Vous allez me dire que j'ai l'esprit de contradiction. Alors que l'on s'acharne à vouloir nous faire travailler jusqu'à épuisement (ce qui, entre nous soit dit, est un bon moyen pour résoudre le problème du coût du vieillissement), voilà que je vous propose un billet sur L'art difficile de ne presque rien faire… Il s'agit pourtant d'un pur hasard puisque cette lecture a été faite dans le cadre d'une opération Masse critique organisée par Babelio (que je remercie au passage). Je devais à l'origine lire Les fantômes de Breslau mais le livre ne pouvant être disponible dans les temps, les éditions Folio m'ont gentiment proposé une liste dans laquelle je devais choisir un ouvrage de “rechange”. Et voilà l'histoire…
L'ouvrage propose, au travers d'une série de courts articles de quelques pages, dont certains ont été publiés dans des revues, une réflexion sur cet art qui consiste à ne presque rien faire. De nombreuses questions épineuses sont abordées : comment vivre à son propre rythme ? Peut-on lire, plutôt que les sacro-saints auteurs de la rentrée littéraires, des auteurs anciens ou pire, oubliés ? Comment faire la sieste dans de bonnes conditions ? Est-il plus utile de contempler un vol de grues ou de se ruer sur la première chose “à faire” ? Dans le contexte social, reconnaissez que ces questions détonnent un peu… Mais l'auteur, plein d'humour, nous propose ses réponses, entre philosophie orientale et détachement assumé.
Je ne suis pas enthousiaste, surtout à cause du côté “disparate” des articles en question. Le fil directeur n'est pas toujours présent et l'on se demande parfois “mais que vient faire ce texte ici ?”. Enfin, je l'avoue ici, ma maîtrise de l'art de ne pas trop en faire m'a autorisée à éviter joyeusement les passages qui ne m'intéressaient pas, et j'ai pris grand plaisir à lire certains des articles. Je ne résiste pas à l'envie de vous donner quelques titres :
- “Sommes-nous plus heureux que nous ne le croyons ?”
- “Le bunker de papier”
-”Le cercle des poètes hermétiques”
-”Frisson panique à l'Académie”….
J'ai également apprécié la culture littéraire de l'auteur qui nous propose de nombreuses citations délectables, surtout celles des auteurs d'extrême-Orient. Par exemple :
“La méthode authentique consiste à ne rien faire de spécial
pour faire du feu
le vent m'apporte
assez de feuilles mortes.”
Tao Hsin (579-651)
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