samedi 19 mars 2011

Miserere Nobis de Roger Bevand

177 avant J.C., sous le règne de Marc Aurèle, à Lugdunum :
“(…) le premier du mois d'août exactement, la grande fête du Soleil donnée dans l'amphithéâtre des Trois Gaules en l'honneur du César Marc Aurèle s'était terminée en apothéose. Les jeux du cirque en particulier avaient dépassé en splendeur tout ce qu'on avait pu admirer jusqu'ici. Moi-même qui ai pourtant beaucoup vécu et roulé ma bosse, j'en ai eu le souffle coupé : de magnifiques combats de gladiateurs, des courses de chars hallucinantes et puis le meilleur du spectacle, la mort de ces dizaines d'illuminés de chrétiens livrés aux fauves !” p. 12. 

Début du IVe siècle, soit environ 130 ans plus tard :
“(une) missive exceptionnelle fut retrouvée et traduite en grec par Eusèble de de Césarée, un historien et théologien chrétien qui était aussi le secrétaire particulier de l'empereur Constantin : Eusèbe en cite de larges extraits dans son Histoire ecclésiastique, ouvrage qui retrace l'épopée de l'Église primitive.  D'importants fragments de la lettre des martyrs de Lugdunum sont ainsi parvenus jusqu'à nous, formant un témoignage unique et fascinant. Le parchemin original lui-même a malheureusement disparu.” p. 9 

Un roman historique passionnant !
Dans ce premier roman, Roger Bevand nous convie aux premiers pas du christianisme. En 309, dans la ville de Trèves, en Rhénanie, Constantin, las de la tétrarchie et avide de pouvoir, rêve de marche sur Rome et de pouvoir absolu. Empereur fou d'ambition, il est arrogant et cruel.Constantin A sa cour, Eusèbe de Césarée, un prêtre oriental et chrétien. Secrétaire particulier de l'empereur, il nourrit le rêve secret de convertir ce dernier à la “vraie Foi”. Le jeune érudit entre alors en possession d'un manuscrit fascinant : une lettre écrite par des survivants du Grand Martyre de Lugdunum (Lyon). Résolu à résoudre les énigmes qu'elle renferme, il prend le chemin de la capitale des Gaules. C'est l'occasion pour l'écrivain de nous décrire à la foi l'épisode du Grand Martyre de Lugdunum mais aussi la vie à la cour des empereurs romains de l'Antiquité tardive. De plus, il brosse un tableau passionnant du développement du christianisme des premiers âges : querelles de pouvoir, importance de l'arianisme, ébauche de l'église d'Orient… Tout cela est passionnant et l'on ne s'ennuie pas une seconde…

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