Dans une chambre, alors que passe la Deuxième Symphonie de Brahms, un homme entame un monologue dans lequel il va parler de sa contrebasse. Musicien dans un Orchestre national, il commence par vanter les mérites de son instrument.
« On peut même dire (c'est une définition que je donne là) qu'un orchestre n'est un orchestre qu'à partir du moment où il y a une contrebasse. Il existe des orchestres sans premier violon, sans instruments à vent, sans percussions, sans tambours ni trompettes, sans tout ce que vous voulez. Mais pas sans basse. »
Mais au fur et à mesure qu'avance la soirée, il devient plus critique.
« (…) je ne connais pas un seul collègue qui doit devenu contrebassiste parce qu'il l'aurait décidé (…). Une contrebasse, c'est plutôt, comment dire, un embarras qu'un instrument. Vous ne pouvez guère la porter, il faut la traîner ; et si vous la faites tomber, elle est cassée. »
Ainsi, l'éloge pompeux se transforme en expression de la rancœur puis en haine. Au cour d'un monologue tragique, le musicien laisse éclater ses frustrations qui se déchaînent dans une explosion finale, sur un petit air de Schubert…
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