouver dans un lieu bienveillant. Voilà l'effet produit sur moi à la lecture de ce réjouissant essai sur la lecture. Alors bien sûr, cela commence par LA question que tous les lecteurs ne manquent pas de se poser un jour : Pourquoi je lis ? Suivent « L'âge des lecteurs » puis « Le lecteur égoïste » : « Un bon lecteur écrit en même temps qu'il lit. Il entoure, raie, met des appréciations dans tous les interstices laissés libres par l'imprimeur ». Ouf ! J'écris quand je lis… Ensuite, l'on apprend (ou pas…) que « Lire ne nous change pas ». « La lecture nous modifie peu. Elle nous perfectionne peut-être, éventuellement, un peu, mais un salaud ne restera pas moins un salaud après avoir lu Racine. Par rapport à un salaud inculte, il sera un salaud borné ».
Ce ton libre, souvent ironique ou drôle, fait de cet essai un bon moment de lecture. Les chapitre se suivent et ne se ressemble pas, en dehors du thème directeur bien sûr, qui reste la lecture. De « Lire pour ne pas laisser les cadavres reposer en paix » à « Turlututu roman pointu », en passant par « La lectrice soumise » ou « Lectures en croûte », pas le temps de s'ennuyer. Surtout que certains passages s'avèrent vraiment croustillants. Ainsi, dans « Lire de mauvais livres », le passage sur Twilight de Stephenie Meyer est jouissif, surtout lorsque, comme moi, on a souffert le martyr en le lisant (en anglais pourtant, on ne peut donc blâmer le traducteur… et, je l'avoue, je n'ai pas terminé…). Au hasard, je vous propose cet extrait (je décline toute responsabilité concernant les auteurs auxquels vous pourriez associer ce texte) :
Lire pour la santé ah ah
« Il y en a assez, des choses qui donnent la santé. La santé ne justifie pas plus l'acte de lire que l'acte d'écrire n'est justifié quand on l'effectue comme une thérapie. Le lecteur est bienveillant de lire ces ouvrages où, sans plus d'intérêt pour les autres, l'auteur essore ses soucis. Ces torchons doivent être rejetés hors des bibliothèques. »…

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