J'ai passé un excellent moment au théâtre, le 22 janvier, en allant voir Noli me tangere, écrit et mis en scène par Jean-François Sivadier. Le texte, très librement inspiré de Salomé d'Oscar Wilde et du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, se veut une variation sur l'exercice du pouvoir. Du tyran de l'Antiquité au petit César d'aujourd'hui, seul l'homme change, pas ses rêves de conquêtes, ni son exercice de la répression.
Le fil directeur de la pièce, dans une mise en scène et des costumes contemporains, suit l'histoire de Salomé. L'action se déroule donc en 27 de notre ère, dans le royaume de Judée alors sous la férule de Rome. Jean le Baptiste crie dans le désert des paroles subversives. Il est donc arrêté par le Tétrarque Hérode Antipas, effrayé par une possible révolte populaire. Alors que le prophète est enfermé dans les geôles du Tétrarque, il devient le centre des préoccupations de tous et de toutes. La reine Hérodias, lassée d'entendre ses cris, veut sa tête, et sa fille Salomé va se charger de la lui faire couper…
J'ai eu besoin d'un petit quart d'heure pour entrer vraiment dans le spectacle. La fusion des genres, car il s'agissait plus d'une fusion que d'un simple mélange, m'a un peu déstabilisée au départ, mais l'aspect comique de nombreuses situations m'a vite fait oublier les “conventions” théâtrales classiques. Le texte passe des références au monde antique à des allusions au monde d'aujourd'hui. Dans un décor très contemporain, seuls quelques détails renvoyaient à l'Antiquité ou au contexte : la tunique de Pilate, une menorah par exemple. La lecture de l'histoire de Salomé, ici plus politique que biblique, pose de bonnes questions, tout en laissant la part d'imaginaire fonctionner. J'ai également adoré les effets de mise en abyme. En effet, dans la pièce, une petite troupe de théâtre répète une autre pièce qui va être jouée devant Hérode et sa femme. C'est l'occasion de nombreuses répliques comiques qui commencent par “Le théâtre c'est….”. Chaque arrivée de cette petite troupe proposait une sorte d'interlude comique, parfois même farcesque, qui venait contrebalancer le côté tragique du drame principal. Vraiment, un excellent moment de théâtre !
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