L'ingénue libertine de Colette

Alors que je cherchais, dans ma bibliothèque, un livre pour le premier week-end de l'année 2011, je suis tombée sur  L'ingénue libertine de Colette, lu pour la première fois il y a dix ans. Pourquoi pas, me suis-je dis. Il m'arrive de plus en plus souvent de relire… et ma bibliothèque se trouve être ma plus fidèle alliée lorsque, durant un samedi férié et en rupture de livre “à lire”, je n'ai pas la possibilité de me rendre dans l'une de mes librairies préférées…

Cet ouvrage, à l'origine, ne devait être qu'une nouvelle. Le succès du texte fut tel qu'il fallut délayer les aventures de Minne. Après avoir écrit une suite, Les Egarements de Minne, les deux textes furent soudés en seul volume qui devint L'Ingénue libertine. Mais venons-en à l'histoire. Minne, jeune fille frivole, affiche ses quatorze printemps avec fougue et naïveté. “Elle a la peau si claire, les cheveux si fins aux racines, qu'on ne voit pas où finissent les tempes.” Couvée par sa jeune mère de trente trois ans, elle rêve d'être enfin enlevée par un de ces “apaches” qui hantent les faubourgs de Paris, afin de connaître enfin l'Aventure…

Une fois mariée, Minne s'égare… déçue et humiliée, tout en cherchant l'amour mais surtout, cherchant l'homme qui lui permettra enfin d'accéder au Nirvana… Je ne vous en raconte pas plus ! Sachez simplement que si l'histoire n'a rien de follement original en soi, le livre se dévore pourtant avec ferveur. Tout d'abord parce que l'on s'attache vite à cette femme frivole, chez laquelle on sent  pourtant poindre un feu qui, déclaré, la rendrait enfin un peu plus consistante. Ensuite, parce que c'est une histoire somme toute bien universelle… et enfin pour l'écriture de Colette, fluide, imagée, parfois à la frontière de l'onirique, par laquelle on se laisse porter et emporter…