Voilà un récit qui « fait saillie » dans l'ensemble de la production fictionnelle de Sylvie Germain. En effet, au travers du personnage de la Pleurante, la romancière a créé une sorte « d'hyper personnage » (I. Dotan) de la douleur. Le récit, encadré par un prologue et un épilogue se compose de douze chapitres ou « apparitions ». Chaque chapitre est précédé d'une épigraphe, « éveilleur de conscience » (S. Germain) qui engendre la narration qui suit.
Géante claudicante vêtue de hardes, la Pleurante, surgie des tréfonds de la ville de Prague, offre, à chacune ses apparitions une vision de la douleur qu'elle incarne. Faite « de larmes, rien que le larmes », elle roule son grand corps dont émane une douceur et une tendresse infinies. Elle apparaît sans couleurs, sous la forme de bruissement, d'une silhouette, d'un silence qui invite le narrateur à l'écriture. « Eveilleuse d'écriture » (I. Dotan), elle engendre le récit qui se structure autour de ses douze apparitions qui, au travers des thèmes et motifs propres à chacune d'entre elles, proposent une variation sur les visages de la douleur.
Géante claudicante vêtue de hardes, la Pleurante, surgie des tréfonds de la ville de Prague, offre, à chacune ses apparitions une vision de la douleur qu'elle incarne. Faite « de larmes, rien que le larmes », elle roule son grand corps dont émane une douceur et une tendresse infinies. Elle apparaît sans couleurs, sous la forme de bruissement, d'une silhouette, d'un silence qui invite le narrateur à l'écriture. « Eveilleuse d'écriture » (I. Dotan), elle engendre le récit qui se structure autour de ses douze apparitions qui, au travers des thèmes et motifs propres à chacune d'entre elles, proposent une variation sur les visages de la douleur.
« Elle est entrée dans le livre. (…) Elle est entrée soudain. Mais cela faisait des années déjà qu'elle rôdait autour du livre. Elle frôlait le livre (…), elle en feuilletait les pages non écrites et certains jours, même, elle a fait bruire imperceptiblement ces pages blanches en attente de mots. »
Cette variation se structure autour de deux pôles, le visible et l'invisible, le réel et l'imaginaire. Le passage de l'un à l'autre rythme le récit et s'incarne dans la claudication de la géante. J'aime beaucoup ce récit de Sylvie Germain qui se module sur le thème de la Douleur excessive. Tout d'abord pour la beauté de la langue mais aussi parce que, une fois de plus, l'écrivaine donne à penser tout autant qu'elle invite à contempler. Un récit court et dense que je vous invite à découvrir, en attendant les prochaines publications de la romancière (ce sera pour fin novembre, deux essais).
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